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Echo Afrique du 2 juin 2021

Mali : B2Gold veut profiter du nouveau coup de force des militaires pour récupérer un permis d’exploration

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Au sommaire :

1- Mali : B2Gold veut profiter du nouveau coup de force des militaires pour récupérer un permis d’exploration

Au Mali, le Premier ministre, Moctar Ouane, vient de prendre une décision qui fait peser sur lui de forts soupçons de corruption. Il est allé jusqu’à ignorer la décision de la Cour suprême malienne en annulant un décret d’attribution d’un permis minier, alors que la plus haute juridiction du pays en avait ordonné le contraire.

Les faits sont d’une extrême gravité. Les voici:

Le 24 mars dernier, le ministère malien des Mines, de l’énergie et de l’eau attribue à la société Little Big Mining Sarl (LB-Mining), une junior malienne, un permis de recherche d’or et de substances minérales de groupe 2, c’est-à-dire comprenant tous les métaux précieux dont l’argent, dans la région de Manankoto, dans le cercle de Keniéba, dans la région de Kayes. Les enjeux sont énormes, puisque la zone partage le même socle géologique que Sabodala au Sénégal d’où ont été extraites quelque 18 tonnes d’or pour la seule année 2019. C’est donc ce décret qui a purement et simplement été annulé dans la précipitation, vendredi 21 mai 2021 par un arrêté signé de la main même du Premier ministre, Moctar Ouane, reconduit à son poste par le président de la transition Bah Ndaw.

Dès que le permis a été attribué à LB-Mining, il y a eu une levée de boucliers de la société canadienne B2Gold qui s’empresse de saisir, dès le 7 avril 2021, par la société Ménankoto Sarl interposée, la Cour suprême malienne, pour une décision en référé.

Le groupe canadien débouté par la Cour suprême malienne

Sauf que, par un arrêt daté du 29 avril 2021, la Cour suprême n’ira pas dans le sens de la demande du groupe canadien. Après avoir reçu «le recours comme régulier», Samba Lamine Koïta, président de la Chambre des contrats administratifs de la section administrative de la Cour Suprême a «rejeté comme mal fondée» la demande de Ménankoto Sarl d’annuler le décret pris le 24 mars en faveur de LB-Mining.

Mais visiblement, la société canadienne ne l’a pas entendu de cette oreille et a continué en coulisses à manœuvrer pour obtenir gain de cause, y compris par des moyens peu orthodoxes.

Des sources bien informées ont affirmé à AFRIMAG.net qu’initialement, le Premier ministre, Moctar Ouane, « a tout fait pour que le ministre des Mines sortant, Lamine Seydou Traoré, signe le décret d’annulation au cours de cette semaine, alors même qu’il avait déjà déposé la démission de son gouvernement depuis vendredi 14 mai». Et les mêmes sources d’ajouter : «il s’est vu opposer un refus catégorique».

Pressions sur le ministre des Mines sortant

De même dans un courrier confidentiel adressé à la Primature par le ministère des Mines et dont AFRIMAG.net, a obtenu une copie, les trois choses essentielles qui ont motivé la décision de la Cour suprême malienne, ont été rappelées. D’abord il est noté que « la société B2Gold, entité juridiquement différente de Ménankoto SA, n’a jamais postulé pour le permis de Ménankoto ». Ensuite, « la société Ménankoto SA, jugée défaillante après sept (07) ans en tant que détentrice du permis de recherche, est encore le même postulant pour le même permis pour une durée de 3 ans renouvelable deux fois ». Enfin, « l’article 32 de l’ordonnance 2019-022 du 27 septembre 2019 consacre le principe du premier venu, premier servi ».

Par conséquent, « il a été constaté que la procédure d’attribution du permis de Recherches de Ménankoto a été conforme aux dispositions pertinentes relatives aux procédures d’attribution des titres miniers de l’ordonnance 2019-022 du 27 septembre 2019, portant code minier en République du Mali ».

D’ailleurs, après la décision de la Cour suprême confortant les autorités minières maliennes sur leur position, le débat devait être clos.

Face à la précipitation du Premier ministre et devant sa décision qui a eu l’outrecuidance d’aller en contresens de la plus haute juridiction malienne, d’aucun n’hésitent pas à évoquer des intérêts personnels l’ayant poussé à agir. Lesquels ? Lui seul le sait pour le moment, mais la vérité ne tardera pas à se manifester.

Mais est-ce le seul coupable? Visiblement non, si on se focalise sur ces quelques phrases qui affirment que le seconde coup d'État en moins d'un an au Mali aurait eu entre autres des raisons aurifères. « Le 29 mars dernier, la compagnie basée à Vancouver affirmait déjà son « droit à un renouvellement [pour un an Ndlr] du permis en vertu de la loi applicable ». Après avoir passé 7 années sur le projet, délai maximal pour une licence d’exploration selon le code minier de 2012, la compagnie estime qu’elle devrait bénéficier de l’année supplémentaire exceptionnelle accordée par la même loi. Puisque la Cour Suprême malienne n’a pas été de cet avis, B2Gold semble donc compter sur la junte militaire pour lui donner raison.»  À ce rythme donc l'axe Barkhane/cie se manifeste sous un jour nouveau : faire des coups d'État pour se réapproprier telle ou telle mine... puis à l'appui des putchistes qui leur sont fidèles bloquer les institutions de l'État, les faire défigurer... 

 

2- Nigeria : la pénurie de sacs en jute menace les exportations de cacao

Ce n'est pas tous les jours que le régime de sanction US est décrété explicitement pour venir  frapper une Syrie, un Iran, un Venezuela ... Une des formes des sanctions occidentales vient de frapper le géant pétrolier du Nigeria de la façon la plus implicite qui soit... comment ? 

Au Nigeria, le cacao est le principal contributeur aux recettes d’exportation agricoles. Si elle essaie tant bien que mal de progresser, la filière est confrontée actuellement à d’importantes difficultés dans le segment de la commercialisation.

Au Nigeria, la filière cacao fait face à une insuffisance de sacs en jute pour le conditionnement des fèves en raison de leur faible disponibilité du côté de l’Asie du Sud-Est. En effet, les usines de fabrication du matériel principalement localisées en Inde et au Bangladesh ont dû ralentir leurs activités de production avec la recrudescence des cas de coronavirus.

La situation reste particulièrement préoccupante dans la mesure où le pays ne confectionne pas localement les sacs de jute contrairement à la Côte d’Ivoire et ne dispose pas non plus de réserves à l’image du Cameroun.

Selon Mufutau Abolarinwa, président de l’Association du cacao (CAN), la première économie africaine pourrait perdre entre 600 et 700 millions $ de recettes d’exportation si le problème de la rareté des sacs en fibre n’est pas réglé de manière urgente.  

Cette difficulté additionnelle vient ajouter de l’ombre au tableau de la filière qui prévoit déjà une réduction de la récolte à 225.000 tonnes en 2021/2022 contre 300.000 tonnes initialement en raison des risques d’inondation.   

Pour rappel, le sac de jute est le type de conditionnement le plus largement utilisé dans la commercialisation du cacao en raison d’une bonne capacité de résistance à un coût relativement plus faible. Les autres matières employées sont le sisal et le polypropylène filé tissé. 

 

3- Pour manque de progrès dans leur développement, le Zimbabwe veut retirer à Eurasian Group des concessions de platine

Pression des pilleurs miniers occidentaux? Le Zimbabwe veut écarter l'Eurasie de son secteur Platine. Lisons cette info d'Agence ecofin:

Dans le plan du gouvernement visant à quadrupler les revenus miniers annuels d’ici 2023, le secteur du platine doit rapporter 3 milliards $ au Zimbabwe. Le retard dans le développement des projets platinifères est donc un luxe que ne peut se permettre Harare. 

Eurasian Resources Group (ERG) risque de perdre ses concessions de platine de Bokai et de Kinonde au Zimbabwe. Dans une lettre adressée à sa filiale Total Mining le 28 mai dernier, le ministre des Mines Winston Chitando (photo) met en effet en garde la compagnie minière contre l’absence de progrès dans le développement de ces actifs.

ERG a en effet pris le contrôle des projets en 2014 grâce au rachat d’Eurasian Natural Resources Corporation. Or, selon le calendrier que cette société a négocié avec l’État, la production de platine aurait dû commencer la même année. Cet objectif n’a pas du tout été atteint par le nouveau propriétaire des projets, qui est allé jusqu’à changer le calendrier initial, selon le gouvernement.

« Je note avec inquiétude qu’au cours des dernières années, plusieurs modifications ont été apportées au programme de travail visant à faire passer ce projet au stade de la production », souligne en effet M. Chitando, dans des propos relayés par Bloomberg.

Il faut souligner que le retard enregistré par la compagnie sur lesdites concessions risque de compromettre les objectifs du gouvernement, qui vise 3 milliards $ de revenus annuels dans le secteur du platine d’ici 2023. Néanmoins, les autorités laissent à Eurasian Resources Group « une chance de répondre » aux accusations, avant la prise d’une décision finale.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV