L’Arabie saoudite n’a pas d’autre souci que de faire face à l’Iran. Les médias saoudiens se sont mobilisés pour faire croire à leurs interlocuteurs que « l’Iran est l’ennemi numéro 1 de l’Arabie saoudite », mais les politiques anti-iraniennes de Riyad se terminent en faveur de l’Iran.
Si l’on se penche sur les politiques saoudiennes au Liban, au Yémen, en Syrie et en Irak, on se rend compte que l’Arabie saoudite a échoué face à l’Iran dans ces pays. Mais pourquoi ?
Selon Fayçal al Kacim, journaliste d'Al-Quds Al-Arabi, il n’est caché à personne que Riyad a joué un rôle axial dans la chute du régime de Saddam Hussein. Mais au lieu de prendre pied en Irak, il a cédé la place à son rival iranien.
L’Arabie saoudite s’est vue vaincue dans son arrière-cour qu’est le Yémen. Après trois ans de guerre avec Ansarallah, elle n’a rien acquis. Elle a dépensé des milliards de dollars pour la guerre, mais quel en a été le résultat ? La haine du peuple yéménite.
En Syrie et au Liban, c’est la même politique. Le groupe soutenu par le régime de Riyad a échoué lors des récentes élections législatives au Liban, parce que l’Arabie saoudite ne sait pas comment agir avec ses alliés. L’arrestation humiliante de Saad Hariri à Riyad et le fait de le contraindre à annoncer sa démission ont eu des résultats inverses sur les partisans libanais de Riyad. Autrement dit, par ce geste stupide, les Saoud ont perdu le soutien de nombreux Libanais.
Au lieu de renforcer la coalition des sunnites libanais, ils ont formé de nouveaux groupes sunnites. On dirait qu’ils voulaient porter atteinte à l’unité des sunnites libanais. Résultat : les pro-iraniens ont remporté la victoire, même dans les régions à majorité sunnite.
La différence entre l’Iran et l’Arabie saoudite est très simple: l’Arabie saoudite ne sait comment unir ses alliés, à tel point qu’elle agit de manière que ses amis deviennent ses ennemis. Par contre, l’Iran unifie bien ses alliés de l’axe de la Résistance dans la région.
Riyad s’oppose à tous les mouvements islamiques au Yémen, en Égypte, en Syrie, au Liban, etc. Voilà pourquoi il est resté isolé et solitaire. Il est même allé encore plus loin ; en sanctionnant « les pays amis », il les a rapprochés de l’Iran, malgré eux. La Turquie en est un bon exemple.