Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. Mali : la réussite de l'opération "Héroïsme"
Dans le cadre d’une opération de surveillance aérienne menée les mardi et mercredi 8 novembre 2023, les Forces armées maliennes (FAMa) ont accompli un exploit remarquable en identifiant et en neutralisant des terroristes ainsi que leurs complices au sein de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Cette alliance de groupes rebelles était en possession de deux engins blindés qui avaient été abandonnés par la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à Kidal.
L’opération, nommée “Héroïsme”, a démontré la détermination inébranlable des FAMa à assurer la sécurité du Mali et de sa population. Les vecteurs aériens des FAMa ont joué un rôle clé dans la réussite de cette mission, permettant la détection et la neutralisation des menaces terroristes qui pèsent sur le pays.
Les deux engins blindés en question étaient une source de préoccupation majeure, car ils auraient pu être utilisés pour des attaques futures contre des civils innocents. Grâce à l’intervention rapide et efficace des FAMa, cette menace a été écartée, renforçant ainsi la sécurité dans la région de Kidal et au-delà.
Le Colonel Amadou Touré, porte-parole des FAMa, a déclaré : “L’opération Héroïsme témoigne de l’engagement sans faille de nos forces armées pour la défense de notre pays. Nous continuerons à traquer les terroristes et à collaborer étroitement avec nos partenaires internationaux pour maintenir la paix et la stabilité au Mali.”
Cette opération réussie est un rappel que la menace terroriste persiste au Mali, et que les FAMa sont résolues à protéger la nation et à traquer ceux qui cherchent à semer le chaos. La coopération régionale et internationale reste essentielle dans la lutte contre le terrorisme, et les FAMa continueront à travailler en étroite collaboration avec la MINUSMA et d’autres forces internationales pour atteindre cet objectif commun.
Les Forces Armées maliennes lancent un appel à l’unité nationale et à la solidarité dans cette lutte contre le terrorisme. Comme le rappelle leur devise : “Unis, nous vaincrons !”
2. Burkina : dénonciation de l’accord fiscal entre Ouaga et Paris, conséquences ?
Dans un communiqué publié le 7 novembre dernier, le directeur général des Impôts du Burkina, Daouda Kirakoya, a appelé à l’application du Code général des impôts dans les relations fiscales avec la France. Cela fait suite à la dénonciation, le 7 août dernier, par le gouvernement du Burkina Faso, de la convention de non double imposition signée en 1965 avec Paris.
Avant tout propos, il convient de féliciter le gouvernement de la transition pour avoir eu le courage de s’attaquer à cette convention qui, à y voir de près, se présente comme l’un des vestiges de la colonisation. De façon pratique, l’accord était particulièrement bénéfique aux multinationales françaises opérant au Burkina Faso et l’on comprend pourquoi, en dépit de la relance, à deux reprises, du Burkina Faso, à sa révision, la France n’a pas daigné réagir. Du moins, elle a refusé de répondre favorablement.
En fait, ce n’est pas un secret. La France, pendant longtemps, a bénéficié de la complicité ou du manque de courage des régimes qui se sont succédé au Burkina, pour sauvegarder des accords qui lui faisaient la part belle. Et malgré certaines revendications des populations, elle semblait avoir décidé de poursuivre dans le même schéma, la tête baissée. Aujourd’hui, pour la France, le réveil est douloureux. En tout cas, au Burkina, les pendules ont été remises à l’heure sur la question fiscale.
Désormais, la France est invitée à revoir sa copie. Elle doit faire face à des réalités du moment. En effet, les autorités burkinabè, en dénonçant l’accord « à problème », pensent avoir fait ce qui est juste pour leur pays. Maintenant, on peut s’interroger sur la suite des évènements après l’entrée en vigueur de cette dénonciation. Que cela entraînera-t-il comme conséquences ? Doit-on s’attendre à un départ des sociétés françaises du Burkina ? Que gagnera le Burkina Faso ? En attendant de voir l’évolution de la situation, il est évident que la préoccupation est celle de l’équité et du respect mutuel dans les relations entre deux pays.
3. Coopération entre renseignements du Sahel et de la Corne de l'Afrique
L'alliance entre les États du Sahel, qui comprend le Mali, le Burkina Faso et le Niger, est certes entrée dans l'histoire, mais une alliance entre l'Ouest et l'Est de l'Afrique serait encore plus incroyable car elle montrerait le début des États-Unis d'Afrique. Les services de renseignement sahélien et ceux de la Corne de l'Afrique s'unissent pour la sécurité du continent africain.
La Mauritanie a abrité, du 5 au 7 novembre 2023, une réunion « exceptionnelle » organisée en collaboration avec l’Union africaine (UA) et le Comité des services des renseignements et de sécurité africaine (CISSA). Une rencontre destinée à ressusciter la coopération entre les renseignements des pays du Sahel et ceux de la Corne de l’Afrique. Il s’agissait de remettre au goût du jour, deux « Processus » lancés il y a une décennie en vue de renforcer la sécurité sur le continent. L’un dénommé « Processus de Djibouti » qui réunit plusieurs pays de l’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique ; et l’autre appelé « Processus de Nouakchott » regroupant plusieurs pays de la région sahélo-saharienne.
En attendant d’en mesurer les retombées sur les théâtres de la lutte contre le terrorisme dans les régions concernées, on peut, d’ores et déjà, saluer l’initiative. Car, en unissant leurs forces, ne serait-ce que sur le plan du renseignement, face au mal commun qui les ronge, ces deux régions africaines en proie au terrorisme, se donnent plus de moyens de tailler des croupières à leur teigneux et redoutable ennemi. C’est dire si l’entreprise est fort louable et si ceux qui en ont eu l’idée, ont vu juste. Ce cadre d’échanges est d’autant plus salutaire qu’il a sans aucun doute été celui du donner et du recevoir ; tant les zones africaines concernées, peuvent se prévaloir d’avoir à la fois beaucoup souffert et appris de la lutte qu’elles continuent de mener contre le mal terroriste alimenté, pour ce qui concerne la Corne de l’Afrique, par les terroristes Chebabs de triste et sulfureuse réputation.
Et quid du pays hôte de la réunion, en particulier, c’est-à-dire la Mauritanie dont la contribution aux débats a sans doute été fort instructive, au regard de ses avancées notables sinon ses réussites dans la lutte contre le phénomène terroriste sur son sol ? Nouakchott peut, en effet, se vanter notamment de sa stratégie sécuritaire qu’elle ne manque, du reste, jamais de brandir comme un exemple. Pour le moins, l’on sait que le pays n’a pas connu d’attaques terroristes depuis plus d’une décennie. Toute chose qui, au demeurant, ne rend pas peu fier le général Hanana Henoun Sidi, Directeur général de la Sécurité extérieure de Mauritanie.
« La Mauritanie a su anticiper. D’abord, sur le plan sécuritaire, nos forces armées se sont restructurées, se sont organisées et les services de renseignements fonctionnent très bien et sont cités comme exemple dans la région. Nous avons exposé la stratégie de la Mauritanie à tous les pays africains pour qu’ils s’en inspirent », a-t-il dit.
Reste à savoir quel sort sera réservé à l’application des recommandations issues des travaux de Nouakchott, dont l’Union africaine sera chargée d’assurer le suivi. Il est déjà question de l’organisation de réunions au moins une fois par an. C’est déjà un pas dans la bonne direction. Mais il est absolument nécessaire que cette résolution soit suivie au pied de la lettre. En attendant, il faut souhaiter que la coalition des deux « Processus », soit solide comme un roc, de sorte que ses résultats forcent le respect parce qu’ils auront marqué une avancée décisive dans la résolution de la crise sécuritaire aux conséquences incalculables.