À l’occasion du 50e anniversaire des relations diplomatiques entre l’Union européenne et la Chine, une réunion vitale s’est tenue entre les deux parties, au cours de laquelle de nombreux sujets ont été abordés, parmi lesquels figurent le rééquilibrage des échanges économiques sino-européens, l’intensification de la communication, le renforcement de la confiance mutuelle, l’approfondissement de la coopération. Une autre question évoquée lors de la réunion UE-Chine a porté sur le fait que la Chine doit user son influence sur la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Réunis jeudi 24 juillet à Pékin, les dirigeants européens ont demandé à la Chine de faire pression sur la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Cette demande a été faite alors que les Européens voient avec méfiance le rapprochement économique et politique Pékin-Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022. L’UE prétend qu’il constitue un soutien implicite à Moscou.
Lors de cette réunion, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a indiqué que les liens entre la Chine et la Russie sont un « facteur déterminant » des relations entre l’Union européenne et Pékin.
« La façon dont la Chine continue à interagir avec [le président russe Vladimir] Poutine sera un facteur déterminant de nos relations à l’avenir », a déclaré Mme von der Leyen.
Dans ce droit fil, le président du Conseil européen, Antonio Costa, a appelé sans détour la Chine à agir auprès de son allié russe. « En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, nous appelons la Chine à user de son influence sur la Russie pour mettre fin à la guerre contre l’Ukraine », a-t-il lancé face au président chinois Xi Jinping.
Ceci intervient alors que la Russie se tourne vers la Chine face aux sanctions occidentales imposées à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine. Entre 2018 et 2024, les échanges commerciaux entre la Russie et la Chine sont passés de 108 milliards de dollars à 244 milliards de dollars, un montant qui a bondi de 126% sur la période.
Par ailleurs, la Chine, partenaire diplomatique et économique de premier plan de la Russie, a, à plusieurs reprises, affirmé avoir adopté une position de neutralité sur le dossier ukrainien. De même, Pékin considère ses relations bilatérales avec Moscou comme étant « la plus stable, la plus mûre et la plus riche en valeur stratégique au monde ».
Il est à noter que l’UE a également adopté de nouvelles sanctions contre la Russie, ciblant notamment deux banques chinoises. Cette mesure a poussé le ministre chinois du Commerce à protester auprès de son homologue européen.
Mais au-delà de la guerre, les sujets économiques étaient brûlants. Sur ce front, Antonio Costa a exigé des avancées tangibles. « Nous avons besoin de progrès concrets sur les questions liées au commerce et à l’économie », a-t-il insisté, en référence aux lourds déséquilibres entre les importations chinoises et les exportations européennes. Il a appelé à une relation « mutuellement bénéfique ».
Même tonalité du côté de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a exhorté Pékin à « de vraies solutions ». « Il est essentiel de rééquilibrer nos relations bilatérales », a-t-elle affirmé.
Elle a déclaré à Xi Jinping qu’il est « essentiel que la Chine et l’Europe reconnaissent leurs préoccupations respectives et proposent des solutions concrètes ». Mme von der Leyen a mis en garde contre le fait que les relations avaient atteint un « moment charnière ».
En réponse, le président chinois Xi Jinping a appelé à apaiser les tensions. « Les dirigeants chinois et européens doivent encore une fois faire preuve de clairvoyance et d’engagement, et faire le bon choix stratégique qui répond aux attentes des peuples et qui résiste à l’épreuve de l’Histoire », a-t-il déclaré.
En réaction à un appel européen de « rééquilibrage » des échanges économiques, Pékin a exhorté Bruxelles à tout d’abord rééquilibrer son « état d’esprit » vis-à-vis de la Chine – jugé trop hostile.
Les propos de la présidente de la Commission européenne interviennent alors que l’UE a imposé de lourds droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, accusant les subventions étatiques chinoises de fausser la concurrence, au détriment des constructeurs européens. Pékin a démenti ces accusations et a répondu par des enquêtes ciblées sur les importations de porc, de cognac et de produits laitiers européens.
