Selon le ministre russe des Affaires étrangères, Washington défend le Front al-Nosra qu'il veut utiliser contre le gouvernement syrien.
"Il y a de nombreux cas où le Front al-Nosra a réussi à fuir les attaques de la coalition US. Des preuves et documents fiables existent à l'appui du soutien américain au Front al-Nosra afin d'utiliser ce groupe terroriste, à l'avenir, pour renverser le gouvernement légitime de la Syrie."
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, l'a rappelé lundi à Belgrade, lors d'un point de presse commun avec son homologue serbe, Ivica Dacic.
Le responsable russe avait déjà averti, il y a presque deux mois, que les États-Unis n'étaient pas sérieux dans la lutte contre le Front al-Nosra (rebaptisé Fatah al-Cham).
"Moscou n'a constaté aucune preuve qui témoigne d'une lutte des États-Unis contre le Front al-Nosra", avait-il dit alors, rappelant que son pays était pessimiste envers les demandes répétitives de Washington pour l'arrêt des raids aériens russes et syriens contre les terroristes déployés à Alep.
"Il est douteux qu'ils demandent à la force aérienne syrienne ainsi qu'à nous-mêmes d'éviter tout vol au-dessus d'Alep où se trouvent, majoritairement, des éléments d'al-Nosra et des opposants dits modérés (les opposants armés syriens NDLR). Les Américains nous demandent de laisser tranquille al-Nosra, en disant vouloir protéger ainsi ces opposants prétendument modérés. Ils disent qu'ils vont combattre plus tard les éléments d'al-Nosra. C'est ce que Washington avait déjà promis au mois d'avril, en établissant une distinction entre les terroristes et les opposants dits modérés. Pourtant, il n'en a rien fait.
J'ai demandé à Kerry si les États-Unis avaient un plan secret pour sauver al-Nosra et le transformer à l'avenir en une force de premier ordre censée renverser le gouvernement de Bachar al-Assad. Il a juré qu'aucun plan de ce genre n'existait et qu'ils luttaient vraiment contre le Front al-Nosra."
Par le passé, Lavrov avait déjà durci le ton contre l'approche américaine vis-à-vis du Front al-Nosra. "Ce qu'on constate témoigne d'une totale absence de volonté d'attaquer les positions d'al-Nosra.", avait-il averti.