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La Fondation Hind Rajab porte plainte pour crimes de guerre suite au raid israélien contre le navire Madleen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Fondation Hind Rajab porte plainte pour crimes de guerre suite au raid israélien contre le navire humanitaire Madleen.

La Fondation Hind Rajab (HRF), association de défense des droits de la Palestine, a déposé lundi une plainte pour crimes de guerre auprès de l'Unité des crimes de guerre de la police métropolitaine, suite au raid naval israélien contre le navire humanitaire britannique Madleen dans les eaux internationales dimanche soir.

La plainte vise l'unité navale israélienne Shayetet 13 et son commandant, le vice-amiral David Saar Salama.

La HRF appelle à la libération immédiate de 12 militants détenus, dont la militante écologiste Greta Thunberg, l'acteur Liam Cunningham et l'eurodéputée française Rima Hassan, toujours en détention en Israël.

Le Madleen, battant pavillon de la Coalition de la Flottille de la Liberté, transportait des fournitures médicales, de la nourriture, du lait maternisé et d'autres aides destinées à Gaza lorsqu'il a été intercepté à plus de 60 milles nautiques des côtes.

Le Madleen, parti de Sicile, avait pour mission d'acheminer des fournitures humanitaires à Gaza, dans le contexte de la guerre et du blocus israéliens qui ont débuté en octobre 2023 et ont fait environ 54 900 morts parmi les Palestiniens, principalement des femmes et des enfants. Ce blocus a fortement restreint l'aide humanitaire dans la région.

Les forces israéliennes ont arraisonné le navire, arrêté ses passagers et confisqué l'aide humanitaire.

La Fondation Hind Rajab dénonce des violations, notamment l'utilisation de produits chimiques irritants, la détention forcée, le refus d'accès aux services juridiques et consulaires, ainsi que des traitements dégradants.

Un incident similaire s'est produit en mai 2025, lorsque des drones israéliens ont attaqué un autre navire humanitaire transportant Greta Thunberg au large des côtes maltaises.

Certains militants du Madleen « s'attendaient à partir », dit Israël

Mardi matin, le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que certains militants se trouvaient à l'aéroport Ben Gourion en vue de leur expulsion, et que d'autres risquaient des poursuites judiciaires s'ils refusaient de partir volontairement. Les consuls des pays d'origine des militants étaient présents à l'aéroport pour les accueillir.

« Les passagers du « Selfie Yacht » sont arrivés à l'aéroport Ben Gourion pour quitter Israël et rentrer dans leurs pays d'origine », a déclaré le ministère israélien des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux.

« Ceux qui refusent de signer les documents d'expulsion et de quitter Israël seront présentés à une autorité judiciaire, conformément à la loi israélienne, afin d'obtenir un ordre d'expulsion. Les consuls des pays d'origine des passagers les ont accueillis à l'aéroport », a-t-il ajouté.

Fondement juridique de la plainte

Lundi, la Fondation Hind Rajab a déposé une plainte pénale au Royaume-Uni contre l'unité d'élite Shayetet 13, sous le commandement du vice-amiral David Saar Salama, pour le raid illégal d'Israël contre le navire humanitaire Madleen, battant pavillon britannique, et l'enlèvement de 12 personnes.

Déposée en vertu de la loi de 1957 sur les Conventions de Genève, de la loi de 2001 sur la Cour pénale internationale et de l'article 134 de la loi de 1988 sur la justice pénale, la plainte évoque des crimes de guerre et des violations de la juridiction britannique, notamment :

  • utilisation d'irritants chimiques provenant de drones;
  • détention et mise au secret de civils;
  • confiscation de l'aide humanitaire et des effets personnels;
  • refus d'accès légal et consulaire.

La HRF compare ce raid à l'incident du Mavi Marmara de 2010, citant un rapport du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (A/HRC/15/21) qui a jugé les actions d'Israël illégales. Le raid contre le Madleen violerait notamment :

  • l'article 23 de la Quatrième Convention de Genève;
  • les règles 55 et 56 du droit international humanitaire coutumier du CICR;
  • l'article 92 de la CNUDM sur la juridiction de l'État du pavillon;
  • les ordonnances de la Cour internationale de Justice (janvier, mars et mai 2024) imposant un accès sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza.

Juridiction britannique

Le Madleen, navire battant pavillon britannique, relève de la juridiction pénale britannique, même dans les eaux internationales. Le Royaume-Uni est tenu d'enquêter sur les crimes de guerre et les violations présumées des Conventions de Genève commis à bord.

Appel à l'action de la Fondation

La Fondation exhorte les autorités britanniques à :

  • enquêter sur les responsables politiques et militaires israéliens impliqués;
  • recueillir les témoignages des passagers du Madleen;
  • transférer l'affaire au Crown Prosecution Service pour poursuites judiciaires;
  • surveiller les suspects entrant sur le territoire britannique;
  • collaborer avec Interpol, la CPI et les rapporteurs spéciaux des Nations unies.
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SOURCE: FRENCH PRESS TV