Après l'assassinat du «père du programme nucléaire iranien», comment Téhéran change-t-il les règles de conflit avec Israël, s'interroge Al-Jazeera.
Dans un récent article, la chaîne Al-Jazeera a écrit qu’après l'assassinat de son éminent scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh, l'Iran a pointé du doigt l'entité sioniste et a promis une réponse «décisive» et «calculée», ce qui a incité le ministère israélien des Affaires étrangères à relever le niveau d'alerte sécuritaire dans toutes ses ambassades et représentations, et à avertir les Israéliens de ne pas se rendre aux Émirats arabes unis et à Bahreïn par crainte d'être la cible de représailles iraniennes ».
Selon le journal, pour sa part, l'ancien diplomate iranien Hadi Afqahi estime que le changement de règles du conflit avec l'entité sioniste se fera au niveau tactique plutôt qu'au niveau stratégique. « Le Leader de la Révolution a tracé les règles du conflit avec le régime sioniste sur la base du fait que l'ennemi occupe l'une des deux qiblas et d'autres terres islamiques et doit être rayé de la carte », a-t-il indiqué.
Afqahi ajoute que son pays ne reculera pas d’un pouce de ses principes jusqu'à la libération de la noble Qods, qui constitue la boussole de la politique de Téhéran. Il a souligné que le Leader de la Révolution a confirmé que sa réponse à l'assassinat de Fakhrizadeh serait «intelligente et douloureuse», ajoutant que le terme «réponse intelligente» signifiait des mises à jour au niveau des tactiques dans les règles du conflit avec l'ennemi sioniste.
L’ancien diplomate iranien a ajouté que la prochaine étape pourrait nécessiter des opérations secrètes ou un jeu avec le facteur temporel, de sorte que «l'ennemi» reste dans un état de peur jusqu'à ce que les États-Unis éclaircissent leur position sur de nombreux dossiers régionaux, en particulier l'accord nucléaire, la guerre au Yémen et la normalisation.
Il a ensuite décrit le conflit avec Israël comme un « conflit d'existence sans frontières », soulignant que son pays resserrerait le siège de l'entité israélienne sur les plans sécuritaire et militaire, à travers ses alliés, les mouvements de résistance s'étendant de la bande de Gaza au Liban et à la Syrie, en passant par l'Irak et atteignant le Yémen, sans oublier que les doigts de l'Iran sont toujours sur la gâchette et que ses armes sont continuellement dirigées contre les objectifs et les intérêts de l’ennemi dans la région.
Il a ajouté que « l'entité sioniste n'est pas aussi forte que certains le pensent et qu'elle dépend dans une large mesure des capacités des États-Unis dans son hostilité à l'Iran », sans manquer de préciser que « Téhéran ne considère pas l'entité occupante comme un concurrent stratégique, mais la traite plutôt comme faisant partie du système ennemi représenté par les États-Unis ».
Selon ce professeur d’université, les règles de conflit avec Washington et Tel-Aviv sont toujours à l'étude par l'Iran. L'entité sioniste n'a pas osé et n'osera pas prendre une quelconque mesure anti-iranienne sauf avec le feu vert de l'Amérique. Ce professeur note entre autres qu'une partie de la réponse iranienne à l'assassinat de Fakhrizadeh sera dirigée à l'encontre les États-Unis.
Il a conclu que la réponse à l’entité sioniste, en tant qu’exécuteur de l’opération, serait sans aucun doute sécuritaire et militaire, expliquant que son pays réagirait politiquement au soutien US à ce crime, en arrêtant la mise en œuvre du protocole additionnel du TNP.