Ce mardi 7 juin à Moscou, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rencontré le président russe Vladimir Poutine, pour la quatrième fois en un an, à l’occasion du 25e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre Moscou et Tel-Aviv.
En seulement un an, Poutine a rencontré à quatre reprises Netanyahu alors qu’il n’a rencontré qu’une fois le président des Etats-Unis.
Vladimir Poutine et Benjamin Netanyahu ont discuté, selon les médias, de la guerre en Syrie, des opérations antiterroristes et du compromis israélo-palestinien.
Il paraît que ni le soutien appuyé de la Russie à Damas et à Téhéran ni la vente des S-300 russes à l’Iran ne sont en mesure de ternir les relations entre Moscou et Tel-Aviv.
Benjamin Netanyahu avait déclaré, quelques jours avant sa rencontre avec Poutine, que la Russie s’annonçait aujourd’hui une puissance mondiale et que les relations entre Moscou et Tel-Aviv s’affermiraient de plus en plus.
Dans une conjoncture où la Russie est sous le coup des sanctions occidentales suite au rattachement de la Crimée, revêtent une importance toute particulière les ballets diplomatiques entre les responsables russes et israéliens ainsi que le grand intérêt qu’éprouve Israël pour l’essor de ses relations avec la Russie.
Mais pourquoi la Russie et Israël s’intéressent-ils à reconstruire leurs relations ?
Dan Williams, un journaliste de Reuters, écrit : « Les déplacements de Netanyahu à Moscou sont beaucoup plus nombreux que ses voyages aux Etats-Unis. Cependant, personne ne s’attend à ce qu’Israël lâche son allié américain en faveur de la Russie. Netanyahu veut ardemment rallier Poutine à ses opinions quant aux crises au Moyen-Orient et à la guerre en Syrie. Par ailleurs, la Russie est actuellement le plus important garant d’Israël pour empêcher l’Iran et la Syrie de l’attaquer. En revanche, Israël est, en retour, prêt à s'engager à ne pas attaquer la Syrie et à accorder à la Russie un rôle digne dans les négociations de paix israélo-palestiniennes, afin qu’elle puisse retrouver son rôle géopolitique dans la région. Les rencontres entre responsables russes et palestiniens peuvent venir à l’appui de cette affirmation ».
Mais l’analyse de Dan Williams n’est qu’une partie de la réalité. De facto, Israël craint que Paris et Washington ne soutiennent la résolution anti-colonisation. D’où la décision de Tel-Aviv de s’approcher de Moscou pour pouvoir utiliser, si nécessaire, le droit de veto de la Russie.