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La Turquie a déposé une demande d’adhésion aux BRICS

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan arrive à un sommet des BRICS à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 27 juillet 2018. ©AFP

La Turquie a soumis une demande d'adhésion au bloc des pays émergents BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), a indiqué ce mardi 3 septembre le porte-parole du parti au pouvoir.

« Notre président a plusieurs fois affirmé que nous voulons devenir membre des BRICS. (...) Le processus est en cours », a affirmé Ömer Çelik, le porte-parole du Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan.

« S'il y a des développements concrets concernant notre adhésion aux BRICS, une décision ou une évaluation des BRICS, nous les partagerons avec vous », a déclaré Ömer Çelik au cours d'une conférence de presse. « Notre président a clairement affirmé que la Turquie voulait prendre part à toutes les plateformes importantes, dont les BRICS », a-t-il ajouté.

Selon Bloomberg, qui cite des sources proches du dossier ayant requis l’anonymat, cette demande turque remonterait à plusieurs mois. « Le point de vue de l'administration du président Recep Tayyip Erdogan est que le centre de gravité géopolitique se déplace des économies développées », a rapporté l’agence américaine.

Cette demande s’inscrit dans la volonté d’Ankara « de cultiver des liens avec toutes les parties du monde multipolaire », ont confié ces mêmes sources. 

Mardi après l’annonce par la Turquie de son intention d’adhérer aux BRICS, l'Union européenne a exprimé son inquiétude, via son porte-parole Peter Stano, lequel a noté lors d'une conférence de presse à Bruxelles qu'en tant que candidat à l'adhésion à l'UE, Ankara devait « respecter » les « valeurs » et les préférences de politique étrangère de l'UE, bien qu'elle soit libre de rejoindre les alliances de son choix.

Ankara négocie son adhésion à l'UE depuis 2005. Les négociations sont pour l'essentiel gelées en raison de blocages politiques créés par certains membres de l'UE qui dénoncent ce qu'ils appellent les lacunes démocratiques du pays.

Ankara considère que les raisons qui entravent son adhésion à l’UE sont des obstacles sans rapport avec son aptitude à en faire partie. Le président turc a averti à plusieurs reprises que son pays pourrait se séparer de l'Union européenne.

Si elle est admise, la Turquie deviendrait le premier membre de l’OTAN au sein des BRICS, considérés comme un contrepoids géopolitique à la puissance et à l’influence occidentales.

Contacté par Newsweek, un ancien diplomate turc a également fait part de « frustrations accumulées » auprès de l’Occident. « Ce n’est pas la stratégie d’Ankara pour remplacer l’Occident, mais c’est une stratégie pour renforcer les relations avec les puissances non occidentales à un moment où l’hégémonie américaine est en déclin », a déclaré au magazine américain Sinan Ülgen, directeur du Centre d'études économiques et de politique étrangère (EDAM), un think tank basé à Istanbul.

Sinan Ülgen a notamment rappelé l’impasse dans laquelle se trouvaient les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE entamées en 2005. Celui-ci s’interroge toutefois sur la marge de manœuvre d’Ankara, au « coût politique » d’une telle adhésion vouée à être perçue comme un éloignement d’Ankara vis-à-vis des chancelleries occidentales.

L’élargissement des BRICS pourrait être abordé lors du prochain sommet de ses chefs d’État, qui doit avoir lieu à Kazan du 22 au 24 octobre. La communauté économique est en effet présidée cette année par la Russie, l’un de ses membres fondateurs. L’année 2024 a déjà été marquée par un élargissement historique à plusieurs pays, dont les Émirats arabes unis et l’Iran. Avant cet élargissement, les cinq pays du groupe affichaient un PIB de 58 900 milliards de dollars (33,5% du PIB mondial), tandis que ceux du G7 pesaient 5 000 milliards de moins.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV