Hatef al-Rekabi, conseiller de la Commission des relations étrangères du Parlement irakien, a annoncé son intention de porter plainte contre les États-Unis pour violation de la souveraineté irakienne et utilisation d'armes contenant de l'uranium.
Dans une interview accordée au site d'information al-Maalomah, il a déclaré qu’il intenterait une action en justice contre les États-Unis devant les tribunaux suédois et allemands, ce lundi 14 décembre, pour porter plainte contre leurs crimes majeurs en Irak, entre autres l'utilisation d'uranium dans ce pays.
Al-Rekabi a ajouté que le dépôt de plainte devant les tribunaux suédois et allemands garantirait l’ouverture d’une enquête contre les États-Unis.
Le responsable irakien a expliqué que le bilan de centaines d'Irakiens infectés en un mois seulement est une preuve claire des dommages causés à l'Irak par les forces d'occupation américaines.
Il a en outre appelé le ministère irakien de la Santé à clarifier les détails des pertes causées par les bombardements américains dans diverses régions d'Irak.
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De nombreux rapports ont été publiés jusqu’à présent montrant l’utilisation d'occupants américains des centaines de tonnes de munitions à l'uranium appauvri durant les guerres de 1991 et 2003 en Irak. Des sources médicales informées considèrent cet incident comme la cause principale de la propagation du cancer et la naissance de bébés malformés en Irak.
Les États-Unis ont envahi l'Irak en 2003 avec leurs alliés sous prétexte de détruire les armes de destruction massive de Saddam. Ces armes n'ont jamais été retrouvées en Irak, mais selon les recherches menées par divers centres à l’Irak et à l’étranger, les États-Unis ont utilisé des armes contenant de l'uranium dans leurs attaques contre diverses régions de l'Irak. La société néerlandaise, Base Group, a rapporté il y a quelques années que le rayonnement des armements non conventionnels américains utilisés en Irak était plusieurs fois plus élevé que lors de l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Russie.
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Selon le rapport, environ 60% des familles dans diverses villes irakiennes ont été contaminées par des polluants chimique et uranifère, ce qui est considéré comme un problème sanitaire majeur pour l'Irak.
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En Irak, les malformations congénitales sont une incarnation visible de l’héritage toxique et durable de la guerre pour les générations futures et l’environnement. La page Facebook des malformations congénitales de l’hôpital de Falloujah (province d’Al-Anbar), où le personnel médical répertorie les cas, révèle la diversité et la quantité frappantes des anomalies congénitales. Les bébés de Falloujah naissent avec une hydrocéphalie, des fentes palatines, des tumeurs, des têtes allongées, des membres en surnombre, des membres courts et des oreilles, nez et épines malformés.
Les rapports de cas sont brefs et contiennent souvent des pronostics comme «incompatible avec la vie» ou «mort-né». L’histoire de la reproduction de la mère est parfois également incluse. Si la plupart de ces enfants ne survivent pas, certains vivent pendant des semaines, des mois ou des années, souvent dans la douleur et avec de graves handicaps.
Malgré des recherches épidémiologiques spécifiques pour déterminer les causes des malformations congénitales en Irak, il n’y en a pas qu’une. Des études conduites à Falloujah, qui a subi des dommages importants lors des attaques américaines entre 2004 et 2008, montrent un taux élevé de malformations congénitales (15% de toutes les naissances), des taux de cancer et de mortalité infantile plus élevés que prévu et un rapport anormal entre hommes et femmes chez les enfants de moins de cinq ans. En 2010, Chris Busby, un scientifique britannique qui étudie les effets des radiations sur la santé, a publié une étude qui a montré que le nombre de cancers infantiles à Falloujah avait été multiplié par 12 depuis les attentats de 2004.
L’uranium appauvri est l’un des contaminants les plus discutés en ce qui concerne les malformations congénitales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié en 2003 un rapport intitulé «Impact potentiel du conflit sur la santé en Irak», qui suggérait que l’uranium appauvri pourrait être lié aux rapports faisant état d’une augmentation des cancers, des anomalies congénitales, des problèmes de santé reproductive et des maladies rénales dans la population irakienne depuis 2003.
Des activistes internationaux ont accusé le département américain de la Défense de négligence pour avoir utilisé en Irak une arme qui disperse des déchets toxiques là où les civils vivent, cultivent de la nourriture et puisent de l’eau.
Telle est la vraie image des États-Unis dont divers groupes politiques irakiens demandent le retrait le plus tôt possible d'Irak, sans manquer d'exiger du gouvernement d'Al-Kazemi qu'il remplisse ses engagements envers le peuple et les élus irakiens dans ce sens. La faction parlementaire Badr en Irak a déclaré que le Parlement prendrait une position ferme si Mustafa al-Kazemi ignorait le dossier d'expulsion des militaires américaines du pays.
Le chef de la faction parlementaire Badr, Hassan Shaker al-Kaabi a déclaré à al-Maalomah : « En Irak les forces de sécurité, l'armée et les Hachd al-Chaabi, sont capables de défendre leur terre, il n'est donc pas nécessaire que des forces étrangères soient présentes dans le pays. »