L'Iran dispose-t-il vraiment de milliers de "miliciens" à travers toute la région ? C'est ce dont le pays est accusé par le directeur du renseignement américain.
Devant le Comité sénatorial sur la sécurité intérieure et les affaires gouvernementales des États-Unis, Dan Coats a prétendu que la République islamique d’Iran "aurait formé et armé un grand nombre de miliciens" avant de les envoyer "en Syrie pour combattre dans les rangs des forces pro-Assad". L'Iran a démenti à maintes reprises toute présence militaire en Syrie, en Irak ou encore au Yémen où il ne détient que des conseillers militaires.
Dans son rapport, Coats qualifie aussi l’Iran de « menace pour la sécurité mondiale » pour la seule raison qu’il a préservé son savoir-faire nucléaire, bien que ce savoir est complètement recadré par l'accord nucléaire qu'il a signé avec le G5+1.
« L’Iran n’a besoin qu’un an pour se doter de l’arme atomique. Il fait semblant d’honorer l’accord nucléaire pour pouvoir se débarrasser des actions internationales », affirme le rapport affichant un mépris total à l'encontre des partenaires européens des États-Unis, eux-mêmes faisant partie des signataires de l'accord et inquiets de voir Washington le remettre en cause.
L'accusation d'une présence militaire iranienne en Syrie, en Irak et au Yémen est formulée alors que le Pentagone a envoyé, au lendemain de l'investiture de Trump, des centaines de soldats dans le sud du Yémen, qu'il appuie en armes et en effectifs les Kurdes dans le nord de la Syrie et qu'il projette de grossir les rangs de ses soldats en Afghanistan. En Syrie, les miliciens kurdes agissent sous le commandement américain contre Raqqa et en Afghanistan, le Pentagone examine l’envoi d’un contingent supplémentaire de 5 000 militaires américains dans le cadre d’une mission de l’Otan. Par ailleurs, Donald Trump a ordonné, à peine quelques jours après son investiture, une opération terrestre au Yémen, une opération qui a subi un échec total, faisant même des morts chez les civils et les forces américaines impliqués dans la mission.
La formation des noyaux de résistance populaires en Irak, au Yémen ou en Syrie constitue le plus grand cauchemar qui soit pour les grandes puissances impérialistes dont les États-Unis car ce sont ces noyaux qui résistent farouchement au maximalisme occidental dans la région.
Les autorités militaires iraniennes ont relevé le fait que ni la Syrie ni l'Irak n'ont besoin de l'Iran pour défendre leur intégrité. Idem pour le peuple yéménite qui, face à un puissant ennemi comme l'Arabie saoudite, a réussi à s'imposer et à se doter d'une puissance balistique contre quoi Riyad ne peut plus rien.