Le patron du Commandement central américain, le CENTCOM, le général Joseph Votel, a annoncé que la décision de retirer les troupes américaines de Syrie était prématurée mais que l’armée avait la possibilité de laisser des troupes là-bas si le président Trump décidait de maintenir une présence américaine en Syrie pour contrer Iran, rapporté le Wall Street Journal, le 15 février 2019.
Le général Joseph Votel, chef du commandement central américain, a déclaré que du matériel est en train d’être transféré hors de Syrie dans le cadre du plan de M. Trump de retirer toutes les troupes du pays. Dans les prochaines semaines, les membres du service vont également commencer à partir.
Le 19 décembre 2018, le président américain a assuré sur son compte Twitter que les États-Unis devraient rapidement retirer leurs forces spéciales du nord-est de la Syrie, où elles avaient été déployées pour lutter contre Daech. « Nous avons gagné. [...] Il est temps que nos troupes rentrent à la maison. Nos garçons, nos jeunes femmes, nos hommes, ils rentrent tous, et ils rentrent maintenant », a-t-il ensuite confirmé dans une vidéo, publiée dans la soirée.
Dans une équation régionale particulièrement complexe, le rôle du contingent américain de 2 000 hommes, présents sans le moindre mandat international, dépassait pourtant la mission d’éradication du terrorisme. Leur présence sur place a protégé en effet les forces locales à dominante kurde, une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par Ankara comme des terroristes.
Le retrait des troupes américaines de Syrie annoncé par Trump a fait couler beaucoup d’encre. Pourtant, sur le terrain, rien n’indique que cette décision a été mise en marche.
Le maintien de certaines troupes américaines en Syrie a son importance, selon les responsables américains, dont Joseph Votel, car elle empêcherait l’expansion de l’influence russe et iranienne.
Lors d’un entretien à CNN, vendredi, le patron du CENTCOM a déclaré que « les forces locales alliées des États-Unis ne sont pas encore en capacité de conduire des opérations décisives sans l’appui des forces américaines ». « Des plans sont en cours d’examen, nos diplomates doivent aussi entrer dans le processus. Il y aura certainement des avantages au maintien de notre présence » en Syrie et « un impact indirect sur l’Iran », a-t-il indiqué.
Faisant allusion aux milices kurdes alliées de Washington, il a souligné que « nous avons en Syrie des partenaires avec qui nous pouvons préserver nos relations et partageons les mêmes inquiétudes. Et je suis sûr que [notre présence] aura des effets positifs ».