Alors que le président soudanais a plaidé à Damas il y a deux jours une "réconciliation inter-arabe" allant jusqu'à offrir "une assistance armée" à l'armée syrienne aux côté de qui "il compte se tenir", au Yémen, il continue à œuvrer pour le compte des criminels de guerre. Troisième pays de la dite "coalition" qui n'en a que le nom, le Soudan fournit à l'heure qu'il est le gros des mercenaires sur la côte ouest et surtout à Hudaydah où une trêve est entrée en vigueur depuis 72 heures, malgré la volonté des agresseurs saoudiens. En effet au moment même où el-Béchir prônait des retrouvailles inter-arabes, il a décidé d’envoyer des troupes supplémentaires au Yémen.
Le président du Comité révolutionnaire suprême du Yémen, Mohammed Ali al-Houthi a réagi aux dernières déclarations des autorités de Khartoum, qui affirment vouloir envoyer davantage de forces soudanaises au Yémen pour coopérer avec les mercenaires et les agresseurs pro-Riyad.
Mohammed Ali al-Houthi a déclaré que la décision du Soudan d’envoyer plus de troupes au Yémen démontrait l’opposition du gouvernement de Khartoum à un retour de la paix et de la sécurité au Yémen.
« Il est surprenant que le président soudanais, Omar el-Béchir recherché par la Cour pénale internationale pour avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité envoie des troupes supplémentaires au Yémen pour soutenir un régime stipendié alors que son gouvernement reste incapable de se défendre face aux accusations de la Cour pénale internationale, (CPI) », a-t-il réaffirmé.
Le Soudan a envoyé, selon un bilan officiel, au moins 3.000 soldats et des avions de combat pour combattre les forces yéménites. Le bilan des pertes dans les rangs des mercenaires soudanais de Riyad, impliqués dans des crimes de guerre contre les Yéménites à Aden et autres localités sous l'occupation saoudo-émiratie, est trop lourd: des centaines. Les Soudanais, eux, mêmes les militaires ne sont pas favorables à cet engagement.
Les activistes soudanais font part de la montée des heurts entre les officiers émiratis et les forces soudanaises déployées au Yémen. Les désaccords qui existent entre les forces émiraties et soudanaises ne se résument pas aux transgressions des ordres; ils vont bien plus loin puisque les soldats et les militaires soudanais ont récemment tiré sur leurs commandants émiratis. En c'est justement pourquoi Riyad craint fortement que l’insoumission des militaires soudanais se propage et touche aussi aux mercenaires yéménites. En dépit de ces tensions, le ministre soudanais de la Défense, Awad Mohammed Ahmed ben Awf, lors d’une rencontre avec une délégation saoudienne a affirmé que "l’armée soudanaise continue à coopérer avec la coalition".