Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés, samedi 19 juillet à Londres, pour exiger la fin des ventes d’armes britanniques à Israël, dénonçant les attaques israéliennes contre Gaza ainsi que la répression envers les partisans de la Palestine au Royaume-Uni. Cinquante-cinq personnes ont été arrêtées pour leur soutien au groupe Palestine Action.
Ces rassemblements ont été organisés dans le cadre de la 28e mobilisation nationale depuis le 7 octobre 2023, en solidarité avec la Palestine.
Partis de la station Embankment, les manifestants ont traversé le pont de Westminster, longeant la Tamise du nord au sud. Ils ont scandé des slogans tels que : « Palestine libre », « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre » ou encore « Keir Starmer, tu ne peux pas te cacher, nous te jugerons pour génocide », en référence au Premier ministre britannique.
Les participants ont également agité des drapeaux du Liban, de la Syrie et de l’Iran, tout en exprimant leur soutien à ces pays face aux attaques israéliennes.
Par ailleurs, une contre-manifestation pro-israélienne s’est tenue sur le parcours, provoquant des tensions. La police a déployé des barrières afin de prévenir tout affrontement, mais une personne a été interpellée après une altercation verbale.
Dans le même temps, les forces de l’ordre sont intervenues devant le Parlement contre des manifestants venus soutenir le groupe Palestine Action, récemment interdit au Royaume-Uni et classé comme organisation terroriste.
Connu pour ses actions contre des entreprises collaborant avec Israël – notamment pour avoir aspergé de peinture des avions militaires britanniques – Palestine Action a été interdite début juillet. Cinquante-cinq personnes ont été arrêtées samedi pour leur soutien au groupe.
« Notre foi est plus forte que les F-35 »
Devant le bureau de Starmer, où la marche s’est achevée, l’ambassadeur Hüsam Zomlot, chef de la mission diplomatique palestinienne au Royaume-Uni, s’est adressé à la foule, condamnant la banalisation de la mort des enfants à Gaza.
Il a regretté que la mort de civils innocents à Gaza ne fasse plus la une des médias, accusant Israël d’avoir « normalisé le génocide, le nettoyage ethnique, les massacres de masse, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité ».
« Nous ne partirons pas, nous nous relèverons, nous reconstruirons Gaza. Nous sommes blessés, mais pas brisés. Notre foi est plus forte que les F-35 », a-t-il affirmé.
Présent également à la manifestation, le député Richard Burgon a rappelé avoir, avec 80 autres parlementaires, transmis au ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, une demande d’embargo total sur les ventes d’armes à Israël, ainsi que des sanctions économiques, et l’interdiction des produits issus des territoires palestiniens occupés.
Il a appelé à la suspension de l’accord commercial entre le Royaume-Uni et Israël, affirmant que seules de telles mesures pourraient mettre un terme aux agissements israéliens.
« L’histoire est de notre côté, la justice est de notre côté, le droit international est de notre côté. Le moment le plus sombre de la nuit précède l’aube. C’est sombre en ce moment, mais l’aube se lève grâce à l’action des peuples du monde entier », a-t-il conclu.