Au sommaire :
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Centrafrique : la campagne « STOP MINUSCA » se poursuit
En Centrafrique, tout comme en RDC ou encore au Mali, la campagne contre la présence des contingents de l’ONU se poursuit.
Cette semaine, à Bimbo, un groupe de gens a de nouveau empêché les véhicules de la MINUSCA de circuler en bloquant la route.
À travers la campagne « STOP MINUSCA », la population centrafricaine a protesté contre la présence des Casques bleus dans le pays.
La Centrafrique a été témoin de nombreux événements tragiques, au cours desquels la MINUSCA a joué le rôle de l’ennemi contre la population civile.
« STOP MINUSCA » est le slogan utilisé par les manifestants. Selon les organisateurs de l'événement, le slogan exprime un sentiment de ressentiment en signe de protestation contre la complicité de la MINUSCA avec les rebelles. Les Casques bleus fournissent des armes, des munitions, de la nourriture et un abri aux rebelles en échange de diamants.
Il vaut la peine de rappeler que l’action STOP MINUSCA a commencé en juillet 2021 dans la capitale centrafricaine, et elle continue à ce jour dans plusieurs régions du pays. Le but de cette action est de protester contre la présence des Casques bleus en Centrafrique à travers le blocus de passage des véhicules de la MINUSCA. Beaucoup sont mécontents des activités de la MINUSCA, qui sont non seulement inefficaces dans la lutte contre les groupes rebelles dans le pays, mais aussi, cette présence constitue une menace pour la vie de la population civile. Les gens espèrent vraiment qu’on va entendre leur opinion et que la MINUSCA quittera, une bonne fois pour toutes, le pays.
La colère des peuples africains s’exprime de plus en plus sur le continent africain. Les récentes manifestations contre les contingents de l’ONU en RDC et les ultimatums lancés contre le contingent au Mali l’ont également prouvé. L’ONU est en très mauvaise posture. Son masque est tombé, les Africains ont pu voir le vrai visage de cette instance, considérée aujourd’hui comme le patron du néocolonialisme en Afrique.
2. Niamey et Ouagadougou supplient le Mali pour une coopération militaire
Sous la houlette de la France, Ouagadougou et Niamey, soutenues par N’Djaména, avaient empêché Bamako de prendre la présidence du G5 Sahel, comme cela était prévu. Aujourd’hui, elles lui demandent de revenir à de meilleurs sentiments.
Finalement, les pays qui suivent aveuglément la France dans la lutte contre le terrorisme au point de vouloir sanctionner le Mali pour avoir voulu diversifier ses relations militaires, n’en peuvent plus. Le Burkina Faso et le Niger viennent d’agiter le drapeau blanc en direction du Mali, appelant ce dernier à revenir dans la coopération militaire coordonnée à travers le G5 Sahel.
Ces deux pays, avec le Tchad notamment, avaient voulu s’aligner sur la position de la France en empêchant le Mali de prendre la présidence tournante du G5 Sahel. C’est ce qui avait conduit Bamako à mettre fin à sa participation dans la force conjointe au mois de mai dernier, après avoir protesté en vain contre cette injustice. Aucun des quatre autres membres du G5 Sahel, dont la Mauritanie, n’avaient alors montré un quelconque soutien vis-à-vis du Mali.
Aujourd’hui, ce soutien ne vient pas, mais tout porte à croire que Niamey et Ouagadougou cherchent désormais à arrondir les angles. C’est en tout cas, ce qui transparaît dans la déclaration d’Alkassoum Indattou, ministre nigérien de la Défense, qui s’exprimait après une audience accordée par le président burkinabè, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba Sandaogo.
« Nous avons passé (…) en revue la situation sous-régionale et nous avons pensé que le Mali (…) est aujourd’hui le grand absent de la coopération dans le domaine de la défense », a-t-il confessé devant la presse. Et d’ajouter: « Il faut qu’on travaille pour que le Mali puisse revenir et assumer ses responsabilités et jouer son rôle. »
Les circonstances de cette déclaration laissent à penser qu’il s’agit de l’avis des plus hautes autorités des deux pays que sont le Niger et le Burkina Faso. Indattou était accompagné, lors de cette audience, de son homologue burkinabè, le général Barthélemy Simporé.
Le ministre nigérien n’a néanmoins rien dit à propos de la présidence du G5 Sahel injustement refusée au Mali. Il a simplement promis de renforcer la lutte contre les terroristes pour ne leur laisser aucun centimètre de terrain au Burkina Faso ou au Niger.
Il faut néanmoins rappeler que les relations entre le Mali et le G5 Sahel se sont distendues à cause de l’arrivée dans ce pays des soldats russes, mais également, la diversification des partenaires du Mali comme par exemple avec l’Iran. S’alignant sur la France, le président nigérien, Mohamed Bazoum, a montré une certaine animosité envers les dirigeants maliens. « Il ne faut pas permettre que des militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front […] ni que les colonels deviennent des ministres ou des chefs d’État », déclarait-il le 9 juillet 2021, dans une interview sur les chaînes françaises France 24 et RFI.
Et quand Jeune Afrique l’a interrogé en octobre de la même année, il a enfoncé le clou, dans le ton du mépris: « Si ceux qui nous insultent aujourd’hui, depuis Bamako, pensent qu’ils sont sur le bon chemin, grand bien leur fasse. Je suis pour ma part convaincu que les jeunes officiers actuellement au pouvoir ont tout intérêt à organiser rapidement des élections, afin que nous puissions faire face, ensemble, aux vrais problèmes de la région. Ils ont tout intérêt à nous écouter nous, Nigériens, qui leur avons témoigné notre fraternité quand leur pays était menacé de sécession. »
Puis, pas plus tard qu’en mars dernier, Bazoum a tenu des propos dépassant la discourtoisie lorsque l’ancien Premier ministre malien Soumaïlou Boubèye Maïga est mort en prison. Disant, dans un tweet, avoir appris « avec consternation » la disparition de l’ex-chef de gouvernement, il a ajouté que « sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo Keita (1960-1967). Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère. »
Entre-temps, le Mali a fait des pas de géant dans sa lutte contre le terrorisme. Ses « jeunes colonels » ont renforcé l’armée en matériel de plus en plus sophistiqué, notamment dans la défense aérienne et le renseignement. Il n’est donc pas étonnant que le Niger leur fasse aujourd’hui un appel du pied. Reste à savoir si Assimi Goïta, qui a toujours été droit dans ses bottes, va accepter d’enterrer la hache de guerre avec ceux qui doivent être ses alliés et non ses ennemis.
3. Mali-Iran : mise en place d’une coopération militaire
Depuis plusieurs mois maintenant, le Mali se bat bec et ongle contre les ingérences occidentales dans les affaires intérieures du pays. En se détachant de la France et de ses alliés européens, Bamako a toujours prôné pour la diversification des partenaires internationaux sans pour autant donner une exclusivité à un pays en particulier, comme c’était le cas avec la France. Les médias mainstream ont souvent parlé de la coopération entre le Mali et la Russie en sous entendant justement que Moscou serait donc le seul partenaire du Mali. Mais les liens se diversifient.
À l’occasion d’une visite de deux jours à Bamako, le ministre des Affaires étrangères iranien, Hossein Amir Abdollahian, a rencontré son homologue malien, Abdoulaye Diop, en vue de renforcer la coopération économique et sécuritaire entre les deux pays.
L'une des priorités diplomatiques de l’Iran est de travailler avec le Mali dans les domaines de l'économie, de l’éducation, mais aussi de la défense, a souligné le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amirabdollahian.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, en visite au Mali, a tenu, ce mardi, une conférence de presse conjointe avec le ministre malien des Affaires étrangères Abdullah Diop.
Lors de la conférence, le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que l’Iran attachait une importance particulière aux pays africains et que le président Raïssi insiste toujours sur la priorité accordée à l'Afrique, en particulier au Mali.
Amirabdollahian a souligné l'accent mis par l'Iran sur l'élargissement des relations avec le Mali, et a évoqué les efforts déployés 24 heures sur 24 par des groupes d'experts iraniens et maliens pour discuter de diverses questions afin de parvenir à un accord, et a ajouté : Aujourd'hui, nous sommes au Mali avec nos collègues, ainsi que l'équipe économique de l'Iran, et nous avons eu de bonnes réunions avec les hommes d'État de ce pays.
AmirAbdollahian s'est dit satisfait de la visite du Mali, la première étape de sa tournée africaine, et a déclaré que les deux pays entretenaient des relations financières à long terme et que Téhéran envisage sérieusement de développer des relations avec Bamako.
Nous avons une feuille de route claire pour les relations entre les deux pays, ce qui rend notre responsabilité diplomatique plus difficile, a déclaré le ministre iranien en ajoutant « nos collègues à Téhéran et au Mali contribueront à améliorer ces relations dès que possible».
Le ministre des Affaires étrangères a évoqué la bonne coopération des deux pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, et a déclaré que le Mali avait souffert de ce problème, et que l'Iran avait donné de nombreux martyrs dans la lutte contre le terrorisme et avait une grande expérience à cet égard.
AmirAbdollahian a exprimé le soutien de l'Iran au gouvernement de Bamako pour parvenir à la paix et à l'indépendance.
Le chef de la diplomatie iranienne a souligné la nécessité de négocier et de dialoguer au lieu d'imposer des sanctions, et a déclaré : Nous pensons que les sanctions aggravent les problèmes du peuple malien, expliquant que l'Iran est soumis à des sanctions injustes des États-Unis depuis des années, et l'expérience a prouvé l'échec de sanctions américaines, mais également son caractère à violer ouvertement les droits de l’homme.
L'ingérence de certains pays en dehors de la région est la raison de la formation de certains groupes terroristes en Asie occidentale et en Afrique, et nous pensons que l'utilisation explicite du terrorisme doit être abandonnée et que les pays doivent être autorisés à opérer de manière indépendante, a insisté le ministre iranien.
Les deux pays ont convenu au sein du comité mixte de coopérer dans les domaines des transports, des chemins de fer, de la construction de logements, de la culture, du tourisme, de l'économie numérique, de l'économie, etc., a précisé Amirabdollahian.
Vu l’importance que le 13e gouvernement de la République islamique d’Iran accorde à l’Afrique, mais également à tous les pays qui défendent la souveraineté et l’intégrité de leur territoire, les partenariats entre l’Iran et l’Afrique se multiplient. Au grand dam des pays occidentaux, qui bizarrement, n’ont aucunement couvert l’évènement de la visite du ministre iranien des Affaires étrangères au Mali. Évidemment, la raison est claire. Ces derniers mois, alors que le gouvernement malien a, à plusieurs reprises, annoncé la diversification des partenaires internationaux, les médias mainstream se sont contentés de mettre en avant la coopération entre le Mali et la Russie. Ce qui a déjà porté un grand coup de massue à la France et ses alliés. Maintenant que la République islamique d’Iran se rajoute à la longue liste des partenaires du Mali, le coup est encore plus dur.
Rappelons qu’il y a peu, le président français Emmanuel Macron avait effectué une visite dans certains pays d’Afrique de l’Ouest pour tenter de freiner la propagation de la politique souverainiste du Mali dans les pays voisins. Mais bien évidemment, les pays comme le Mali sont certes sur leur garde face aux tentatives de déstabilisation de la France, mais le plus important dans cette affaire, c’est que le Mali a entièrement tiré un trait sur la France. Peu importe, ce que pensent les Occidentaux, le Mali pense à son propre intérêt, à la volonté de son propre peuple et se tourne vers des partenaires qui n’ont jamais été des colonisateurs et qui prônent la politique de non-ingérence comme l’Iran ou encore la Russie ou la Chine.
La République islamique d'Iran a fait ses preuves ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme dans les pays voisins, comme en Irak ou encore en Syrie ou dans sa lutte contre les violations des droits de l’Homme et les injustices effectuées constamment en Palestine occupée par le régime israélien. En bref, les pays qui défendent leur souveraineté et leur intégrité et qui refusent de courber l’échine face à l’Occident ethnocentriste se multiplient, mais en plus, ils s’allient !