Le vendredi 20 novembre, l'État vénézuélien a annoncé par la voix de son président avoir inauguré une chaîne de production de drones iraniens Mohajer-6, marquant ce que les experts qualifient de "boom de coopération militaire" de part et d'autre. En effet, depuis mai 2020, date de l'envoi des premiers pétroliers iraniens au Venezuela, action qui a ouvert grand un corridor de transit énergétique reliant le golfe Persique aux Caraïbes, cette coopération militaire était à la fois attendue et crainte, vu surtout que la campagne de "pression maximale" US face à l'Iran a été un échec total.
2 ans après le retrait US de l'accord nucléaire de 2015, le nouveau président US n'a d'autre choix que de lâcher du leste s'il veut vraiment trouver un terrain d'entente avec l'Iran et réserver à l’Amérique en déclin une place dans les jeux du Moyen-Orient. Plus d'un analyste concèdent que ce qui vient de se produire en Asie par l'empire du Milieu a toute les chances de se reproduire au Moyen-Orient. En effet, 4 ans après le retrait de Trump du Traité de libre-échange trans-pacifique (TPP), la Chine vient de le remplacer par l'accord du Partenariat régional économique global (CREP), accord auquel même les plus proches alliés asiatiques de Washington prennent part. Une grande victoire qui sera le premier défi de la prochaine administration américaine dans le domaine économique et politique. Le 23 janvier 2017, quand Trump ordonnait le retrait des États-Unis des Traité de libre-échange trans-pacifique (TPP), il ne croyait sans doute pas avoir servi les intérêts de Pékin.
Le TPP permettait en effet à l’Amérique de rappeler aux puissances concurrentes, parmi lesquelles la Chine que c’était les États-Unis qui dictaient leurs politiques économiques aux pays du Pacifique – englobant douze pays d’Amérique du Nord et du Sud, d’Asie de l’Est et d’Océanie. Le TPP auxquel étaient membres les douze pays d’Amérique du Nord et du Sud, d’Asie de l’Est et d’Océanie, édictait d'ailleurs les standards. Grâce à ce pacte, Washington pouvait imposer son hégémonie économique sans faire face directement au projet gigantesque des «Routes de la soie» chinoises.
Le retrait de l’administration Trump a poussé Pékin à prendre l’initiative pour signer quatre ans plus tard un accord de partenariat avec les 15 pays d’Asie du Sud-Est, le Japon, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et la Chine, et à créer ainsi « un bloc comparable en taille au marché européen ou à l’espace nord-américain ». Les politiques de Trump en Pacifique ont eu pour effet l’isolement des États-Unis et la présence influente des Chinois dans une région du Pacifique Ouest. Que l'Australie ou le Japon s'allient militairement contre la Chine, cela ne pourrait peser pas trop lourd vu que les nerfs de la guerre passent par l'économie.
Le coup chinois est sur le point de reproduire par l'Iran de manière encore plus spectaculaire puisque cet équilibre de la terreur que l'Iran a établit au Moyen-Orient que les alliés US ne parviennent plus à inverser, en dépits des trésors de forces et d'énergies dépenses, l'Iran est sur le point déplacer aux Caraïbes, aux portes des États-Unis. Cette chaîne de production en masse des drones Mohajer-6, un drone à la fois de combat et de reconnaissance, avec une portée de 2 000 km, et capable de mener des opérations de reconnaissance, d’inspection et de combat, sur un vaste rayon d’opérations et pour une longue durée, renvoient évidemment à ces attaques au drone simultané d'Ansarallah qui ont mis au pas l'Arabie des Salmane et qui se tiennent comme une épée de Damoclès au-dessus d'Israël et de ses Amis golfiens. Mais ce n'est pas tout : The National Interest y voit surtout un prélude au volet de missiles balistiques Sol-Sol tactique et de croisière à venir."
"L'Iran a dévoilé le jeudi 20 août deux de ses plus puissants missiles, "Hajj Qassem Soleimani" et "Abou-Mohandes". Le missile sol-sol, "Hajj Qassem", a une portée de 1 400 km et le missile de croisière " Abu Mahdi", dispose d'une portée de plus de 1 000 kilomètres. le premier est un missile balistique à combustible solide avec un lancement oblique et sa vitesse atteint Mach 12 au moment de son entrée dans l’atmosphère. Quant à sa vitesse au moment de l’impact elle est de Mach 5.Avec une vitesse pareille le missile "Hajj Qassem" est capable de percer n’importe quelle système de DCA adverse (Patriot, THAAD et NDLR). En effet, c’est un engin qui au regard de divers ogives explosives qu’il peut transporter, est capable de détruire des fortifications en béton ou encore de pénétrer telle les armements anti-bunker des cibles placées en profondeur. Au train où vont les événements, ces missiles pourraient être produits un jour au Venezuela et il y en aurait plus un État pour vouloir s'en doter, note la revue.
"Par le passé, pour mettre la main sur des ressources qui se trouvaient dans d’autres continents, les puissances occidentales faisaient ce qu’on appelle des colonies. Les élites US ont fini par comprendre que les colonies sont intenables et qu’il fallait se réinventer une autre façon de faire. D'où le concept de "base militaire", l’objectif étant de faire des pays spécialisés, qui sont astreints à quelques spécialités très précises, et qui ne doivent en aucun être autonome. L'exemple européen ou asiatique ne manque pas. Or en ciblant à coup de missiles un certain janvier 2020 la base US à Ain al-Asad en Irak, c'est ce concept que l'Iran a défié. Le second volet de ce défi c'est ce que l'Iran est sur le point de faire avec tous ses alliés, leur transmettre non pas l'arme en soi mais le savoir-faire d'en fabriquer. C'est de loin le plus tragique impact de la politique de pression maximale contre l'Iran. Biden saura-t-il changer le cours des choses? ", commente un expert vénézuélien, au micro de Presstv. " Imaginez que ce concept puisse gagner l’Amérique du Sud. Cela reviendrait à mettre hors jeu une Amérique qui se croit le maître de destin des Latinos".