Pour le ministre iranien des Affaires étrangères, les allégations anti-iraniennes du Danemark ne sont qu’une opération sous fausse bannière organisée par le service d’espionnage israélien, Mossad.
« La démarche perverse et sournoise du Mossad de mettre des « false flags » (des faux drapeaux) ne fait que renforcer notre détermination à nous engager dans une interaction constructive avec le monde », a tweeté le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.
Mossad's perverse & stubborn planting of false flags (more on this later) only strengthens our resolve to engage constructively with the world. Imp talks in Pakistan today, preceded by tripartite mtng with Turkey & Azerbaijan yesterday. Solid relations w/neighbors our priority. pic.twitter.com/FuRI82XWQn
— Javad Zarif (@JZarif) October 31, 2018
La police danoise a accusé, mardi, sans aucun document à l’appui, un individu lié au renseignement iranien, d’avoir attaqué un homme sur le sol du pays scandinave. Tout de suite après, le ministère danois des Affaires étrangères a rappelé son ambassadeur à Téhéran.
Le ministre danois des Affaires étrangères Anders Samuelsen a prétendu, le mardi 30 octobre, lors d'une conférence de presse à Copenhague, que « le gouvernement iranien était derrière cette attaque » et que son pays rappelait son ambassadeur à Téhéran pour des consultations.
Le journal israélien The Jerusalem Post a reconnu que Tel-Aviv était directement impliqué dans un complot fomenté par le Danemark contre l’Iran. Le journal israélien a affirmé que le Mossad avait transmis aux services de renseignement danois des informations concernant des « tentatives iraniennes » visant à assassiner au Danemark un opposant au gouvernement iranien.
En effet, un Norvégien d'origine iranienne, en rapport présumé avec l'ambassade d'Iran à Copenhague, aurait cherché à attaquer les membres du groupuscule terroriste Al-Ahwaziyah. À quelques détails près, le scénario reprend mot à mot celui de Villepinte, le rôle du Norvégien ayant été joué par deux Belges, là aussi d'origine iranienne que la France a tôt fait d'accuser de complicité avec l'Iran dans le cadre d'un projet d'attentat visant les "opposants iraniens".
Dans la soirée, l’ambassade d’Iran à Copenhague a publié un communiqué sur son site internet dans lequel elle a rejeté les allégations du gouvernement danois :
« Le ministère iranien des Affaires étrangères rejette fermement les rapports biaisés qui ont accusé l'Iran de fomenter une tentative d'assassinat infructueuse contre une figure de l'opposition. »
Le lendemain, l’ambassadeur du Danemark en Iran a été convoqué au ministère iranien des Affaires étrangères où il a rencontré le directeur du département de l’Europe du Nord. Selon le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Qassemi, au cours de cette rencontre, Téhéran a fait part de sa protestation à l’ambassadeur du Danemark, M. Danny Annan, concernant les réactions politisées de certains responsables danois au sujet de l’arrestation d’un ressortissant norvégien d’origine iranienne, accusé d’être impliqué dans un projet d’attentat déjoué sur le sol danois.
Bahram Qassemi a déclaré : « Au cours de cette rencontre, le directeur du département de l’Europe du Nord a vivement démenti toute implication de la République islamique d’Iran dans le projet d’attentat déjoué d’un opposant iranien au Danemark et a ajouté que Téhéran considérait que la médiatisation de ces fausses informations faisait partie des conspirations de ceux qui s’opposaient aux bonnes relations entre l’Iran et l’Europe dans la conjoncture sensible que connaît actuellement la région. »
Le #Danemark accuse l'Iran!https://t.co/aIK456B1bS pic.twitter.com/niwFlY0bpG
— Press TV Français (@PresstvFr) October 31, 2018
Malgré toutes ces allégations, Maja Kocijancic, la porte-parole de Federica Mogherini a une fois de plus insisté sur le soutien de l’Union européenne à l’accord nucléaire iranien de 2015.
« Nous sommes en train de mettre en place des mesures pour continuer à acheter du pétrole à l'Iran. Les travaux sont en cours », a assuré Maja Kocijancic, la porte-parole de Federica Mogherini.
La cheffe de la diplomatie européenne avait annoncé le 26 septembre devant les Nations unies la décision de l'UE de créer une entité pour permettre à l’Iran de continuer à vendre du pétrole après l'entrée en vigueur du second train de sanctions américaines le 4 novembre.
« L'entreprise est très complexe » et « l'entité ne sera pas opérationnelle le 5 novembre », a expliqué l'une des sources proches du dossier.