Le président du Comité de la Défense de la Doum avertit les pays non nucléaires que la participation à des exercices nucléaires menés par les États-Unis pourrait être la cible d’une frappe de représailles de la Russie en cas de conflit.
S’exprimant lors d’une conférence de presse lundi pour les attachés militaires étrangers, le président de la commission de la Défense de la Douma (chambre basse du parlement russe), le général Vladimir Chamanov, a mis en garde les pays non nucléaires qui participeraient aux exercices nucléaires des États-Unis.
« La Russie ne peut pas exclure la possibilité que les États-Unis doteraient dans un proche avenir leurs avions de missile nucléaire », a indiqué le général russe.
« Nous n’envisageons pas d’être les premiers à déployer nos missiles à courte portée et à longue portée en Europe, tant qu’il n’y aura pas de systèmes analogues américains sur le Vieux Continent », a-t-il affirmé.
Head of the Defense Committee Vladimir Shamanov held a briefing for the military attaches accredited in #Russia.
— State Duma (@state_duma) March 11, 2019
The briefing was attended by over a hundred military diplomats. pic.twitter.com/etmlw3N2zf
Selon le général russe, « Moscou se réserve le droit de donner une réponse à toute démarche concernant les missiles à courte et moyenne portée ».
Le premier février, les États-Unis ont annoncé leur retrait du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Vladimir Poutine a par la suite indiqué, le 2 février, que son pays suspendait aussi sa participation au Traité en riposte à la décision unilatérale de Trump. Le président russe a affirmé que Moscou ne se laisserait pas entraîner dans une nouvelle course aux armements onéreuse, avant d’ajouter que toutes les propositions russes sur le désarmement restaient « sur la table » et que les portes de la discussion demeuraient « ouvertes ».
Washington et Moscou s’accusent l’un l’autre de violer l’accord signé entre les deux puissances en 1987 afin de réduire les risques d’un affrontement de grande ampleur.
Auparavant, le président russe, Vladimir Poutine, et le patron de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avaient affirmé que Moscou se réservait le droit de réagir au déploiement de missiles US à ses frontières. Le Premier ministre russe Dimitri Medvedev avait déclaré la veille que les infrastructures, le stockage et l’entretien des armes nucléaires américaines en Europe devaient prendre fin et que toutes les armes devaient être ramenées aux États-Unis.
Le Traité FNI interdit l’utilisation des missiles nucléaires d’une portée de 500 à 1.000 km (à courte portée) et de 1.000 à 5.500 km (à portée intermédiaire), aptes à porter des ogives nucléaires.