Devant le Conseil de sécurité de l’ONU réuni jeudi pour débattre de la situation en Afghanistan, l’émissaire iranien, Amir Saïd Iravani, a adressé une critique virulente par rapport à l’inaction de la communauté internationale face aux défis auxquels l’Iran est confronté au travers de la crise en Afghanistan.
Dans son speech, M. Iravani a affirmé que l’Iran, en tant que pays voisin a jusqu’ici endossé une part disproportionnée du fardeau de la crise afghane, en particulier après le retrait irréfléchi des États-Unis en 2020.
Ce sont plus de six millions d’Afghans qui ont trouvé refuge en Iran, ce qui a exercé une forte pression sur les ressources du pays qui dépense annuellement plus de 10 milliards de dollars pour répondre à leurs besoins. Pourtant, tout ceci n’est pas suffisamment reconnu et soutenu par la communauté internationale, a déclaré le haut représentant iranien.
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« Les pays d’accueil comme l’Iran et le Pakistan ont besoin d’une aide soutenue, tandis que les efforts doivent se concentrer sur le retour des réfugiés en renforçant la capacité de l’Afghanistan à fournir des logements, des emplois et des services essentiels. Le renforcement de ces capacités est essentiel pour la stabilité régionale et la dignité des réfugiés qui rentrent chez eux. La communauté internationale doit agir pour soutenir ces efforts », a-t-il noté.
Autre point important relevé dans cette intervention a été l’engagement de l’Iran envers les initiatives régionales qui favorisent le dialogue actif avec l’Afghanistan.
« Le 27 septembre, l’Iran a accueilli la troisième réunion quadripartite des ministres des Affaires étrangères avec la Chine, le Pakistan et la Russie, ici à New York, afin d’approfondir l’engagement avec les autorités afghanes et de promouvoir la stabilité régionale », a indiqué M. Iravani.
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Cette réunion a donné lieu à une prise de position commune qui réaffirme le soutien à la souveraineté et à l’indépendance de l’Afghanistan, souligne l’importance d’une gouvernance inclusive et met l’accent sur les inquiétudes suscitées par le terrorisme.
Le responsable iranien a indiqué que les défis à relever en Afghanistan étaient de taille, mais qu’ils pouvaient être maîtrisés grâce à une approche coordonnée axée sur l’instauration progressive de la confiance et la promotion de la stabilité. L’Iran est déterminé, a-t-il ajouté, à soutenir activement la reconstruction politique, économique et sociale de l’Afghanistan ainsi qu’à œuvrer en faveur d’un avenir meilleur pour son peuple tout en promouvant la paix et la sécurité dans la région.
« Les pays occidentaux, dont l’occupation prolongée et le retrait brutal ont plongé l’Afghanistan dans la crise, ont l’obligation morale, juridique et politique de contribuer de manière significative aux efforts de reconstruction du pays, » a conclu M. Iravani.
L’Afghanistan souffre aujourd’hui encore des séquelles d’une occupation américaine de plusieurs décennies et de leur retrait précipité, qui a entraîné la prise de contrôle éclair du pays par les talibans.
