De nouveau, les forces israéliennes ont délibérément eu recours au feu réel contre des Palestiniens présents dans un centre de distribution à Gaza. Par cet acte, le bilan s’alourdit à plus de 75 personnes tuées en l’espace de six jours, alors que ces mêmes personnes tentaient simplement d’accéder à des ressources alimentaires.
Lundi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exigé une enquête indépendante sur les fusillades massives répétées contre les demandeurs d’aide à Gaza.
« Il est inacceptable que les Palestiniens risquent leur vie pour obtenir de la nourriture », a-t-il déclaré. « J’appelle à une enquête immédiate et indépendante sur les tragédies et à ce que les auteurs soient tenus pour responsables de leurs actes. »
L’armée israélienne a honteusement nié avoir pris pour cible des civils, affirmant que ses soldats avaient tiré des « coups de semonce » sur des individus qui « représentaient une menace ».
Selon le ministère de la Santé de Gaza, trois Palestiniens ont été tués et au moins 35 blessés lorsque les forces israéliennes ont ouvert le feu près d’un centre de distribution d’aide à Rafah, mis en place par la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), dont les États-Unis et Israël sont à l’origine.
Selon les informations communiquées par le ministère, depuis le 27 mai dernier, pas moins de 75 Palestiniens ont été tués et plus de 400 autres blessés alors qu’ils attendaient leur tour pour recevoir de la nourriture. Ces événements tragiques se sont produits dans les centres de distribution d’aide gérés par la GHF.
« L’armée israélienne a ouvert le feu sur des civils qui se dirigeaient vers un centre d’aide alimentaire sans aucun avertissement », a rapporté Al Jazeera depuis Deir el-Balah, dans le centre de Gaza.
« Il s’agit d’un acte largement condamné par les organisations humanitaires internationales, un acte qui aggrave la dégradation de l’ordre civil, sans garantir que l’aide humanitaire parvienne à ceux qui en ont besoin. »
Selon les rapports, des tireurs d’élite israéliens et des drones quadricoptères surveillent régulièrement les sites d’aide de l’agence humanitaire controversée GHF.
Les meurtres de lundi sont survenus quelques heures après que les forces israéliennes ont tué au moins 35 Palestiniens dans deux centres de distribution de nourriture américano-israéliens à Rafah et dans le centre de Gaza.
Des témoins oculaires et des responsables locaux ont rapporté que les forces armées israéliennes ont tiré directement sur des civils, les visant à la tête ou à la poitrine.
Dimanche, le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré que les centres de distribution de nourriture établis dans la bande de Gaza étaient devenus des « pièges mortels » pour les civils affamés dans le territoire sous blocus.
Philippe Lazzarini a également condamné le modèle israélo-américain de distribution et de livraison de l’aide, déclarant : « Ce système humiliant a forcé des milliers de personnes affamées et désespérées à marcher sur des dizaines de kilomètres jusqu’à une zone qui est presque pulvérisée en raison des bombardements intensifs » de l’armée israélienne.
Il a également souligné que les livraisons et la distribution de l’aide doivent être effectuées à grande échelle et en toute sécurité, soulignant que cela ne peut être fait que par l’intermédiaire des Nations Unies, y compris l’UNRWA.
Munir al-Barsh, directeur général du ministère de la Santé à Gaza, a condamné « le silence international concernant les massacres commis contre les habitants affamés de la bande de Gaza », ajoutant que les graves pénuries de fournitures médicales sur le territoire créent des « conditions désastreuses » dans les hôpitaux.
Il a ajouté que 3 000 camions transportant des fournitures médicales indispensables sont actuellement bloqués à la frontière, accusant Israël de « propager délibérément des maladies infectieuses et des épidémies » par le blocus.
La crise humanitaire à Gaza s’est considérablement aggravée depuis le 18 mars, lorsque le régime israélien a violé son accord de cessez-le-feu avec le groupe de résistance Hamas.
Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) soutenu par l’ONU, Gaza souffre d’une famine de phase 5 et près de 71 000 enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë.