« Quand il faut faire vite », semble aussi valoir pour la publicité. Quelques jours après le cambriolage du Louvre, le fabricant allemand Böcker, dont le monte-charge a été utilisé lors du braquage, a trouvé le moyen de transformer l’affaire en opération marketing. Cette entreprise a profité de l’émotion suscitée pour promouvoir son appareil sur les réseaux sociaux, prônant « un peu d’humour » vis-à-vis d’un acte « condamnable ».
Basée à Werne, près de Dortmund, la société a publié sur Instagram, Facebook et LinkedIn une photo de son monte-charge, déployé jusqu’au premier étage d’un coin du musée — voie d’entrée des cambrioleurs. En légende, un texte digne d’un spot publicitaire : « Le Böcker Agilo peut transporter jusqu’à 400 kilos de trésors, à une vitesse de 42 mètres par minute, grâce à un moteur aussi silencieux qu’un murmure ».

Dans une interview téléphonique mercredi 22 octobre à l’AFP, Alexander Böcker, patron de l’entreprise et petit-fils du fondateur, a expliqué que ce monte-charge avait été vendu il y a quelques années à un client français, loueur d’équipements dans la région parisienne.
Selon ses termes, ce client — qui souhaite rester anonyme — s’est fait dérober la machine la semaine dernière, lors d’une démonstration, par les auteurs présumés du casse du Louvre. « Ils ont retiré le logo du client et changé la plaque d’immatriculation », a-t-il précisé.
C’est en apprenant la nouvelle du vol à la télévision, dimanche 19 octobre, qu’Alexander Böcker et son épouse se sont rendu compte qu’il s’agissait de son monte-charge.
« Quand il est apparu clairement que personne n’avait été blessé lors du cambriolage, nous avons pris cela avec un peu d’humour et commencé à réfléchir à la manière dont nous pourrions utiliser cela », a-t-il raconté. L’idée du slogan « Quand il faut faire vite » viendrait de sa femme.
Conscient du caractère sensible de cette communication, le patron de l’entreprise a affirmé : « l’acte reste bien sûr condamnable, nous en avons pleinement conscience ».
Cependant, il a admis avoir voulu profiter de la notoriété du musée le plus célèbre du monde pour attirer l’attention sur son entreprise.
Le casse du Louvre, qui a vu disparaître neuf bijoux historiques en plein cœur de Paris, a provoqué une onde de choc en France et à l’étranger, ainsi qu’un débat houleux sur la sécurité des collections du musée.
À la suite du casse du siècle au Louvre, la direction de ce musée et le gouvernement français ont décidé de transférer certains trésors du Louvre, dont les « bijoux de la Couronne » de la galerie d’Apollon, vers le coffre-fort souterrain de la Banque de France, un complexe souterrain situé à 300 mètres du Louvre et à 26 mètres de profondeur, où sont concentrées environ 90 % des réserves d’or du pays, a rapporté RTL. Cette mise à l’abri intervient en attendant une évaluation des failles potentielles du système de sécurité du musée.