Riyad ne négociera jamais avec l'Iran, a lancé le ministre délégué saoudien des Affaires étrangères, au journal Libération qui l'interrogeait le mercredi 23 octobre. C'est donc le dernier état d'esprit dans lequel se trouve l'Arabie des Salmane après la visite inopinée de Mike Esper à Riyad où il a re-booster les élans guerriers de Ben Salmane aussi bien envers les Yéménites qu'à l'encontre des Iraniens. Interrogé par la presse, le "messager de paix" de Riyad, le Premier ministre pakistanais, Imran Khan croit savoir le pourquoi de cet énième virage : « Israël est le responsable principal de la détérioration des relations entre Téhéran et Riyad ».
Évoquant ses récentes visites à Téhéran et à Riyad, Imran Khan a ajouté que le régime israélien continuait à tramer ses complots pour "pousser l’Iran et l’Arabie saoudite vers un conflit militaire" et de "s'en servir pour assurer ses propres intérêts régionaux".
Dans la foulée, Riyad qui a procédé ces dernières 24 heures à plus de 170 raids aériens contre le nord du Yémen, est sur le point de mettre sur la place son "cabinet de guerre": des remaniements, recommandés depuis Washington et destiné, comme l'a reconnu ce jeudi le secrétaire à la défense US ESper , à "faire rallier l'Europe à la coalition de guerre saoudo-américaine contre l'Iran". D'où la nomination dans la nuit de mercredi à jeudi, d'un saoudo-allemand, le prince Fayçal ben Farhan al-Saoud, connu pour avoir poussé le journaliste dissident Jamal Khashoggi à se rendre à Istanbul et au fameux consulat saoudien juste avant qu'il ne soit assassiné. L'homme aurait visiblement la mission d'exhorter Berlin à rejoindre la guerre contre l'Iran.
Fayçal ben Farhan, un proche de Ben Salmane, est né en Allemagne et avait été nommé en février 2019 ambassadeur du royaume saoudien à Berlin. Le prince Fayçal ben Farhan n'est pas étranger aux affaires militaires et à l'armement, expérience qu'il devrait mettre à profit pour aiguiser les appétits de vendeurs d'armes des Européens. Il a travaillé pendant 15 ans dans le domaine de l’industrie militaire et occupait un poste au sein du Conseil d’administration des industries militaires saoudiennes. C'est l'homme qui, dans la foulée de la frappe au drone spectaculaire d'Ansarallah contre Aramco, a accusé, dans plusieurs interviews, l'Iran d’implication dans cette affaire, allant jusqu’à dire que « toutes les options sont sur la table pour riposter aux Iraniens ».
