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Le coup fourré US: l'Arabie des Salmane tire-t-elle sa revanche?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mohammed ben Salmane a-t-il vraiment réussi à rallier l’administration américaine dans sa lutte pour le pouvoir avec son cousin Mohammed ben Nayef? (Photo : AFP)

Un coup US/Arabie qui vire au vinaigre? La guerre pétrolière, déclenchée et menée par l’Arabie saoudite contre la Russie, commence à nuire sérieusement à l’économie des États-Unis qui ont été contraints de réduire leurs exportations d’un million de barils pour livraison d'avril et de mai. En plus, Wall Street a notamment terminé jeudi sur un plongeon de 10%, sa plus lourde chute depuis le krach boursier d'octobre 1987! Qui a piégé qui? 

Le 10 mars, le Koweït et l'Irak, ainsi que les Émirats arabes unis ont rejoint l'Arabie saoudite pour réduire le prix à la pompe. L'Irak a suit aussi et réduit le prix de vente officiel de son brut Basrah Light pour les acheteurs en Asie de 5$ le baril pour les expéditions en avril. C'est moins que la réduction de 6$ d'Aramco. Le Koweït a réduit son prix de vente aux clients asiatiques au même titre que les Saoudiens.

Pendant ce temps, Riyad continue à défier la Russie et s'apprête à inonder l'Europe de pétrole brut à un prix d'environ 25 dollars le baril. Les livraisons saoudiennes, marquées par les baisses de prix sans précédent, ont même fait du marché pétrolier européen un champ de bataille pour les prix.

S'il est vrai que l'effort mené par l'Arabie saoudite pour écraser le marché pétrolier est une « campagne d'agression » planifiée contre la Russie avec en ligne de mire la capacité de la Russie à vendre du pétrole à l'Europe et une chute importante du rouble russe, il est aussi vrai que les capacités russes d'amortir le choc sont bien larges.

Des compagnies européennes, dont Royal Dutch Shell Plc, BP Plc, Total SA, OMV AG, Repsol SA et Cepsa SA, ont tous reçu des allocations brutes de la société d'État Saudi Aramco, nettement au-dessus de leurs niveaux normaux. L'augmentation des volumes de production a été assurée par Aramco aux compagnies pétrolières européennes mercredi, ont déclaré les mêmes sources qui ont demandé de rester anonymes. L'une des compagnies importantes européenne a obtenu le double de son allocation normale, a réaffirmé une autre source anonyme. Mais ce bradage pétrolier est-il profitable aux USA? Rien n'est moins sûr les Etats-Unis qui font en ce moment même face à une chute sans précédent de leur bourse, un plongeon de 10%, sa plus lourde chute depuis le krach boursier d'octobre 1987, ayant décidé de réduire leur production d'un million de baril en avril et en mai.

Certains observateurs les plus optimistes croient voir à travers le bradage pétrolier de mise à Riyad, non seulement un coup anti-russe mais aussi et surtout une "menace" brandie contre les USA! l’Arabie saoudite tenterait de détruire l’industrie US du pétrole de schiste (dont la rentabilité suppose un baril à au moins 45 $). La Cera Week de Houston, la plus importante conférence pétrolière au monde, qui devait se tenir cette semaine, a été annulée. Certaines compagnies pétrolières là aussi anglo-saxonnes, sont plus atteintes que d’autres compte-tenu de leurs coûts d’exploitation et la plus touchée reste le Britannique BP dont l’action a baissé de 20 %. Le sursaut anti-US de Riyad est-il nourri par un projet de coup d'Etat déjoué cette semaine à Riyad? 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV