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Zoom Afrique du 27 août 2024

Zoom Afrique du 27 août 2024

Les titres de la rédaction :

  • Nigeria : la croissance du PIB s’est accrue au 2e trimestre 2024 à 3,19 %
  • Maroc : hausse de 25 % des expéditions de myrtilles en 2023/2024
  • La Namibie vise la 5e place des producteurs africains de brut d’ici 2035
  • Kenya : plus d’un million de touristes enregistrés au 1er semestre 2024

Les analyses de la rédaction :

1. Le Mali redessine son destin en mettant le Danemark dehors  

Le Mali se trouve aujourd’hui au cœur d’une redéfinition stratégique de ses alliances internationales, marquée par un éloignement volontaire des puissances occidentales traditionnelles, telles que la France et le Danemark, au profit de partenariats plus pragmatiques et respectueux de sa souveraineté avec des nations comme la Russie et l’Iran. Cette décision politique, loin d’isoler le Mali, ouvre des perspectives nouvelles et prometteuses pour le pays, renforçant son indépendance et sa capacité à affronter les défis sécuritaires qui le menacent. 

La fermeture des ambassades danoises au Mali et au Burkina Faso, annoncée par Copenhague, pourrait être perçue par certains comme un signe d’isolement diplomatique. Cependant, il est crucial de comprendre cette évolution dans le contexte plus large de la volonté du Mali de réaffirmer sa souveraineté et de restructurer ses alliances internationales. En effet, ces dernières années, le Mali a choisi de se libérer des influences occidentales qui, bien que jadis considérées comme indispensables, sont aujourd’hui perçues comme limitant la capacité du pays à définir sa propre voie. 

Les coups d’État militaires survenus au Mali et au Burkina Faso, bien que controversés, ont été des expressions de cette volonté d’émancipation. Ils ont reflété un désir profond de se réapproprier les leviers du pouvoir et de conduire les affaires nationales sans interférence étrangère. Dans ce contexte, le retrait diplomatique du Danemark, justifié par une réduction de sa marge de manœuvre dans la région, s’inscrit dans un processus de désengagement progressif des anciennes puissances coloniales, un processus que le Mali a non seulement anticipé, mais également encouragé. 

La fermeture de l’ambassade danoise à Bamako ouvre une nouvelle ère pour le Mali, celle de la diversification et du renforcement de partenariats avec des nations qui partagent une vision commune de la coopération internationale fondée sur le respect de la souveraineté et la non-ingérence. Le choix de renforcer les liens avec la Russie et l’Iran s’est avéré judicieux, notamment dans le domaine militaire, où le soutien de ces pays a permis aux Forces armées maliennes (FAMa) de se moderniser et de devenir plus efficaces dans la lutte contre le terrorisme. 

Ce réalignement stratégique a permis au Mali de bénéficier d’une assistance militaire adaptée à ses besoins spécifiques, notamment en matière de formation, d’équipements et de renseignements, éléments essentiels pour contrer les groupes armés opérant dans le nord du pays. Les récentes victoires des FAMa, comme l’opération réussie à Tinzaouatène, témoignent de l’efficacité de cette nouvelle orientation, qui met l’accent sur des solutions locales soutenues par des partenaires respectueux de la souveraineté malienne. 

En se distançant des puissances européennes qui tendent à se concentrer sur des régions jugées plus stables et prometteuses, le Mali adopte une politique étrangère plus pragmatique, centrée sur la coopération régionale et le renforcement de ses capacités internes. Cette approche est d’autant plus pertinente que le contexte géopolitique actuel en Afrique de l’Ouest est marqué par une montée des défis sécuritaires et une méfiance croissante envers les interventions étrangères. 

Le repositionnement stratégique du Mali lui permet non seulement de consolider ses alliances avec des pays comme la Russie et l’Iran, mais aussi de jouer un rôle plus actif au sein des initiatives régionales africaines. En travaillant de concert avec d’autres nations africaines qui partagent des préoccupations similaires, le Mali peut contribuer à des solutions collectives aux problèmes communs, renforçant ainsi sa position sur la scène continentale. 

Le retrait du Danemark, en redéfinissant sa politique africaine et en se concentrant sur des pays comme le Sénégal, le Rwanda et la Tunisie, met en lumière un Mali qui, loin de se replier sur lui-même, s’affirme comme un acteur clé d’une nouvelle dynamique africaine. Cette dynamique est caractérisée par une volonté d’autonomie accrue et une quête de partenariats basés sur l’égalité et le respect mutuel. 

Le Mali, en choisissant de tourner la page des alliances imposées et souvent déséquilibrées, se donne les moyens de construire un avenir basé sur des relations internationales plus justes et plus équitables. Ce choix, bien que risqué, est un pari sur l’avenir qui pourrait bien permettre au pays de retrouver la stabilité et la prospérité, tout en conservant son indépendance et sa dignité sur la scène mondiale. 

La décision du Danemark de fermer son ambassade au Mali, loin de signifier un échec diplomatique pour ce dernier, s’inscrit dans un contexte de réaffirmation de la souveraineté malienne. En choisissant de renforcer ses liens avec des partenaires comme la Russie et l’Iran, le Mali se dote des outils nécessaires pour relever ses défis sécuritaires tout en consolidant sa position sur la scène internationale. Ce repositionnement stratégique marque le début d’une nouvelle ère pour le Mali, qui, en misant sur des alliances plus respectueuses de sa souveraineté, se prépare à jouer un rôle central dans l’avenir de l’Afrique de l’Ouest. 

2. Tchad : vers un partenariat stratégique renforcé pour un avenir commun 

Depuis plusieurs mois, le Tchad manifeste une volonté claire de redéfinir ses alliances internationales, en particulier en se détachant de la France et des États-Unis pour se rapprocher de la Russie. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte géopolitique marqué par des tensions croissantes au Sahel et une reconfiguration des partenariats stratégiques en Afrique. 

En janvier 2024, le gouvernement tchadien a officiellement demandé aux États-Unis de résilier les accords de coopération militaire entre les deux pays. Cette demande a été formulée par le chef d’état-major de l’armée de l’Air du Tchad, le général Idriss Amine, et adressée directement à l’attaché de défense américain. Le Tchad souhaite notamment que la Task Force des Opérations spéciales américaines quitte la base française de N’Djamena, un hub essentiel pour les opérations des forces spéciales américaines dans la région. 

Cette décision s’inscrit dans une tendance régionale plus large, où des pays comme le Niger ont également pris des mesures similaires en renforçant leur coopération militaire avec la Russie. Cette réorientation stratégique est motivée par une volonté de diversifier les partenariats et de réduire la dépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales et des États-Unis. 

Parallèlement, le Tchad et la Russie ont intensifié leurs relations bilatérales. En juin 2024, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a effectué une visite au Tchad, où il a rencontré les dirigeants tchadiens pour discuter de la coopération militaire, économique et commerciale. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, les deux pays ont confirmé leur volonté de maintenir un dialogue politique actif et de renforcer leur coopération dans les domaines commercial, économique et humanitaire. 

Les discussions ont porté sur des projets concrets visant à promouvoir la coopération économique et commerciale au plus haut niveau. Cette collaboration s’étend également au domaine humanitaire, avec des initiatives conjointes pour améliorer les conditions de vie des populations vulnérables au Tchad. 

En juillet 2024, Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a rencontré la ministre déléguée tchadienne Fatima Aljina Garfa pour discuter des investissements et du commerce entre les deux pays, ainsi que du règlement du conflit au Soudan. Cette rencontre a souligné l’engagement des deux nations à renforcer leurs liens économiques et à développer des partenariats stratégiques dans divers secteurs. 

Le rapprochement entre le Tchad et la Russie s’inscrit dans un contexte international où les alliances sont de plus en plus fluides. En se détachant des influences occidentales, le Tchad cherche à diversifier ses partenariats et à renforcer sa souveraineté. Ce choix stratégique pourrait également lui permettre de bénéficier de nouvelles opportunités économiques et de soutien militaire, tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis des anciennes puissances coloniales. 

Il sera crucial pour le Tchad de naviguer habilement dans ce nouvel échiquier international pour maximiser les bénéfices de ses nouvelles alliances tout en minimisant les risques. 

3. Mali : montée en puissance des FAMa, opération Tinzaouatène réussie 

Le Mali, confronté à des défis sécuritaires majeurs depuis plusieurs années, a entamé un changement de cap stratégique crucial en se détournant des alliances traditionnelles avec la France et d’autres puissances occidentales pour renforcer ses relations avec des nations telles que la Russie et l’Iran. Ce réalignement géopolitique a eu un impact profond sur la montée en puissance des Forces armées Maliennes (FAMa), qui, depuis cette rupture, ont démontré une efficacité militaire sans précédent, marquant un tournant dans la lutte contre le terrorisme et pour la préservation de l’intégrité territoriale du Mali. 

Les relations entre le Mali et la France, autrefois son principal allié, se sont progressivement dégradées, en raison des divergences croissantes sur la gestion de la crise sécuritaire au Sahel. Les interventions militaires françaises, perçues par de nombreux Maliens comme inefficaces et parfois même contre-productives, ont fini par aliéner une grande partie de la population malienne et de sa classe politique. Cette désillusion a poussé les autorités maliennes à explorer d’autres partenariats stratégiques, aboutissant à une rupture formelle avec la France en 2022, suivie par une réduction des liens avec d’autres partenaires occidentaux. 

Ce réalignement stratégique s’est accompagné d’une intensification des relations avec la Russie et l’Iran, deux pays qui ont apporté un soutien militaire crucial au Mali. Ce soutien s’est matérialisé par la fourniture d’équipements militaires sophistiqués, de formations spécialisées pour les forces armées maliennes et d’une coopération en matière de renseignement, qui ont considérablement renforcé les capacités opérationnelles des FAMa. 

La Russie, en particulier, a joué un rôle clé en fournissant non seulement du matériel militaire avancé, mais aussi en déployant des conseillers militaires pour former les soldats maliens aux nouvelles tactiques de guerre asymétrique. De son côté, l’Iran a également apporté son expertise, notamment dans le domaine des drones et de la surveillance, permettant aux FAMa de mieux surveiller les vastes étendues désertiques du nord du pays, où opèrent de nombreux groupes terroristes. 

L’une des preuves les plus récentes de l’efficacité accrue des FAMa est l’opération menée le 25 août 2024 dans la région de Kidal, à Tinzaouatène. Cette opération, qui s’inscrit dans le cadre de l’opération Maliko, a été un coup décisif porté aux groupes terroristes actifs dans cette zone. Dirigée par l’État-major général des armées (EMGA), la mission de reconnaissance offensive a permis de localiser et de neutraliser une cache de véhicules chargés de matériel de guerre, soigneusement dissimulés par les terroristes. Grâce à une coordination précise et à une exécution impeccable, les FAMa ont détruit ces cibles, éliminant une vingtaine de terroristes armés dans le processus. 

Ce succès militaire, qui s’ajoute à une série d’autres victoires récentes, illustre la montée en puissance des FAMa depuis que le Mali a coupé les liens avec la France et ses alliés traditionnels. La capacité des FAMa à mener des opérations complexes et à obtenir des résultats concrets sur le terrain témoigne de l’efficacité des nouvelles alliances du Mali et de la détermination des forces armées à sécuriser le territoire national. 

Un autre facteur clé du succès des FAMa est le soutien croissant de la population malienne. La collaboration entre les forces armées et les populations locales, renforcée par la confiance mutuelle et le respect, a permis aux FAMa de mener des opérations avec une précision accrue. Les informations fournies par les citoyens, leur vigilance et leur coopération ont été des éléments déterminants dans le succès des récentes opérations militaires. 

L’EMGA a d’ailleurs souligné l’importance de ce soutien populaire, qui non seulement contribue à la réussite des missions militaires, mais aussi à la création d’un environnement propice à la stabilité et à la paix. Les victoires des FAMa sur le terrain, comme celle de Tinzaouatène, ne sont pas seulement des succès militaires, mais aussi des victoires pour toute la nation malienne, qui voit en ses forces armées un rempart contre les menaces extérieures et un garant de son unité et de sa souveraineté. 

Le Mali, en renouant des liens avec des partenaires non occidentaux comme la Russie et l’Iran, a réussi à transformer ses forces armées en une véritable machine de guerre contre le terrorisme. Les FAMa, fortes de leur nouvel équipement, de leur formation améliorée et du soutien populaire, se positionnent désormais comme un acteur central dans la sécurisation du territoire malien. 

Ce réalignement stratégique, marqué par la montée en puissance des FAMa, ouvre de nouvelles perspectives pour le Mali, tant sur le plan de la sécurité que du développement. En s’affranchissant de la tutelle occidentale, le Mali a su redéfinir sa politique de défense et se doter des moyens nécessaires pour assurer sa souveraineté et sa stabilité à long terme. Les succès des FAMa sur le terrain ne sont que le début d’une nouvelle ère pour le Mali, qui, plus que jamais, est résolu à tracer son propre chemin vers la paix et la prospérité. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV