L'ambassade US a Bagdad s'attendait a un début de guerre civile. Peine perdue, les manifestations anti-corruption qui se déroulent dans 12 provinces, ont pris les Américains de court.
Alors que des manifestations populaires se déroulent dans dix provinces d’Irak, des informations contradictoires ont été publiées sur le nombre des blessés.
Les agences de presse occidentales avancent le chiffre de 120 blessés tandis qu'un membre du commissariat des droits de l’homme, Ali al-Bayati, a annoncé que lors de ces rassemblements, 50 personnes avaient été blessées et une autre avait été tuée. L’Agence France Presse évoque pour sa part la mort de deux personnes. Ce ne sont que des spéculations et jusqu’ici aucun bilan officiel n’a été publié.
Des sources médiatiques irakiennes ont fait part d'un deuxième tour de manifestations populaires contre le chômage, la corruption et l’incurie de la classe politique. La chaîne Al-Sumaria TV a rapporté que les protestations se poursuivent dans les provinces de Bagdad, Bassora, Nadjaf, Karbala, al-Diwaniyah, Wasit, Maysan, al-Muthanna, Babil et Dhi Qar.
Le vice-président du Parlement irakien, Bachir Khalil al-Haddad, a souligné l'importance d'une réforme rapide du gouvernement et de la mise en œuvre des exigences légales des manifestants. Il a publié un communiqué dans lequel il a ordonné aux responsables concernés d’agir en vertu des principes des droits de l’homme. Tout en appelant à éviter la violence contre les manifestants, il a demandé aux protestataires de rester pacifique et de ne pas endommager les biens publics.
De son côté, Abdel-Mahdi al-Karbalaee, représentant de l’Ayatollah Ali Sistani, a souligné que « la manifestation pacifique est le droit prévu pour les citoyens dans la Constitution » et que les forces de sécurité doivent assurer la sécurité des manifestants. Il a déclaré que les protestataires ne devaient pas porter atteinte aux biens publics et privés.
Obéissant aux conseils des autorités du pays, les manifestants ont offert des fleurs aux forces de sécurité pour témoigner de la nature pacifique et civile des rassemblements.
Des images ont circulé sur les réseaux sociaux. Elles montrent des manifestants en train d'offrir des fleurs aux forces de sécurité irakiennes. Ce geste confirme le caractère pacifique des contestations, tout en insistant sur le fait que les manifestants ne visent qu’à annoncer leurs revendications légitimes. Il est à noter que les médias à la solde des ennemis du peuple irakien, et à leur tête les médias saoudiens, s’efforcent inlassablement d’entacher de violence les rassemblements pour accéder à leurs objectifs funestes.
Par ailleurs, selon une autre dépêche, les manifestations ont dégénéré en violence et des individus ont incendié les sièges du Courant de la sagesse nationale et du mouvement Asaïb Ahl al-Haq dans la province d’al-Muthanna.
Le site d’information Al-Massala a rapporté que plus de 3.000 manifestants s’étaient rassemblés dans la place al-Tahrir, à Bagdad.
Le chef du renseignement de Bagdad a fait état de l’arrestation d’un individu armé tout près de la place al-Nasr. Cet homme tirait en direction des manifestants.
La chaîne Al-Alam a rapporté par ailleurs que les manifestants à Bagdad auraient arrêté une personne portant un pistolet colt. Cet individu, un prétendu infiltré, tirait sur les forces de sécurité non loin du pont al-Jomhuriya.
Selon une dépêche en provenance de Bassora, les protestataires ont bloqué le passage Um Qasr et les routes y accédant.
À Karbala, les manifestants scandaient des slogans tels que « Jamais jamais les USA » et « Jamais jamais Israël ».
Source des photos: Fars News