Le président américain l’avait évoqué précédemment : c’est l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis qui paieront les frais gigantesques de la présence des forces étrangères, y compris le porte-avions USS Abraham Lincoln, dans la région, une somme estimée à plus de 300 millions de dollars.
Dans un article, le journal qatari Al-Sharq ajoute que depuis le début de la guerre verbale entre les États-Unis et l’Iran, des médias saoudiens et émiratis ont tout fait pour que ces différends prennent de l’ampleur et aboutissent à une guerre en bonne et due forme.
Dans le même cadre, ils se sont lancés dans une course aux accusations contre l’Iran, auquel ils attribuaient, sans apporter aucune preuve, la responsabilité des opérations de sabotage, le dimanche 12 mai, du port de Fujaïrah aux Émirats arabes unis. Leur plan consistait à faire passer l’Iran pour un facteur de déstabilisation et à mettre de l’huile sur le feu, en parlant de manière partiale de la donne USA-Iran, marquée à l’heure actuelle par l’échange de menaces réciproques. Idem pour les attaques aux drones du 14 mai contre les installations de la compagnie pétrolière Aramco, au plus profond du territoire saoudien, attaque que les médias de l’Arabie saoudite ont tenté d’imputer à l’Iran, en formulant l’accusation infondée d’appui au terrorisme, ajoute le journal qatari.
En fait, Riyad et Abou Dhabi ont largement investi dans le sens du déclenchement d’une guerre entre l’Iran et les États-Unis et de ce fait, il ne serait pas injustifié qu’ils paient la facture pour la présence de l’USS Abraham Lincoln dans la région.
Le président US, Donald Trump, avait précédemment annoncé : « Nous enverrons notre porte-avions dans la région, mais l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis devront payer le coût de chaque seconde de sa présence dans la région. »
Le journal Al-Sharq se réfère aux dires des experts en la matière et écrit que le porte-avions USS Abraham Linkoln est l’un des navires américains qui subissent actuellement des travaux d’amélioration et de mise à jour. La moyenne des frais d’entretien et de fonctionnement de ce porte-avions chaque année est une somme comprise entre 240 et 320 millions de dollars et Riyad et Abou Dhabi ont prépayé ces frais, ajoute l’article.
On n’a pas oublié que Donald Trump avait qualifié ces deux pays arabes de « vaches à lait », insinuant qu’ils seraient obligés de payer la présence des forces américaines dans la région, voire dans le monde.
Le journal qatari rappelle à juste titre que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis étaient les premiers pays à avoir salué le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord signé en 2015 sur le nucléaire iranien (accord connu sous le nom du PGAC, Plan global d’action conjoint).
Aujourd’hui aussi, avec l’escalade de tensions entre les États-Unis et l’Iran, sur fond de menaces en l’air brandies par l’administration Trump, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis tentent de perturber la sécurité de la région et de la pousser vers un nouveau conflit. Or, d’autres pays comme le Qatar, Oman, l’Irak et le Koweït tiennent à dire qu’une nouvelle guerre dans la région du golfe Persique ne serait dans l’intérêt de personne, mettant en garde ainsi contre un conflit à l’issue incertaine, ajoute le journal qatari.