Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fait savoir hier, vendredi 1er mars, la présence en Ukraine à la fois de mercenaires étrangers et d’officiers de carrière occidentaux, dont des Britanniques, des Français et des Américains. « Nous en sommes bien conscients », a-t-il précisé.
«Avant le coup d’État [en Ukraine], les Américains siégeaient par centaines dans les ministères [ukrainiens], tout comme ils le font aujourd’hui avec leurs mercenaires, mais en fait, il y a là des officiers de carrière, il y a des (officiers) britanniques et français », a noté Lavrov lors de sa participation au troisième Forum diplomatique à Antalya, en Turquie, qui a accueilli des délégués de 147 pays.
Selon le ministre, la volonté des pays occidentaux d’envoyer leurs troupes en Ukraine après les propos du président français Emmanuel Macron a été officiellement enregistrée, mais officieusement, elles y sont déjà.
« Je ne pense pas qu’il [Macron] se soit mal exprimé », a indiqué Lavrov lors du forum, en réaction à la récente déclaration du président français sur l’éventuel déploiement de troupes françaises en Ukraine.
Et Lavrof de poursuivre : « Sans les instructeurs militaires de l’Occident, l’Ukraine ne serait pas en mesure d’utiliser les armes dites à longue portée contre les villes russes. Nous en sommes bien conscients. Il existe de nombreuses preuves pour étayer les affirmations de Macron ».
Macron avait déclaré lundi 26 février à l’issue d’une conférence sur l’Ukraine à Paris qu’il n’y avait pas de consensus sur le déploiement formel de troupes terrestres en Ukraine, mais n’a cependant pas exclu une telle possibilité à l’avenir.
S’exprimant à la clôture de la conférence, le président français avait déclaré : « Nous ferons tout ce qu’il faut pour empêcher la Russie de gagner cette guerre ».
Suite à la déclaration de Macron, de nombreux responsables français se sont empressés d’améliorer l’impression que ses paroles ont laissée sur l’Union européenne et la communauté mondiale.
Beaucoup de personnalités politiques, a indiqué le diplomate russe, dans l’Union européenne, y compris le chancelier allemand Olaf Scholz, ont commencé à nier catégoriquement les affirmations de Macron.
« Toutefois, les responsables français, y compris le nouveau ministre français des Affaires étrangères, se sont empressés de dire qu’il voulait dire autre chose — que les troupes pourraient être envoyées en Ukraine non pas pour combattre, mais pour enseigner et cela ne peut pas conduire à une guerre avec la Russie », a-t-il noté.