Par Nasir Ali Mirza
La question palestinienne est souvent présentée comme une affaire compliquée par les médias mainstream. Cependant, ses racines remontent au projet de colonisation du sionisme soutenu par l’Occident.
Ce projet a été lancé par les puissances occidentales il y a environ 100 ans, dirigées par le Royaume-Uni puis les États-Unis, dans le but de dominer et d’anéantir la population palestinienne indigène.
Ces puissances occidentales mènent depuis longtemps de telles attaques à travers le monde. Cependant, ce qu’ils étaient incapables de comprendre, c’était la résistance implacable et inflexible des Palestiniens.
Même après 100 ans, avec toute la puissance technologique, matérielle et médiatique à leur disposition, les sponsors du sionisme ont été complètement délogés d'une manière sans précédent le 7 octobre.
Les groupes de réflexion occidentaux ont encore du mal à comprendre la dynamique et les calculs qui ont conduit à l’Opération Tempête d’Al-Aqsa (Déluge d’Al-Aqsa), qui a complètement surpris Tel-Aviv et ses soutiens.
Examinons quelques réalités contemporaines et ce que le nouveau phénomène à Gaza a révélé, notamment au cours des sept dernières semaines, jusqu’à la trêve temporaire.
La logique politique occidentale est incapable de comprendre les fondements de l’engagement indéfectible en faveur de la résistance du peuple palestinien.
En effet, ils ont rarement défendu la bataille des valeurs dans leur histoire. Leur lutte pour comprendre la résistance n’est donc pas surprenante.
Ils continueront à mener cette lutte s’ils continuent à considérer la situation sur la base de leurs équations matérielles limitées qui fonctionnent dans le cadre du paradigme des arrangements existants entre États-nations.
Les États-nations et leurs alliances sont principalement motivés par leurs intérêts nationaux à court et moyen termes, tels que perçus et poursuivis par les forces dominantes de ces États-nations.
Une telle configuration politique manque de fondement philosophique pour offrir un espoir et un arrangement où la justice prévaudra.
Des philosophies politiques alternatives comme celle énoncée par l’Islam, dans laquelle la justice mondiale occupe une place centrale, sont le seul espoir pour les peuples opprimés du monde.
L’ordre politique mondial actuel et ses institutions ne suffisent pas à protéger les peuples opprimés du monde entier.
Les États-nations qui constituent ces institutions ont des motivations et des intérêts divergents qui sont en conflit direct avec les valeurs et nécessités humaines fondamentales.
Cela décrit l’état d’esprit derrière la décision américaine d’opposer son veto à une tentative faite par le Conseil de sécurité des Nations Unies de provoquer une pause humanitaire dans la guerre israélienne contre Gaza au début du mois.
Les puissances occidentales, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Canada et l’Allemagne, ont établi un puissant écosystème qui englobe les aspects militaires, éducatifs, économiques, politiques et médiatiques.
Ces nations exploitent cet écosystème pour rendre d’autres pays dépendants d’eux pour leur survie.
La majorité des pays du monde opèrent aujourd’hui au sein de cet écosystème, qui a la capacité structurelle de faciliter les agendas hégémoniques du 1 % mondial sur la majorité des 99 %.
Le génocide de Gaza est un excellent exemple de ce phénomène.
Cet écosystème peut gérer les manifestations pro-palestiniennes massives au Royaume-Uni tout en livrant en personne des armes génocidaires mortelles par l’intermédiaire de principaux agents de livraison. Cela peut également gérer la colère de plus de 2 milliards de musulmans jusqu’à l’étouffement et rendre leurs gouvernements respectifs inutiles et inefficaces dans toute action en faveur des Palestiniens.
Ce contexte nous aide à comprendre pourquoi des pays comme la Turquie, l’Égypte et d’autres continuent d’entretenir des liens politiques et commerciaux avec le régime israélien tout en condamnant le génocide perpétré par le régime à Gaza.
Gaza a démontré la naissance d’un nouveau phénomène qui montre comment des individus et de petits groupes peuvent se libérer des griffes structurelles de l’écosystème hégémonique et agir de leur propre chef.
Le front de résistance coordonné en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen a fait preuve d’espoir en l’humanité et en un avenir radieux qui attend les peuples opprimés du monde.
Ce nouveau phénomène devrait croître rapidement car il correspond aux aspirations des 99 % de la population mondiale.
L’écosystème existant d’exploitation des autres nations, parrainé par l’Occident, sera confronté à une résistance de plus en plus grande, et de nouvelles fédérations politiques fondées sur la justice pour tous verront le jour.
Les décennies de lutte et de sacrifices de l’Iran pour survivre en dehors de cet écosystème inhumain ont produit un modèle politique résistant qui fonctionne et rattrape son retard.
Nasir Ali Mirza est un pédagogue et un entrepreneur basé au Cachemire sous administration indienne.