La Russie a placé l'Inde au sommet de sa liste de priorités car elle cherche à augmenter ses exportations de pétrole brut et à et renforcer sa présence dans le secteur du raffinage du pétrole.
L'un des derniers remparts de la demande mondiale de brut, l'Inde a été au centre de l'attention des grandes exportateurs: l'Arabie saoudite participera désormais aux réserves stratégiques de l'Inde et s'est engagée à construire une raffinerie de 1,2 millions de barils par jour, (mbj) dans l’État de Maharashtra tandis que la société d'exploitation et de production de pétrole et de gaz, ADNOC, basée aux Émirats arabes unis a rejoint Saudi Aramco dans son projet de raffinerie et recherche de nouvelles opportunités d'investissement.
Depuis que Rosneft a acheté la raffinerie de 400 milles barils par jour Vadinar (maintenant connue sous le nom de Nayara) à Essar Oil en 2017, la Russie est présente sur le marché indien en aval; cette acquisition s'est avérée être l'un des éléments cruciaux de la survie du président Maduro au Venezuela. Nayara est le principal débouché pour le brut PDVSA du Venezuela. Trois ans plus tard, la Russie veut toujours une part plus importante. À première vue, l'Inde est le lieu idéal pour des investissements à grande échelle. La production nationale, actuellement ne représente que 17% de la consommation du brut. Donc pour combler cette lacune elle doit importer 83% de ses besoins en brut.
Ainsi, tout grand producteur de brut ayant une formation politique suffisamment forte pour soutenir une proposition commerciale rêverait de verrouiller des parties du marché indien. Le marché intérieur indien est massif et la demande de pétrole ne cesse de croître. Par rapport aux fournisseurs traditionnels comme l'Arabie saoudite et l'Irak, la Russie est un nouveau venu relatif sur le marché indien.
La société russe Rosneft a conclu un accord d'approvisionnement à terme avec le raffineur d'État indien IOC. Rosneft fournira une valeur de 40 milles barils par jour d'Oural tout au long de 2020, soit 2 millions de tonnes par an, soit environ 15 pétroliers Suezmax (la plus grande taille passant par le canal de Suez). Ce contrat, universellement perçu comme l’initiative de l’Inde de réduire sa dépendance à l’égard des barils traversant le détroit d’Hormuz, entraînera très probablement de nouveaux développements dans les relations énergétiques entre la Russie et l’Inde.
Rosneft détient toujours le record du plus grand investissement étranger jamais réalisé en Inde, avec un coût total d'achat de pétrole Essar de 12,9 milliards de dollars.La motivation de Rosneft peut consolider ses actifs en Inde et croître encore plus. Si Rosnef achetait la plus grande raffinerie indienne de Bharat Petroleum, son réseau de vente au détail atteindrait près de 25% du total de l'Inde. Rosneft devra rivaliser avec les compagnies pétrolières nationales du Moyen-Orient si elle veut obtenir Bharat Petroleum, car Saudi Aramco et ADNOC ont également exprimé leurs intérêts à y investir. Si Rosnef achetait Bharat Petroleum, son réseau de vente au détail atteindrait près de 25% du total de l'Inde.