Est-ce la fin de la récré pour la Turquie à Idlib? Des avions de combat ont frappé dans la nuit de mardi à mercredi 3 juin une zone près de la base aérienne de Hmeimim. Il se serait agi de Su-34 russe qui aurait frappé, selon OSDH, une zone de désescalade dans le sud d'Idlib et ce, à coup de bombe thermométrique. La zone est située près de la base aérienne russe de Hmeimim dans la province syrienne de Lattaquié.
Selon le site militaire russe, Avia.pro, "la frappe aérienne a été si puissante qu'elle a illuminé un rayon de plusieurs kilomètres. C'est un chasseur-bombardier russe de type Su-34 doté d'une puissante bombe de 500 kilogrammes, conçue pour détruire les bunkers et abris ennemis qui serait à l'origine du raid. Une telle bombe aérienne est capable de percer des tranchés en béton jusqu'à un mètre d'épaisseur, tranchés recouverts d'une couche de terre de 3 mètres d'épaisseur, dit le site qui ajoute :"Les bombes Bet AB-500 se sont avérées excellentes dans la lutte contre les terroristes en Syrie, où elles ont déjà détruit des bunkers et des abris bien équipés des terroristes de Daech".
Mais une frappe d'une si grande puissance visant la zone de désescalade turque, quel pourrait en être le message? Pour les analystes politiques, il s'agit d'un avertissement que la Russie lance à Ankara non seulement en Syrie où l'axe US/OTAN continue à déployer des batteries de DCA dans le nord quitte à y créer une zone d'exclusion aérienne mais aussi en Libye, où, après plusieurs semaines de progression, Ankara en appelle soudain au dialogue.
Ce virage intervient peu après que la Russie a déployé ses MiG-29 à Jufra, une base dans l'ouest de la Libye.
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La Turquie a d’abord menacé de détruire les MiG-29, les chasseurs Su-35 et les bombardiers Su-24, mais a fini par parler de la nécessité des négociations pour une trêve avec l'armée de Khalifa Haftar comme elle l'a fait à Idlib, fin février quand ses forces ont perdu la bataille. Selon les experts, c'est la crainte de voir la Russie de concrétiser ses menaces à travers Haftar et de bombarder les positions de l'armée turque en Libye qui a poussé Ankara à proposer le dialogue. La patience turque semble avoir été épuisée, souligne un expert cité par Avia.pro.