Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’exprimant à l’occasion d’une conférence de presse conjointe aux côtés d’Abdel Malak al-Mekhlafi, ministre des Affaires étrangères du président démissionnaire yéménite, a qualifié d’inefficaces les initiatives politiques imposées au Yémen depuis l’extérieur.
Abdel Malak al-Mekhlafi, qui s’est déplacé en Russie a été reçu lundi 22 janvier par son homologue russe, Sergueï Lavrov, a rapporté la chaîne Al Mayadeen.
Les deux parties ont participé à l’issue de leur rencontre à une conférence de presse à Moscou.
Le haut diplomate russe a insisté sur la poursuite des tractations russes avec le mouvement populaire yéménite Ansarallah et d’autres parties du pays. Lavrov qui considère son pays comme médiateur dans la crise yéménite s'est dit « profondément préoccupé » par la situation humanitaire catastrophique qui touche le pays. Réitérant sur la position de Moscou qui est pour un règlement pacifique de la crise au Yémen, Lavrov a lors de cette conférence appelé à passer sans tarder d’un « scénario militaire » contre le pays à une solution politique négociée avec la participation de toutes les parties yéménites.
« À cette fin, la Russie est prête à entrer en contact avec tous les groupes yéménites, mais aussi avec tous les acteurs internationaux du conflit, et ne lésinera sur rien pour aider le pays à sortir de la crise. », a-t-il précisé avant de conclure que son pays envisage de poursuivre ses discussions avec le mouvement populaire Ansarallah.
Évoquant également la question syrienne, le haut diplomate russe a dit son pays préoccupé par l’initiative de la France qui demande une réunion urgente du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie.
« La Russie juge inacceptables les positions de l’Occident qui cherche à utiliser des groupes terroristes comme le Front al-Nosra pour réaliser ses objectifs, dont le changement de régime en Syrie » a-t-il asséné.
S’agissant de la tenue du Congrès national du dialogue syrien prévu le 30 janvier dans la station balnéaire russe de Sotchi, Lavrov a déclaré : « les Kurdes figurent également sur la liste des participants ».
Selon un rapport de l’agence russe Interfax, citant Lavrov, les États-Unis poursuivent toujours leur politique interventionniste en Syrie et cherchent à remplacer le président élu et légitime syrien, Bachar al-Assad par leurs favoris.
« La mise en place des forces de sécurité aux frontières syriennes par les États-Unis est une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de la Syrie », a conclu Lavrov.