TV

 Les sanctions américaines reflètent « la culpabilité, non le pouvoir » (Albanese)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La rapporteuse spéciale des Nations Unies pour les territoire palestiniens occupés, Francesca Albanese. ©MaxPPP

Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, a déclaré que les sanctions américaines à son encontre témoignent de la culpabilité des États-Unis dans la guerre génocidaire contre la bande de Gaza.

« Les puissants punissent ceux qui parlent au nom des faibles. Ce n'est pas un signe de pouvoir, mais un signe de culpabilité », a déclaré ce jeudi 10 juillet l'avocate italienne des droits de l'homme dans une publication sur X.

De même, Mme Albanese a estimé, dans une interview accordée à Associated Press, ce jeudi, que les sanctions étaient « calculées pour affaiblir ma mission ».

Ce mercredi, dans le cadre de ses tentatives visant à punir les critiques de la guerre génocidaire menée par le régime israélien contre les Palestiniens de Gaza depuis 21 mois, le Département d'État américain a sanctionné Mme Albanese, l'accusant d'avoir incité la Cour pénale internationale (CPI) à émettre des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Guerre Yoav Gallant pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le territoire palestinien.

Albanese a, néanmoins, affirmé avec assurance qu'elle « continuerait à faire ce qu'elle a à faire ».

Elle s'est interrogée sur les raisons de cette sanction : « Pour avoir dénoncé un génocide ? Pour avoir dénoncé le système ? Ils ne m'ont jamais interrogée sur les faits. »

Dans un précédent message écrit adressé à Al Jazeera, Albanese a qualifié la décision américaine de la cibler de « techniques d'intimidation de type mafieux ».

Francesca Albanese a expliqué que les puissants essayaient de la faire taire parce qu'elle s'exprimait au nom de ceux qui n'ont que peu ou pas de pouvoir, « si ce n'est celui de se tenir debout et d'espérer ne pas mourir, ne pas voir leurs enfants se faire massacrer ».

Elle a ensuite exhorté les observateurs internationaux à se concentrer sur la crise à Gaza.

« Tous les regards doivent rester rivés sur Gaza, où des enfants meurent de faim dans les bras de leurs mères, tandis que leurs pères et leurs frères et sœurs sont réduits en miettes par les bombes alors qu'ils cherchent de la nourriture », a-t-elle écrit.

Elle s'est également exprimée en direct sur Middle East Eye : « On dirait que j'ai touché une corde sensible. »

« Ce qui m’inquiète, c’est que des gens meurent à Gaza pendant que vous et moi parlons, et que les Nations Unies sont totalement incapables d’intervenir. »

Pendant ce temps, les experts des droits de l’homme du monde entier ont critiqué les sanctions américaines contre Mme Albanese.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Turk, a appelé à la cessation des « attaques et menaces » contre les personnes nommées par l'ONU et d'autres institutions internationales comme la CPI, dont les juges sont également frappés de sanctions américaines.

Dylan Williams, vice-président chargé des affaires gouvernementales au sein du groupe de réflexion Center for International Policy, a quant à lui qualifié de « comportement d'État voyou » les sanctions américaines à l’encontre des juges et des enquêteurs travaillant pour les États-Unis.

Liz Evenson, directrice de la justice internationale à Human Rights Watch, a déclaré que la décision du gouvernement américain de sanctionner Albanese pour avoir cherché à obtenir justice auprès de la CPI « revient en réalité à réduire au silence une experte de l'ONU qui fait son travail : dire la vérité sur les violations israéliennes contre les Palestiniens et appeler les gouvernements et les entreprises à ne pas s’en rendre complices. »

« Les États-Unis s'emploient à démanteler les normes et les institutions sur lesquelles comptent les survivants de graves abus », a indiqué Evenson dans un communiqué. « Les pays membres de l'ONU et de la CPI devraient fermement résister aux tentatives éhontées du gouvernement américain pour bloquer la justice pour les pires crimes du monde et condamner les sanctions scandaleuses contre Albanese. »

La guerre génocidaire israélienne contre Gaza, soutenue par les États-Unis, continue de faire de nouvelles victimes. Depuis le déclenchement de la guerre en octobre 2023, au moins 57 762 Palestiniens ont été tués à Gaza, et plus de 137 600 autres blessés lors d'attaques israéliennes.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV