Depuis quelques heures le discours médiatique dominant, jusqu'ici plutôt réservé à l'encontre du puissant général algérien, Gaïd Salah, commence à changer. RFI, AFP, la presse outre-athlantique, etc.. viennent de lancer une subtile campagne destinée à donner l'impression d'un fossé qui se creuse d'heure en heure entre l'armée et son chef d'une part et la population de l'autre. Ce fossé se serait crée autour de la date de la présidentielle que Salah veut maintenir au 4 juillet contre, selon les médias mainstream, l'avis de la majorité de la population. La presse dominante évoque déjà l'acte II de la transition algérienne comme si Salah appartenait déjà au passé.
Mais qu'est ce qui ne va pas? Le chef d'état-major bien conscient des périls qui menacent la sécurité du pays veut d'un retour rapide à la normale, au contraire des "parties" qui elles, souhaitent la pérennisation des protestations avec à la clés l'épuisement de l'Etat et de ses institutions.
Avouons que le général est allé trop fort : après avoir décapité des réseaux proches de l'ancienne puissance colonialiste, il s'en est pris aux tentacules et ne semble prêt pour rien au monde à vouloir renoncer à cette tache titanesque qui consiste à assainir la scène politique et économique et à ramener le calme avant qu'il n soit trop tard.
Pour les observateurs qui suivent de près l'action médiatique autour de l'Algérie, le récent coup médiatique israélien a été largement révélateur. Facebook a récemment désactivé «256 pages politiques trompeuses gérées par une entreprise israélienne», pages «utilisées pour diffuser de fausses informations ou influer de manière malhonnête sur le débat politique». « La plupart de ces comptes visaient visiblement les internautes de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne – Togo, Angola, Nigeria, Niger – mais aussi d’Asie du Sud-Est, de Tunisie et du Brésil», rapportent des médias occidentaux. L’Algérie, en pleine effervescence depuis des semaines, brille par son absence sur la liste, bien que Facebook ait été, et reste, le levier essentiel du mouvement populaire commencé le 22 février .
Cette occultation de l’Algérie est-ce une manœuvre visant à ne pas gêner le cours des événements qui s’y déroulent? Car on sait que la campagne de désinformation via Facebook consiste, entre autres, à usurper des pages d’institutions officielles, de médias locaux ou de personnalités connues qui servent à diffuser de fausses informations.
Et Gaid Salah dans tout cela? Il est vrai que le vieux général ne fait pas dans la dentelle, lui qui a accusé des «lobbies» d’être «infiltrés dans les institutions de l’Etat. «Je tiens à évoquer le défi majeur que constitue la lutte contre la corruption, qui possède aujourd’hui des ramifications politiques, financières et médiatiques, ainsi que de nombreux lobbies infiltrés au sein des institutions du pays», a affirmé le général Ahmed Gaïd-Salah à partir d’Ouargla. «A cet effet, a-t-il ajouté, j’affirme que la voie adoptée dans la lutte contre la corruption, qui a nécessité la détection et le démantèlement de toutes les mines posées dans les différentes institutions de l’Etat et leurs secteurs, s’appuie sur une base forte et solide, car fondée sur des informations précises et confirmées et sur de nombreux dossiers lourds, voire dangereux, aux preuves irréfutables.»
https://francais.rt.com/international/62272-algerie-patron-armee-dans-viseur-manifestants
A ce rythme le ton est donné : désormais " on " tentera d'installer durablement " une seule et unique revendication, le report de la présidentielle, avec en toile de fond la diabolisation de l'Armée et du chef d'état-major. En attendant le moment opportun, à savoir l'instauration du chaos.
Dans son édition du premier mai, le site pro israélien confirmait l'importation et l'introduction par des relais du matériel de télécommunication made in Israël en Algérie. Du matériel qui a été revendu par une entreprise jordanienne pour le compte de Mobilis, l’opérateur public de téléphonie mobile. Ce matériel concerne les antennes-relais qui ont été déployées dans la région de Douéra, à 35 Km de la capitale Alger. Les auteurs de ce trafic sont actuellement en prison. Pour les parties extérieurs qui cherchent à imposer leurs règles du jeu à l'Algérie, l'Armée nationale est effectivement un obstacle. Autant la place en ligne de mire des manifestations à venir.