Toutes les unités militaires françaises se retireront du Tchad d’ici la fin janvier 2025, a fait savoir le président tchadien, Mahamat Idriss Deby, quelques semaines après que l’ancienne colonie française a annoncé la fin de son accord de défense avec Paris.
Dans un discours télévisé s’adressant à son peuple, jeudi 2 janvier, le président Déby a fixé au 31 janvier la date limite pour le retrait complet des troupes françaises du Tchad, a rapporté l’agence de presse officielle chinoise Xinhua.
« Je salue le retrait de la première série de forces françaises stationnées au Tchad ; d’autres séries [...] suivront jusqu’au retrait complet le 31 janvier 2025 », a-t-il déclaré.
« Nous avons accordé la priorité aux intérêts suprêmes du Tchad en adhérant à la souveraineté de notre pays », a souligné le président Déby, ajoutant qu’il était convaincu que cette décision répondait à une « aspiration commune et légitime » du peuple tchadien.
« Tout combat pour l’indépendance ou la souveraineté nécessite des sacrifices et nous les devons aux générations futures, tout comme nos ancêtres qui ont fait des sacrifices pour nous léguer un pays debout », a fait noter le président tchadien.
Le Tchad a été un allié de la France dans sa mission dite de lutte contre le terrorisme et l’un des derniers pays où la France a maintenu une présence militaire significative. Ces dernières années, les forces françaises ont été chassées du Niger, du Mali et du Burkina Faso, où elles étaient stationnées sous prétexte de lutter contre les terroristes takfiristes aux côtés des troupes locales. Ces pays africains se sont depuis rapprochés de la Russie.
Le Tchad a annoncé, le 28 novembre, la fin de son accord de défense avec la France, un geste surprise, qualifiant cette annonce de tournant pour le pays et soulignant que cette décision permettrait à ce pays africain de réaligner ses partenariats stratégiques sur ses priorités nationales.
Il est à rappeler que les troupes françaises ont commencé à se retirer du Tchad le 10 décembre.
Le retrait du Tchad de l’accord en question marquera la fin de décennies de présence militaire de la France au Sahel et de ses opérations menées sous prétexte de la lutte contre les terroristes takfiristes dans la région.