Après l’assassinat du scientifique iranien, portant des signes sérieux d’une implication israélienne, qui a poussé les responsables iraniens à promettre une vengeance foudroyante, les alliés régionaux de Tel-Aviv le lâchent les uns après les autres. Alors que le représentant de l’Arabie saoudite auprès des Nations unies réaffirme que Riyad n’accepte pas la politique d’assassinat ciblé, la Jordanie, elle aussi, pourrait réviser son alliance avec Israël.
L’Arabie saoudite a appelé l’Iran à la retenue après l’assassinat d’un savant nucléaire iranien.
Abdallah al-Mouallimi, ambassadeur de l’Arabie saoudite auprès de l’Organisation des Nations unies, a déclaré à Russia Today que Riyad n’était pas pour la politique d’assassinat.
« Quand un scientifique musulman est attaqué, c’est toute l’Oummah islamique qui en subit du dommage », a-t-il indiqué.
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Sans condamner cet acte terroriste, Abdallah al-Mouallimi a appelé l’Iran à la retenue : « Une réaction émotionnelle n’aura pas de résultat positif. Nous demandons à l’Iran de faire preuve de sa bonne foi concernant son programme nucléaire pour ne pas exposer ses savants au danger. »
Le représentant saoudien a pourtant ajouté que la décision de l’Iran d’augmenter son niveau d’enrichissement d’uranium en réaction à l’assassinat de Mohsen Fakhrizadeh était irresponsable. « Cette décision a été prise sans en prendre en compte les conséquences », a-t-il dit.
Abdallah al-Mouallimi s'est ensuite lancé dans des accusations répétitives accusant l’Iran d’avoir entravé - selon ses propres termes - les efforts de l’Arabie saoudite, destinés à rétablir la paix et la réconciliation dans la région, par ce qu'il a appelé des actes dévastateurs et l'envoi d'armes et de missiles aux alliés.
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Bien que presque toutes les monarchies arabes du golfe Persique, le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Qatar et Oman, aient condamné à travers des communiqués l’assassinat de Mohsen Fakhrizadeh, le ministère saoudien des Affaires étrangères est resté silencieux face à cet acte abominable.
Dans la foulée, un parlementaire jordanien a apprécié la décision d’Amman de condamner l’assassinat du savant nucléaire iranien.
La Jordanie, pays dont certains médias avaient divulgué en été la connivence avec les USA dans l'assassinat du général Soleimani et qui avait accueilli les blessés américains de l'attaque iranienne contre la base d'Aïn al-Asad, a dénoncé, lundi, l’assassinat de Mohsen Fakhrizadeh.
« Cette décision du gouvernement jordanien prouve la détermination du pays pour rejeter le terrorisme et les opérations terroristes », a déclaré Omar Ayasarreh.
Et d’ajouter : « Le scientifique Fakhrizadeh est le père fondateur du programme nucléaire iranien. Du fait, la Jordanie croit que son assassinat pourrait susciter une tension qui risque d’entraîner la guerre. »
Omar Ayasarreh a précisé que la Jordanie avait appelé toutes les parties, notamment l’Iran et Israël, à la retenue. « Tout le monde craint que les Israéliens ne fassent ce qui aboutisse à une attaque de l’administration Trump contre l’Iran ».
Le député jordanien a souligné que le tout récent assassinat avait créé une majeure tension à laquelle le régime israélien tentait de rallier l’administration Trump.
Ayasarreh a demandé à Téhéran de ne pas se laisser tomber dans le piège des Israéliens. « Le fait que la Jordanie a dénoncé l’assassinat de Fakhrizadeh est porteur d’un important message : s’approcher d’Israël pour neutraliser la menace iranienne est une philosophie qui doit faire l’objet d’une profonde révision », continue le parlementaire jordanien.
Il a ensuite indiqué que tout le monde suivait de près les comportements de l’administration Trump pendant ses derniers mois. « L’assassinat [du savant iranien] et le déplacement de Jared Kushner dans la région sont préoccupants. J’espère que cette étape prendra fin sans être marquée par les décisions folles », a-t-il ajouté.