Il y a deux jours, l'armée syrienne libérait les hauteurs stratégiques d’al-Harah, un gain militaire de taille qui lui assure une position de force face au régime israélien. Ce sont des hauteurs qui dominent, d’une part, le gouvernorat de Quneitra et de l’autre, la partie sud du Golan occupé.
Selon Talib Ibrahim, analyste syrien, la libération des monts d'al-Harah par l'armée syrienne est d'une importance stratégique dans la mesure où le conflit que l’on qualifiait d’“arabo-israélien” se transforme désormais en un conflit “syro-israélien” alors que la partie syrienne n’est plus soutenue que par les forces de la Résistance.
Selon l'analyste, Israël a tenté, pendant la guerre de 1973, d'occuper ces hauteurs dans le strict objectif de consolider ses positions sur le plateau du Golan, mais Israël a lamentablement échoué. En effet, le contrôle des hauteurs d’al-Harah a toujours été considéré comme la clé de la libération du plateau du Golan.
Mais les combats qui ont fini par placer les hauteurs d'al-Harah sous le contrôle de l'armée syrienne, le 16 juillet, avait une autre particularité. Les forces aérospatiales russes ont lourdement bombardé les terroristes soutenus par Israël le long de la frontière du Golan occupé, affirme Al-Masdar News.
Les raids russes ont visé les villes de Nabe Saker et Qasibah, occupées par les terroristes, alors que l'armée syrienne se déplaçait en position d’attaque. En moins de 72 heures, Nabe Saker est tombée puisque les terroristes de Hayat Tahrir al-Sham n'ont pas été en mesure de se tenir sous les bombes.
Nabe Saker et Qasibah sont toutes deux situées près de la ville récemment capturée de Masharah et de la frontière provinciale du gouvernorat de Deraa.
Mais pourquoi cette implication?
DEBKAfile, site proche du renseignement de l'armée israélienne, estime de son côté que le « show médiatique » tenu par les présidents russe et américain à Helsinki où Trump a publiquement lavé son homologue russe de tout soupçon d’ingérence dans son élection » vise surtout à cacher une chose : « les deux présidents seraient secrètement tombés d’accord sur le transfert du contrôle du sud et du sud-ouest de la Syrie à la Russie ». Toujours à en croire le site israélien, Israël n’aurait pas eu d’autres choix que de s'y soumettre. L’information assure qu’il s’agit d’un deal qui inclurait aussi le Golan occupé. Quoi qu’il en soit, des analystes politiques relèvent une participation singulière de la Russie à une offensive militaire qui vise directement "les intérêts d'Israël". Les propos tenus par le président Poutine, lors de son point de presse conjoint avec son homologue US à Helsinki, en portent d'ailleurs les traces: "Toute discussion à propos du Golan est reportée à l'après-défaite du terrorisme".
Des sources syriennes rapportent, quant à elles, le contenu des échanges Poutine-Netanyahu la semaine dernière à Moscou: "Si les terroristes se cachent dans une zone contrôlée par les Israéliens (les hauteurs du Golan occupé), la Russie et ses alliés les élimineront un par un", aurait lancé Poutine à son hôte israélien.
Le président syrien a affirmé, il y a un mois, vouloir restituer la souveraineté de l'État syrien sur l'ensemble du territoire. Malgré une intense campagne médiatique anti-Résistance, la volonté de Damas consiste à consolider son alliance avec l'Iran et le Hezbollah et à confirmer le retour de l'État syrien au Golan. En effet, Damas a décidé de se lancer dans la bataille du sud sans tenir compte d’aucun accord international et Assad a demandé au Hezbollah de renforcer sa présence militaire en Syrie.