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Pétrole : la guerre déclenchée par Riyad produit les effets inverses de ceux escomptés!

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'Arabie saoudite subirait de grandes pertes en raison de la guerre pétrolière engagée avec la Russie. (Photo d'archives)

Après que la Russie a rejeté la proposition de l'OPEP, la semaine dernière de réduire la production de pétrole de 1.5 millions de baril par jour pour empêcher la réduction des prix du pétrole, la compagnie pétrolière saoudienne Aramco a annoncé dans un communiqué le 7 mars qu’elle réduirait le prix de vente de son pétrole pour le mois d'avril vers toutes les destinations.

Le géant pétrolier saoudien Saudi Aramco a fixé son prix de vente officiel pour le baril de brut léger à destination de l'Asie pour le mois d'avril à 3,10 dollars de moins que la moyenne d'Oman/Dubaï, soit une baisse de 6 dollars le baril par rapport au mois de mars, a déclaré samedi la société dans un communiqué cité par Reuters.

Le groupe a aussi réduit le prix de vente du baril de pétrole brut léger vers les Etats-Unis pour avril à 3,75 dollars de moins par rapport à l'ASCI, en baisse de 7 dollars le baril par rapport à mars.

Des sources au sein d’Aramco ont déclaré que la compagnie augmenterait rapidement la production de pétrole, ce qui a impacté les marchés financiers mondiaux ; le prix du brut Brent étant tombé à 35 dollars le baril à la fin des échanges le 9 mars.

Vendredi, la belle harmonie qui régnait depuis trois ans entre l'Opep et la Russie a volé en éclats du fait de l'opposition de Moscou à une nouvelle réduction de la production de pétrole pour enrayer la baisse des cours due à l'épidémie de coronavirus.

Le cartel, qui souhaitait une baisse supplémentaire de 1,5 millions de barils par jour jusque fin 2020, a riposté en supprimant toutes les limites à sa propre production, ce qui a fait chuter les cours du pétrole de 10%.

Il va sans dire qu’avec la réduction du prix de pétrole, le déficit budgétaire de l'Arabie saoudite atteindra également son apogée.

La crise financière due à la propagation du coronavirus pourrait facilement faire baisser les prix bien en dessous de ceux de 2015 et 2016. Par conséquent, la chute des prix du pétrole à 30 ou même 20 dollars le baril entraîneraient des effets sans précédent sur d'autres marchés.

La décision de l'Arabie saoudite d'augmenter la production montre que les espoirs de son prince héritier Mohammed ben Salman de pousser la Russie à freiner la production de pétrole ont été anéantis. La guerre déclenchée par MBS aura les effets contraires à ceux escomptés.

Bien que l'économie russe soit durement touchée par l'effondrement des prix du pétrole, mais Moscou est dans une position beaucoup plus forte que Riyad. Moscou a accumulé ses réserves du fonds souverain atteignant 570 milliards de dollars.

Par contre, les Saoudiens élaborent un scénario pour financer la moitié des dépenses publiques par le biais des réserves et des emprunts d'ici fin 2020. Mais cet emprunt coûtera trop cher à Riyad face aux doutes sur les prix futurs du pétrole.

L'avenir du marché pétrolier est incertain, mais il est peu probable que les prix s'améliorent au cours des prochains mois.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV