Pour un chercheur iranien, le risque de la formation du Partenariat régional économique global (RCEP) en Asie-Pacifique, comprenant la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les 10 membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), sans la présence des États-Unis, est une déclaration de guerre économique entre le nouveau bloc de l’Est et le bloc de l’Ouest. Selon ce dernier, les États-Unis vont perdre leur poids au Moyen-Orient pour donner une réponse stratégique à l’Asie de l’Est.
Il estime que le Japon est devenu le premier acheteur des dettes américaines, ayant ainsi remplacé la Chine, ce qui est choquant.
Il a également évoqué la situation actuelle en Arabie saoudite et la nécessité de mener une politique d'austérité dure, estimant que « l'Arabie saoudite joue avec l'économie de l’Occident » et qu’on devrait s'attendre à une confrontation entre l'Arabie saoudite et ses alliés.
Interviewé par l’agence de presse iranienne Tasnim, ce chercheur iranien est revenu sur la situation économique et les dernières évolutions au Moyen-Orient et a précisé : « L’Arabie saoudite a toujours acheté la dette britannique. Elle achetait les dettes américaine et britannique, surtout celle de la Grande-Bretagne, avec des excédents de comptes courants. Normalement, l’Arabie saoudite avait 2 milliards de dollars de déficit de balance courante, mais au cours de ces trois derniers mois, le pays a enregistré 18 milliards de dollars de déficit de balance courante. Autrement dit, la Grande-Bretagne empruntait à l’Arabie saoudite, maintenant l'Arabie saoudite dépense plus que ses propres poches au détriment de Londres. »
Selon l'expert les économies britannique et américaine, et en particulier celle de la Grande-Bretagne, n’ont pas la capacité d’accorder une aide de 18 milliards de dollars à Riyad tous les trois mois, et ce au plus fort de la pandémie de coronavirus et du retrait britannique de l’Union européenne. Il revient donc à l'Arabie saoudite d’appliquer immédiatement une politique d'austérité draconienne et de revenir à son rôle traditionnel d'achat des dettes de l'Occident, notamment celles de la Grande-Bretagne.
« L'Arabie saoudite a partagé ses mauvaises décisions économiques avec la Grande-Bretagne et les États-Unis, et il y aura donc une confrontation économique entre l'Arabie saoudite et ses alliés », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne les relations économiques entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, ce chercheur iranien a souligné que les importations américaines de pétrole en provenance d'Arabie saoudite sont passées de 1,3 million de barils par jour à environ 200 000 barils. « En effet, il s’agit d’une forme d'embargo américain sur le pétrole saoudien qui mérite d'être prise en considération », a-t-il dit.
À la fin de cette interview, l’expert iranien s’est penché sur la situation de l’Iran et il a noté : « La position de l'Iran dans les équations mondiales a été considérablement renforcée. Le monde s'oriente vers une nouvelle dissuasion qui est basée sur l'équilibre des menaces. L'Asie du Sud-Ouest se dirige vers un nouvel équilibre des menaces et la position de l'Iran est devenue plus importante. »