Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré que l'Iran ne considérait pas la sécurité comme une marchandise, mais tirait sa sécurité et son pouvoir de son propre peuple.
« Nous n'achetons jamais la sécurité et nous n’en vendons pas non plus. Parce que nous tirons notre sécurité, notre développement et notre légitimité de [notre] peuple», a-t-il déclaré ce mercredi lors d'un événement marquant la Journée mondiale des droits de l'homme islamiques et de la dignité humaine à Téhéran.
Zarif a cité le cas saoudien comme un exemple de pays ayant une vision commerciale de la sécurité ; ce pays sous-traitant rappelons-le à des sociétés privées israéliennes la charge de garantir la sécurité sur son sol.
Riyad a déjà fait confiance au régime de l'ancien dictateur irakien Saddam Hossein en lui donnant 75 millions de dollars durant la guerre sanglante que ce dernier a imposée à l'Iran de 1980 à 1988, a rappelé aussi le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif.
«Comment se fait-il que [l'Arabie saoudite] ne se soit pas rendue compte que l'argent ne garantissait pas la sécurité. Après cela (le financement de la guerre Iran-Irak), Saddam a utilisé les mêmes armes [qu'il avait achetées avec l'argent fourni par Riyad] contre l'Arabie saoudite elle-même », a expliqué le ministre iranien.
Il a reproché à l'Arabie saoudite de fonder des espoirs en Israël pour sa sécurité, affirmant que Riyad croyait que le fait de "supplier" Israël d'assurer la sécurité fonctionnerait et inciterait l'entité occupante à soutenir Riyad.
Et ce en dépit de la triste réalité pour Tel-Aviv qu’est le dysfonctionnement de son système de défense antiaérien appelé le "Dôme de fer" ; celui-même qui s’est révélé impuissant face aux missiles palestiniens, a souligné M.Zarif.
Zarif a par ailleurs qualifié la pression économique actuelle des États-Unis contre l’Iran de «terrorisme» dirigé contre la nation iranienne.
«Les sanctions équivalent au terrorisme. Les personnes [ordinaires] sont la cible des sanctions », a-t-il indiqué. « Le terrorisme signifie le déploiement d'instruments de force pour imposer des politiques prédéterminées ».
Il a cité les propos de son homologue américain Mike Pompeo selon lesquels Washington a l’intention de faire pression sur le peuple iranien dans l’espoir de provoquer un «changement de régime» en Iran.
« Si ce n'est pas du terrorisme, qu'est-ce que c'est alors? », s’est-t-il demandé.
Les États-Unis ont rétabli les sanctions contre l'Iran après avoir quitté un accord multilatéral sur le programme nucléaire iranien, l'année dernière.
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Zarif a déclaré que la politique de Washington est basée sur la rhétorique de «coercition, élimination, expansionnisme territorial et illégalité».
M. Zarif a ajouté que l'Iran continuait de respecter les droits de son peuple, estimant que ceux-ci constituaient une nécessité pour la préservation de sa sécurité.
Le ministre des Affaires étrangères a ensuite traité des critiques adressées par l’Occident à Téhéran concernant l’application des droits de l’homme en l’Iran. Il a alors affirmé que l’Occident ferait mieux de laisser tomber le discours "et de rester absolument silencieux", compte tenu notamment de sa piètre performance après l’assassinat par les agents de Riyad du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi.
Il a réaffirmé la position de Téhéran, à savoir "une interaction constructive" avec les autres pays.
Une telle interaction, cependant, devrait se conformer cependant à notre discours, a-t-il déclaré, ajoutant: « Nous ne pouvons pas changer notre discours. Si nous le faisions, nous perdrions notre identité".
Le commandant en chef de la force Qods du CGRI, le général de division Qassem Soleimani qui représente la puissance et l’influence régionale de l’Iran s’est entretenu ce mardi dans les locaux du ministère des Affaires étrangères avec Mohammad Javad Zarif qui est le symbole de la diplomatie du pays sur la scène internationale. Le général Soleimani s'est félicité de la défaite de la Maison Blanche dans son face-à-face avec l'Iran, défaite qui s'est traduite par l'acte fou des Américains de sanctionner le ministre iranien des Affaires étrangères : " C'est le signe d'un revers de taille, a concédé le général qui s'est présenté dans les locaux du ministère en tenue militaire.
Au final, il est utile d’indiquer que l’Iran pourrait bien mener un dialogue avec les États-Unis en choisissant la voie diplomatique, mais qu’en cas d’échec de ces discussions, Téhéran jouissant de fortes capacités militaires, pourrait évidement être amené à se défendre comme il se doit.