L'un des journaux les plus populaires d'Italie, La Repubblica, est stupéfié par les commentaires désobligeants du numéro un américain adressés à ses alliés, alors qu'il reste à la présidence pendant encore 10 mois.
"La protection de l'ordre international libéral contre la terreur djihadiste, l'aventurisme russe et l'agression chinoise", d'après M. Obama, sont les fardeaux des États-Unis que personne ne veut partager volontairement. Il a expliqué qu'une partie de sa mission en tant que président est de stimuler les autres pays à prendre des mesures pour eux-mêmes, plutôt que d'attendre les Etats-Unis.
M. Obama a comparé les européens à "des resquilleurs", qui profitent des services des États-Unis, sans rien donner en retour.
"Les resquilleurs m'agacent. J'ai prévenu David Cameron que si le Royaume-Uni n'était plus en mesure d'allouer au moins 2% de son PIB à la défense, il ne pourrait pas réclamer une relation spéciale avec les États-Unis", a déclaré Barack Obama dans un entretien à la revue américain The Atlantic.
Dans le cadre de sa campagne "anti-resquilleurs", le président américain a exigé que les Britanniques et les Français prennent le commandement des opérations contre Kadhafi en Libye. Mais le premier-ministre britannique, David Cameron, a été "distrait par d'autres choses" et le dirigeant français de l'époque, Nicolas Sarkozy "voulait claironner ses succès dans la campagne aérienne, alors que nous avions détruit toutes les défenses anti-aériennes".
En ce qui concerne la Syrie, c'est le sujet dont M. Obama est fier, malgré toutes les critiques au sein même des Etats-Unis.
Il était sur le point de déclencher une opération au sol, mais a réussi à prendre du recul et à définir sa propre décision. "Je savais que le retard avec le problème des armes chimiques de Bachar el-Assad me coûterait politiquement, mais j'ai pu me débarrasser des pressions et prendre ma propre décision dans l'intérêt de l'Amérique au nom de la démocratie", a souligné le président.
Obama a également parlé de l'Ukraine.
"L'Ukraine n'est pas un pays-membre de l'OTAN et reste vulnérable à la domination militaire russe. Il est nécessaire de maintenir la clarté sur la question de nos intérêts stratégiques et des cas dans lesquels nous sommes prêts à aller en guerre ", rapporte le journal italien en citant les mots du président.
En outre, selon cet entretien, Barack Obama est déçu par le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan. Avant, le numéro un américain estimait que le président turc était "un dirigeant musulman modéré qui permettrait de surmonter le fossé entre l'Orient et l'Occident", mais maintenant il le considère comme "un perdant et un dirigeant autoritaire", qui refuse d'utiliser son armée pour assurer la stabilité en Syrie.