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Comment l'alliance Russie/Chine/Iran a fait éclater la "stratégie insulaire" US

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Exercice militaire du CGRI dans la zone maritime du sud de l'Iran© Pars Today

Deux des cinq pétroliers iraniens ayant livré de l'essence au Venezuela se trouvent ce lundi 1er juin sur le chemin du retour, les trois autres ne tardant pas à les suivre. Samedi, la compagnie pétrolière d'État vénézuélienne (PDSA) a commencé à approvisionner les stations du pays en carburant fourni par l'Iran, quelques 240 sur un total de 1 800 stations qui sont restées opérationnelles depuis que le président Nicolas Maduro a annoncé les mesures générales d'isolement liées à l'épidémie du coronavirus en mars. Mais est-ce la fin de l'aventure? Ce lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Seyyed Abbas Mousavi, a indiqué que l’Iran poursuivrait ses expéditions de carburant vers le Venezuela si Caracas en demande davantage. M. Moussavi a condamné les tentatives américaines d'entraver les échanges commerciaux de l'Iran avec d'autres pays dont le Venezuela.

Cela veut dire très clairement que l'Iran est déterminé à exercer ses droits de libre-échange avec le Venezuela, prêt à envoyer plus de navires si Caracas demande davantage de ravitaillement et ce, au grand mépris des États-Unis qui avaient menacé de prendre des mesures contre ces pétroliers et avaient même envoyé une flottille de combat dans la mer des Caraïbes, sans pour autant oser aller jusqu'au bout. Mais l'acte fut plus qu'un simple défi irano-vénézuélien à l'adresse de Washington surtout qu'il est visiblement promis à s'inscrire dans la durée.

Le journal libanais Al Binaa y revient en voyant une claire remise en cause de ce que le diplomate américain, John Foster Dulles décrivait en 1951 comme étant une stratégie de domination d'une "chaîne des îles".

"Les objectifs de cette stratégie consistaient à établir trois lignes défensives, au nom des États-Unis, contre leurs ennemis de l'époque, l'Union soviétique, la République populaire de Chine et la République démocratique de Corée (Nord). Outre les zones territoriales et contiguës aux USA, il s'agissait pour les USA de contrôler la mer de Chine méridionale jusqu'aux côtes du sud du Vietnam et de la Malaisie, au sud de la mer de Chine méridionale, en passant par Taïwan et les îles du nord des Philippines, jusqu'au sud du Japon et de la Corée du Sud. Cette ambitieuse stratégie insulaire incluait un autre groupe d'îles, situé à l'est de la ligne susmentionnée, et ce, au nom d'endiguement de la menace soviétique. Quant à la troisième ligne de défense, elle s'étendait des îles Aléoutiennes de l'état américain d'Alaska, situées dans la mer de Béring, dans le nord de l'océan Pacifique. 50 ans plus tard, qu'en est-il de cette stratégie insulaire US?" 

L'échec de cette stratégie expansionniste est plus qu'entier. Malgré l'effondrement de l'ancienne Union soviétique et l'évolution des rapports de force en Europe, les États-Unis n'ont pas réussi à contenir la Fédération de Russie, et ils n'ont pas pu non plus empêché la Chine de se transformer d'une puissance terrestre (non maritime/ou sans flotte navale) en une superpuissance maritime, capable de pousser les Américains à abandonner leurs lignes de "défense"  dans les mers de Chine, dans la mer du Japon et dans le Pacifique occidental, tout en établissant à renfort de supers missiles comme (Dong Feng 41)  des zones interdites et des zones non-accès (appelées régions A2/AD) tout autour. Idem pour la Russie qui a construit  sa puissance militaire, en faisant une nette percée dans le monde des armes les plus précises et de haut de gamme, que ce soit dans le domaine des véhicules terrestres, dans le domaine maritime, ou encore dans le domaine aérien avec des avions de qualité supérieure. Ces armements sont érigés sur les ruines de fausses lignes de défense de John Foster Dallas.  

La brèche stratégique que vient d'infliger l'Iran à la "superpuissance US", sans doute  en coordination avec l'allié russe et chinois, ressemble de loin à un coup de grâce. L'envoi de pétroliers iraniens au Venezuela a porté non seulement atteinte à la réputation des États-Unis dans le monde, mais encore il a sonné le glas de la plus importante flotte US, quatrième flotte, laquelle est chargée de la sécurité des Caraïbes et de l'Amérique du Sud, soit leur pré carré. Désormais il vaut mieux pour les États-Unis, et afin d'économiser des dépenses, d'envoyer cette flotte à la retraite comme cela a été le cas avant Obama. Mao Zedong a dit un jour : "l'impérialisme est un tigre de papier". L'Iran a prouvé cet adage. En traversant  le détroit d'Hormuz, de Bab el-Mandeb, le canal de Suez et le détroit de Gibraltar à l'ouest pour atteindre l’Atlantique, l'Iran a brisé la dernière "ligne de défense" US ou mieux dire " ligne d'agression contre les États". L'Iran a gagné la guerre des détroits!" 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV