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Damas à Ankara : « Vous serez exclus d'Idlib en cas d'attaque »

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un convoi militaire turc est photographié à Kilis, près de la frontière turco-syrienne, le 9 octobre 2019, en Turquie. ©Reuters

Damas qualifie le gouvernement turc de « régime expansionniste », ajoutant qu’Ankara sera considéré comme un « groupe terroriste » s’il ose attaquer le sol syrien.

Selon l’agence de presse officielle syrienne SANA, un responsable du ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré, mercredi 9 octobre, que la Syrie utiliserait tous les moyens possibles pour contrecarrer Ankara.

Le ministère turc de la Défense a annoncé, mardi 8 octobre, avoir achevé les préparatifs en vue de lancer une opération militaire contre les Kurdes dans le nord de la Syrie.

Le diplomate syrien auprès du ministère des Affaires étrangères a souligné que Damas condamnait vivement la décision de la Turquie de préparer une offensive militaire visant le territoire syrien.

« La Syrie dénonce les propos absurdes et les objectifs hostiles du régime turc ainsi que le déploiement en masse des forces militaires turques sur la frontière syrienne. Le fait que les troupes turques se regroupent sur la frontière syrienne est une violation flagrante du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité qui mettent l’accent sur le respect de l’intégrité territoriale et la souveraineté de la Syrie », a déclaré la même source.

Et d’ajouter : « Le comportement hostile du régime d’Erdogan met en évidence les visées expansionnistes de la Turquie vis-à-vis de la Syrie. C’est un comportement injustifiable et inadmissible. Le manquement par la Turquie à ses engagements, pris dans le cadre de l’accord d’Adana, prouve que le régime turc ne fait aucun cas de la sécurité des frontières syriennes, au contraire de ce qu’il prétend ».

Le responsable syrien a fait part de la ferme volonté de la Syrie de contrecarrer l’offensive turque par tous ses moyens légaux, disant que Damas était prêt à « accueillir ceux s’étant laissés duper ».

« Si le régime d’Erdogan attaque la Syrie, il sera traité comme terroriste, du moins comme un groupe armé et il perdra sans aucun doute sa place en tant que garant de la mise en application de l’accord d’Astana. Ce qui portera un coup irréparable au processus politique du règlement de la crise dans son entièreté », a souligné l’officiel syrien.

Les négociations portant sur le règlement de la crise en Syrie dont plusieurs séries se sont déjà déroulées à Astana, actuellement appelée Noursoultan, ont entraîné, jusqu’ici, des accords sur la province d’Idlib dont le respect est garanti par l’Iran, la Russie et la Turquie.

La Turquie dit entendre lancer une opération militaire dans l’Est de l’Euphrate, contrôlé par les miliciens kurdes des Forces démocratiques syriennes. Suite à cette annonce, la Maison-Blanche a fait part, dans un communiqué, du retrait des troupes américaines du Nord syrien, ajoutant qu’elle n’allait pas défendre les Kurdes face à une agression turque.

Les Kurdes, de leur côté, opérant dans le Nord et l’Est de la Syrie, ont appelé à une mobilisation générale suite aux menaces d’Ankara.

Le gouvernement syrien avait, auparavant, à maintes reprises, conseillé aux Kurdes pro-américains de s’asseoir à la table du dialogue et de ne pas se laisser impliquer dans un jeu voué à l’échec. En réponse à cet appel de Damas, les miliciens kurdes ont insisté sur la formation d’un État autonome et ils sont même allés plus loin en menaçant Damas d’opérations militaires.

 

Dans la foulée, un député du Parlement syrien a déclaré qu’une agression militaire turque visant le nord de la Syrie pourrait aboutir à un conflit direct entre l’armée syrienne et l’armée turque.

Mohammed Kheir al-Akam a souligné que Damas cherchait à nettoyer ses territoires de la présence des terroristes. « La Syrie a pour priorité de mettre fin au terrorisme à Idlib où la Turquie se sent prise dans une situation difficile. Elle envisage d’anéantir le PKK mais elle n’a pas le droit de réaliser cet objectif en Syrie. Ça, c’est une violation », a ajouté Mohammed Kheir al-Akam.

Le parlementaire syrien a souligné que Damas défendrait l’intégrité de ses territoires et sa souveraineté et que la Turquie et les États-Unis devraient prendre en considération cette réalité.

« Toute agression militaire contre la Syrie aboutira à un conflit direct entre l’armée syrienne et l’armée turque, voire entre l’armée syrienne et l’armée américaine ».

Selon l’homme d’État syrien, « Damas ne pose aucune condition pour les Kurdes qui souhaitent prêter allégeance au gouvernement syrien. La Syrie accueillera à bras ouverts tous ceux qui témoignent de nouveau de leur fidélité envers le pays ».

« Les Kurdes font partie intégrante de la population syrienne et on ne les abandonne pas. Les Kurdes sont puissants lorsqu’ils font partie de la Syrie. Ils devront tirer les leçons des événements passés car ils se sont laissés instrumentaliser par les parties étrangères qui les ont finalement lâchés », a expliqué Mohammed Kheir al-Akam.  

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV