L’administration Trump est partant pour recevoir un Boeing 747-8 jumbo, jet haut de gamme, de la famille royale du Qatar, estimé à 400 millions de dollars informent plusieurs médias américains.
D’après le New York Times, le 47e président des États-Unis voudrait utiliser cet avion comme une nouvelle version du Air Force One jusqu’à la fin de son mandat en janvier 2029.
L’avion devrait initialement être dévoilé lors de la prochaine visite de Trump au Qatar – son premier déplacement à l’étranger de son second mandat, ont indiqué à ABC News des sources proches du dossier. Cependant, un haut représentant de la Maison Blanche a précisé que l’avion ne serait ni présenté ni officiellement offert lors de la visite présidentielle de cette semaine.
Trump a reconnu le projet de son administration d’acquérir l’avion, qualifiant l’accord de « transaction très publique et transparente », coordonnée par le ministère de la Défense.
Une source proche du dossier a rapporté que Trump aurait qualifié en privé le probable cadeau du gouvernement qatari de « l’un de mes nouveaux grands et magnifiques avions ».
Si l’accord était finalisé, il s’agirait du cadeau le plus précieux jamais offert par un gouvernement étranger à un locataire de la Maison-Blanche. Le début de cette histoire remonte à 2018, lorsque Boeing remporte le contrat auprès de la Maison Blanche pour livrer deux nouveaux avions de type Air Force One avant 2024. Mais l’entreprise aéronautique accumule depuis les scandales et les retards, suscitant la colère de Donald Trump, qui s’agace des vieillissants appareils actuels. Ainsi, ce dernier a pris les choses en main, et a lui-même visité en février dernier en Floride ce modèle de 747 appartenant au Qatar.
Cet accord sans précédent suscitera certainement des inquiétudes juridiques quant à l’acceptation par la Fondation Trump pour la bibliothèque présidentielle d’un cadeau d’une valeur exceptionnelle de la part d’un gouvernement étranger.
Les équipes juridiques du Bureau du conseiller juridique de la Maison-Blanche et du ministère de la Justice ont mené une enquête conjointe pour le compte du secrétaire à la Défense Pete Hegseth, concluant finalement que le transfert d’avion proposé était conforme à toutes les exigences légales.
Leur analyse a démontré que le ministère de la Défense peut légitimement accepter l’avion comme cadeau étranger sans enfreindre les lois fédérales sur la corruption ni les restrictions constitutionnelles. Plus précisément, ils ont conclu que cet arrangement ne violait pas la clause relative, qui interdit aux responsables américains d’accepter des cadeaux de « tout roi, prince ou État étranger ».
Cependant, le sénateur démocrate Chuck Schumer a déclaré sur les réseaux sociaux : « Rien ne décrit mieux l’Amérique d’abord qu’Air Force One, offert par le Qatar. Ce n’est pas seulement de la corruption, c’est une influence étrangère haut de gamme avec un espace supplémentaire. »
« Le problème avec les cadeaux étrangers, c’est qu’ils peuvent influencer la politique d’un président, et il n’y a pas de doute que le Qatar souhaite offrir à Trump un « Palais volant » précisément pour cette raison », a réagi Robert Weissman, co-président du think tank Public Citizen, auprès du Wall Street Journal.
Trump semble cultiver des liens de plus en plus étroits avec les dirigeants qataris. Il y a quelques semaines à peine, la Trump Organization a révélé son projet de développer un nouveau parcours de golf au Qatar grâce à un partenariat avec Qatari Diar, la branche immobilière du fonds souverain du pays.
La polémique ne cesse d’enfler aux États-Unis depuis que cet avion offert par le Qatar est en passe de devenir le plus gros, le plus cher et le plus ostentatoire cadeau d’un État à un président américain.
Trump, n'y voit aucun problème et aurait même jugé « stupide » de refuser un tel présent. Pourtant, c’est écrit en toutes lettres dans l’article 1 de la Constitution américaine : « Aucune personne occupant une fonction de profit ou de confiance sous leur autorité ne pourra, sans le consentement du Congrès, accepter de cadeau […] d’un roi, d’un prince ou d’un État étranger. »