Samedi les désormais occupants américains en Irak ont compté leurs premiers morts, dans la foulée du tir de 40 missiles téléguidés sur les bases US à Al-Jidiriya, à Balad, à Al-Kindi. Dimanche une nouvelle salve de missiles a visé l'ambassade US dans la zone verte. En dépit d'un très violent black out médiatique, des sources militaires irakiennes évoquent une nette détérioration de la situation pour les GI's qui ont quasiment coupé tout contact avec les Irakiens, quitte à se replier comme des "rats" dans leurs bases ultra protégées. Mais cet état de chose pourra-t-il durer?
Al-Masdar News a publié dimanche 5 janvier des images mettant en scène la base aérienne US de Balad à Salaheddine l'une des quatre positions US visées la veille par Kataeb Hezbollah alors que la fumée s'échappe. C'est un royal contre-démenti aux déclarations tenues par les troupes US sur place qui affirmaient que les engins "étaient au nombre de six " et qu"ils "s'étaient battus sur un terrain vague". Selon Al-Masdar News, les "dommages sont importants" dans la mesure où les témoins évoquent "de très fortes explosions" et de "nombreux foyers d'incendie" à l'intérieur du camp.
Unconfirmed: inside the military base of Al-Kindi in #Mosul in #Iraq now being reported about 10 mortars hit pic.twitter.com/Ll2MtjuxKJ
— Last Defender (@LastDef) January 4, 2020
Il s'agit en effet de l'une des bases les plus importantes des troupes américaines en Irak, étendue sur une superficie relativement grande. "Au regard des images, les missiles ont été tirés d'une distance pas trop importante. " C'est clair, le Pentagone ne peut plus contrôler la situation en Irak, ce qui va s'empirer dans la foulée de la loi votée dimanche 5 janvier par le Parlement et qui stipule d'abord le retrait du gros du contingent US d'Irak puis une délimitation significative du contrat des "formateurs et contractors sur place". En effet, les troupes américaines l'ont prouvé à travers de multiples attaques perpétrées ces dernières semaines contre leurs bases militaires en Irak, elles ne disposent d'aucun système de défense antimissile digne de ce nom, les batteries de Patriot s'étant avérées parfaitement inefficaces à contrer les tirs de missiles contre Aïn al-Assad, Balad ou encore d'autres bases US. C'est là la plus grande faille des troupes US sur place que leurs désormais ennemis jurés à savoir les Hachd al-Chaabi mettront largement à profit".
Même ambassade US décrite comme la plus grande base militaire déguisée des Etats-Unis en Irak ne bénéficie pas d'une grande protection, ce qui l'expose largement aux attaques aux missiles. Ce lundi, et à peine quelques heures après que l'ambassadeur US eut été convoqué pour la première fois depuis l'invasion de 2003 au ministère irakien des A.E. qui lui a signifié " la très forte protestation de l'Irak " après le lâche assassinant par les Etats-Unis du commandant Soleimani et du commandant en chef des Hachd al-Chaabi, Abou Mohandes et leurs compagnons, "quatre roquettes se sont abattues, près de l’ambassade des États-Unis dans la Zone verte de Bagdad, capitale irakienne". La version est communiquée par les forces d'occupation et elle est donc sujette à caution.
Several Katyusha rockets landing just outside #USEmbassy in #Baghdad #Iraq pic.twitter.com/6pQJG5C3ke
— Last Defender (@LastDef) January 5, 2020
Selon la chaîne d’information Sky News, les sirènes d’alarme ont retenti après que ces roquettes ont touché la Zone verte. Une explosion a été même entendue, selon les témoins alors que côté américaine, c'est comme toujours motus et bouche cousue. Selon les observateurs politiques, le Pentagone sait parfaitement que ses troupes sont incapables de faire face à une guerre asymétrique que les composantes des Hachd, près de 200 000 effectifs selon une estimation officieuse, sauront menés d'une main de fer.
L'ordre serait tombé de la hiérarchie militaire US en Irak pour que les soldats réduisent leur mission à leur propre protection, ce qui veut dire que les Etats-Unis sont incapables de se défendre en Irak même en recourant à des frappes aériennes d'envergure. A Diyala, les Hachd al-Chaabi ont affirmé dimanche avoir bloqué le ciel de la province à tous "objets volants" à savoir drone, avion et chasseur. Pour les experts, cette annonce signifie que la Résistance irakienne s'apprête à utiliser ses missiles antiavions, voire sa DCA, jamais utilisés auparavant. L'annonce est venu dimanche quelques heures avant le vote historique du Parlement en faveur de l'expulsion des troupes US. Un responsable de la sécurité dans la province irakienne de Diyala, située sur les frontières avec l'Iran, a ainsi annoncé que les Unités de Mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) avaient ordonné le tir direct sur tout engin volant non identifié qui survolerait le périmètre de ses bases, selon l’agence de presse Fars News.
Le secrétaire général du mouvement irakien Asaïb Ahl al-Haq Qais al-Khazali a affirmé dans la foulée que les Irakiens n’accepteraient pas moins d'un retrait de toutes les troupes américaines d’Irak en représailles à l'assassinat des hauts commandants de la Résistance.
« Le Parlement irakien a pris la plus importante décision de toute son histoire, en ratifiant le retrait des forces américaines d’Irak, ce qui renforcerait de plus en plus la solidarité inter-irakienne. Les troupes américaines doivent immédiatement quitter le sol irakien. Au cas de tout retard, elles seraient traitées comme forces d’occupation », a avertit Qais al-Khazali avant d’avertir les Américains qu’avec ses démarches « le stupide Trump fera de sorte que plus d’Américains soient tués et blessés ». Le secrétaire général d’Asaïb Ahl al-Haq a aussi met en garde Israël contre toute tentative hostile: « Nous réitérons que c’étaient nous-mêmes qui avons vaincu Daech sans l’aide de quiconque et c’est, nous encore, en lesquels les Irakiens ont confiance. L’objectif des Américains consiste à s’ingérer dans les affaires intérieures du pays et non pas à lutter contre Daech », a ponctué Qais al-Khazali.
Les propos sont clairs: les failles organiques des troupes US en Irak serviront largement la Résistance à faire du pays un véritable cimetière anti-US même si le président américain a réagit au vote du Parlement en ces termes : « Nous retirons nos forces d’Irak mais avant tout Bagdad doit payer les frais de notre base aérienne». Vu le lamentable état dans lequel se trouvent les forces d'occupation US, Trump n'aura peut-être pas le temps de finir son chantage : les cercueils des GI's arriveraient avant que la présidentielle ait lieu" , note un expert.