Le ministère chinois des Affaires étrangères appelle les États-Unis et le Japon à abandonner la mentalité de la guerre froide et les partis pris idéologiques, à cesser de créer des ennemis imaginaires et de semer les germes d’une nouvelle guerre froide en Asie-Pacifique.
Lors d’un point de presse à Pékin vendredi 13 janvier, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a réagi à l’engagement des États-Unis et du Japon à renforcer plus que jamais leur alliance anti-chinoise, et ce, deux jours après que de hauts responsables américains et japonais se sont rencontrés à Washington et qualifié la montée en puissance de la Chine de « plus grand défi stratégique » de la région indo-pacifique et même au-delà.
« L’Asie-Pacifique est un point d’ancrage pour la paix et le développement et pas un terrain de bataille pour la géopolitique. Nous, les pays d’Asie-Pacifique, nous soutenons la justice et la coopération et nous nous opposons à l’hégémonie et à la confrontation », a déclaré le porte-parole de la diplomatie chinoise.
Wang a exhorté les États-Unis et le Japon « à abandonner la mentalité et les préjugés idéologiques de la guerre froide, à cesser de créer des ennemis imaginaires... et à s’abstenir de devenir des contre-courants qui déstabilisent la région Asie-Pacifique ».
Lors de leur soi-disant réunion à Washington, les responsables américains et japonais ont allégué que leurs pays faisaient face à de graves menaces contre la sécurité de la part de la Chine. Ils ont convenu de moderniser et d’optimiser leur alliance pour renforcer ce qu’ils ont appelé la dissuasion.
Les observateurs ont déclaré que cette annonce marquait la dernière tentative de Washington et de Tokyo pour accroître la coopération en cas d’un éventuel conflit avec la Chine au sujet de Taïwan.
Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois ; dans le cadre de la politique d’« une seule Chine », presque tous les pays du monde reconnaissent la souveraineté de Pékin sur le Taipei chinois.
Au cours de la réunion, cependant, les quatre responsables ont mis en exergue la « position de base » de leur pays sur l’île de Taipei chinois, que Washington et Tokyo appellent Taïwan, soulignant également l’importance d’y maintenir la paix et la stabilité pour assurer la sécurité et la prospérité de la communauté internationale.
Wang a en outre condamné la déclaration publiée à la suite des réunions américano-japonaises, la considérant comme étant remplie d’« attaques sans fondement et calomnieuses contre la Chine : nous nous y opposons fermement », a-t-il affirmé.
« Les États-Unis et le Japon parlent de promouvoir la paix et la sécurité régionales, mais en fait, ils sont à la recherche des justifications pour le renforcement de leur potentiel militaire et leur politique de militarisation [dans la région », a-t-il poursuivi.
Le Japon est allé plus loin en approuvant de nouveaux documents sur la stratégie de sécurité et de défense pour renforcer ses capacités de « contre-attaque » par l’achat potentiel de centaines de missiles de croisière Tomahawk fabriqués aux États-Unis.
Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays ont fini par affirmer qu’ils approfondiraient leur coopération en vue de l’utilisation efficace des capacités de frappe à longue portée du Japon et qu’ils favoriseraient le développement conjoint d’équipements militaires de pointe.