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Zoom Afrique du 26 août 2020

Sénégal: un scénario à la beyrouthine en cours ?

Regardez et téléchargez cette vidéo sur Urmedium.com

L’actualité en Afrique :

  • Le Soudan du Sud inaugure un centre de dépistage du cancer cervical financé par la Chine ;
  • Le Gabon témoigne du succès de sa Zone économique spéciale auprès de la RD Congo ;
  • Bénin : le gouvernement prescrit plus de pratiques dans les programmes de formation.

Les analyses de la rédaction :

Sénégal: un scénario à la beyrouthine en cours ?

On se rappelle comment au mois de mai les iraniens ont réussi à briser les sanctions US, en envoyant 5 pétroliers chargés d’essence au Venezuela et en se faisant aider, chose non pas trop médiatisée, par des amis africains.

L'un de ces amis aurait été le Sénégal. Dans cette même émission, nous avons d'ailleurs évoqué la rencontre de l’ambassadeur iranien et de son homologue sénégalais.

Or, ce corridor maritime anti sanction qui relie le golfe Persique aux Caraïbes et qui passe par des côtes africaines dérange au plus haut point, car les sanctions économiques, les restrictions, les yankees ne les imposent pas qu'aux Iraniens et au Vénézuéliens mais aussi aux Africains.

Que certains pays en Afrique comme le grand Sénégal ou le Gabon participent au contournement, cela inquiète. D’où cette décision prise par les autorités sénégalaises de vider les dépôts de nitrate d’ammonium du port stratégique de Dakar.

Complètement désœuvrés face au succès du corridor maritime anti-sanctions Iran-Venezuela-pays africains, les USA et leurs acolytes pourraient être tentés par un remake de la double explosion du port de Beyrouth à Dakar.

Certes, le Sénégal abrite le QG de l’Africom, mais il faudrait bien plus pour justifier une opération de débarquement à un déploiement naval identique à celui qui se produit en ce moment même au Liban.

Cela aiderait à désarmer le président de plus en plus anti-occidental Macky Sall, à bloquer le commerce maritime du pays et à occuper militairement le Sénégal.

Pour la petite histoire, juste au moment où les autorités de Dakar décident d'évacuer les 3000 tonnes au Mali, un coup d’État parfaitement prémédité éclate au Mali et les frontières se ferment !

Est-ce une tentative visant à fausser la décision des autorités de Dakar et à préparer le terrain à un scénario à la beyrouthine ? L’avenir nous le dira.

 

RDC: à qui profite une confrontation armée/gouvernement?

Après avoir tout fait pour déstabiliser la RDC, et ce, suite au fait que le président Félix Tshisekedi n’a pas cédé aux exigences franco-US, l’Occident met un nouveau plan de déstabilisation en œuvre.

En effet le président congolais n’a pas rompu ses liens avec son prédécesseur Joseph Kabila, n’a pas mis en œuvre l’accord militaire signé au début de son mandat avec les USA et s’est montré intéressé de se rapprocher davantage à l’axe de l’Est, et ce, alors que la force d’occupation a mis en œuvre toutes sortes de pressions et de complots pour que Tshisekedi cède.

Leurs plans tombés à l’eau, les puissances colonialistes procèdent à une nouvelle tentative : celle de mettre l’armée contre les partisans du président Tshisekedi pour semer la zizanie dans le pays.

« Des militaires ont délogé mardi des partisans du président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo d'un important poste-frontière du sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), où ils étaient accusés d'avoir installé un bureau de douane illégal, a-t-on appris de sources concordantes. Nous avons reçu l'instruction ferme de rétablir l'ordre à la frontière de Kasumbalesa, en évacuant tous ceux qui n'avaient aucune raison de s'installer dans ce poste-frontière avec la Zambie, a déclaré le porte-parole de l'armée dans le Haut-Katanga, le major Muyumba Nyembo, à l'AFP », lit-on dans les médias mainstream.

Une armée qui agirait à sa volonté et contre les partisans du président du pays, ceci serait le prétexte parfait pour le début d’un conflit interne dans un pays où les frontières sont déjà déstabilisées par des agissements militaires de part et d’autre.

Tout ceci est dans un seul objectif : éterniser la présence occidentale en RDC et préparer le démembrement de ce grand pays d’Afrique centrale qui a depuis des années échappé aux ingérences occidentales grâce aux politiques souverainistes de l’ex-président Joseph Kabila.

 

Mali-Russie ou les peurs occidentales, par Mikhail Gamandiy-Egorov.

Il n’a pas fallu longtemps pour que la presse mainstream ressorte toutes sortes de théories, dont bien évidemment le prétendu rôle de la Russie dans le changement de pouvoir au Mali. Pour rappel – l’establishment occidental parle de coup d’État inacceptable dans ce pays d’Afrique de l’Ouest après des mois de manifestations populaires, tout en applaudissant les actions antigouvernementales dans un pays comme la Biélorussie.

Il fallait certainement s’y attendre, les médias mainstream commencent désormais à voir « la main de Moscou » dans les récents événements au Mali. En effet et du moment qu’un changement de pouvoir ne soit pas orchestré depuis une/des capitale(s) occidentale(s), y compris si un tel changement vient des aspirations populaires, il sera pratiquement sans aucun doute condamné et les intéressés occidentaux vont vouloir y trouver la main d’un adversaire géopolitique.

Comme prévu, les médias occidentaux mettent la main à la pâte. Côté étasunien, le site The Daily Beast annonce la couleur : « Les dirigeants du coup d’État malien ont pris le pouvoir après leur retour d’un camp d’entraînement militaire en Russie. Qui était aux commandes ? » En oubliant évidemment de rappeler dans l’article que de nombreux militaires maliens, dont de hauts officiers, suivent des formations en Russie, et ce depuis un long moment.

Pour rappel, les USA étaient parmi les premiers à condamner l’écartement d’Ibrahim Boubakar Keïta du pouvoir. À ce titre, l’émissaire étasunien pour le Sahel, Peter Pham, avait déclaré « que les États-Unis s’opposent à tout changement extraconstitutionnel de gouvernement, que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité ». Assez incroyable d’entendre ces déclarations venant du représentant d’un pays « champion » dans l’organisation de divers coups d’État, révolutions de couleur et déstabilisations en tout genre de pays souverains. Mais l’establishment US reste ce qu’il est.

Par ailleurs, les États-Unis ont déclaré « la suspension de leur coopération militaire avec le Mali en réponse au renversement du président Keïta ». Le tout au moment où selon le propre aveu des médias mainstream, des milliers de citoyens maliens se rassemblaient dans la capitale du pays pour célébrer les actions de leurs militaires.

L’espace mainstream français n’est pas en reste. Après les condamnations de l’establishment politique, RFI publie un article avec un titre annonciateur : « Le Mali est-il séduit par la Russie ? » En indiquant que l’ambassadeur de Russie au Mali fut l’un des premiers diplomates étrangers à avoir été reçu par ce qu’ils appellent la « junte ». L’une des principales voix médiatiques françaises à l’international reconnaît tout de même que de nombreux Maliens souhaitent le renforcement de la coopération militaire de leur nation avec Moscou.

Au final et quelle que soit la suite de l’interaction russo-malienne, ne serait-il pas grand temps pour l’establishment occidental dans son ensemble de comprendre une réalité assez simple. À savoir que les véritables aspirations populaires ne se conçoivent pas à la Maison-Blanche, ni au Département d’État US, pas plus qu’au sein de la CIA, des structures Soros ou à l’Élysée. Et que c’est une réalité avec laquelle il faudra compter. Et que d’autre part le fait d’adopter une posture ouvertement hypocrite et injuste – comme celle qui les caractérise, notamment lorsqu’on fait une fois de plus le parallèle de la différence radicale d’approche vis-à-vis des manifestations biélorusses et maliennes – cela ne fera qu’encore plus éloigner les peuples du monde des intérêts occidentaux. Les menaces, ultimatums, pressions et sanctions – finiront par se rouiller à un tel point, que leurs initiateurs n’en auront qu’à leurs têtes.

Enfin il serait aussi grand temps pour l’élite politico-médiatique atlantiste d’apprendre, ne serait-ce que progressivement, car il faut évidemment tenir compte des capacités d’adaptation et d’apprentissage de chacun, à respecter de façon réelle la souveraineté des peuples. Et comprendre par la même occasion que les tons condescendants vis-à-vis des populations non-occidentales seront de moins en moins tolérés.

Dernier point : la réalité multipolaire du monde permet non seulement la prise en main par les peuples de leurs affaires souveraines et l’établissement de plusieurs blocs d’influence régionaux et continentaux, mais le rappel nécessaire à faire consiste aussi dans le fait qu’il y a aujourd’hui dans la multipolarité suffisamment de puissances indépendantes capables de bloquer les tentatives de ceux qui n’arrivent toujours pas à se débarrasser de leurs complexes néocoloniaux.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV