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Aveu d’impuissance de la coalition saoudo-occidentale

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les combattants d'Ansarallah. ©AP

Après sept mois de conflit intense et constant contre les forces de la "coalition d’agression", Hudaydah s'apprête à connaitre une accalmie à partir du 18 décembre et ceci est déjà un retentissant échec pour l'axe saoudo-occidental qui moyennant les armes les plus sophistiquées et des milliers de mercenaires n'a pas pu vaincre Ansarallah. En effet, la victoire de la Résistance yéménite est franche, et ceci pour plusieurs raisons:

1. La coalition arabo-occidentale a déclenché la guerre contre le Yémen dans l’objectif de s'emparer de la ville portuaire de Hudaydah, convaincue qu'elle pourrait atteindre cet objectif en un mois. En juin, le prince héritier des Émirats Arabes unis avait parlé d'un délai d’un mois pour atteindre cet objectif et, en septembre, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a accordé ce délai aux forces militaires arabo-occidentales ce qui n'a pas abouti au prix d'exposer les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France aux pires critiques.

Parallèlement à ce délai d'un mois accordé par les Américains, le représentant du secrétaire général de l'ONU a proposé un plan proposant un contrôle international de Hudaydah dans l’objectif d’obliger le Ansarallah à remettre la province au Conseil de sécurité des Nations unies et partant à Hadi et à Riyad. Cette stratégie n’a pas abouti et Martin Griffiths, le représentant de l'ONU, s’est rendu à Sanaa, Aden, Riyad et Abou Dhabi et a annoncé que les parties avaient convenu de la libération massive de prisonniers de guerre, de l'évacuation de dizaines de blessés hors du Yémen et des mesures pour la gestion de Hudaydah.

2- Selon les négociations qui viennent de s'achever, toutes les forces armées devraient quitter la ville d'ici les deux prochaines semaines. Or, les combattants d’Ansarallah sont majoritairement des habitants de la ville qui ne semblent pas vouloir quitter les lieux. Au contraire, ils vont y rester, munis de leurs armes puisqu'au Yémen, "être armé" c'est une "tradition". Ceci n'est pas le cas des mercenaires de la "coalition arabo-occidentale". Au moins 60 000 mercenaires à la solde de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis devraient quitter la côte ouest avec en toile de fond une accalmie sur le front des combats. À vrai dire, c'est Ansarallah qui sort vainqueur du processus de désarmement. 

La question fondamentale qui se pose maintenant c’est de savoir si l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis adoptent cette formule visant à réduire les tensions et établir un cessez-le-feu. En vérité, sur le champ de bataille, l'axe Riyad-Abou Dhabi doit se résigner dans la mesure où il fait face à un enlisement. 

3. Mais l'accord de Stockholm a une autre portée que les médias mainstream falsifient : le port s'ouvre au trafic maritime ce qui veut dire que vivres et médicaments s'y achemineront. Le camp d'en face évoque "la fin du trafic d'armes et de munitions" à destination d'Ansarallah, mais la vérité est qu’Ansarallah est désormais "autosuffisant" en termes de fabrication de missiles d'une portée de 400 et 500 km. Et puis Hudaydah est le port le plus stratégique au Yémen, car d’une part, la majorité de la population yéménite se trouve dans cette région et, d’autre part, les autres ports comme Aden sont généralement inactifs en raison des conditions de sécurité et des dommages causés aux routes de transit dans le Sud .

4. L'arrivée des Nations Unies à Hudaydah est un aveu en soi: alors qu'il y a un an, Riyad et ses alliés traitaient les Houthis de "rebelles", l'ONU et donc à travers elle, les Occidentaux ont fini par se mettre à la table des négociations avec Ansarallah. Ce sont les Houthis qui ont mené la délégation de Sanaa, capitale yéménite, ce qui est un signe de plus de la légitimité internationale dont ils jouissent. Pour un Riyad qui cherchait à "chasser les rebelles du Yémen" et une Amérique qui employait la même rhétorique, cette légitimation est plus qu'une défaite. Le représentant britannique au sein de l’ONU s’est vu obligé, à Stockholm, de s'entretenir de tous les détails avec la délégation d’Ansarallah, mieux, il a été poussé à accepter une "administration locale" du port. Le représentant de Londres reconnaît désormais que la ville portuaire de Hudaydah ne pourrait être contrôlée ni par Riyad ni par l’ONU, mais bien par des tribus alliées d'Ansarallah. Pour les analystes, c'est bien plus qu'une victoire : c'est l'intrusion du facteur "Résistance" dans la région hautement stratégique qu'est la mer Rouge. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV