Pour la première fois, le Secours populaire a sondé les habitants de six pays européens, dont la France, sur la précarité. D’après ce sondage, un Européen sur quatre se dit en situation de précarité et un sur deux a le sentiment que son pouvoir d’achat a diminué au cours des trois dernières années, a-t-on appris du site web Radio France.
Comment la précarité est-elle perçue par les Européens ? C’est le thème du nouveau sondage du Secours populaire, qui pour la première fois, prend le pouls de la situation non pas seulement en France, mais à l’échelle du continent.
Pour l’association, l’institut de sondages Ipsos a interrogé 6000 Européens, âgés de 18 ans et plus, du 17 juin au 6 juillet, dans six pays : la France, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, la Grèce et le Royaume-Uni. Entre la crise énergétique, les conséquences de la guerre en Ukraine ou encore l’envolée des prix, pour beaucoup d’Européens, les conditions de vie se sont détériorées en 2022.
Un Européen sur quatre déclare être en situation de précarité
Un Européen sur quatre se considère dans une situation précaire, révèle le sondage. À la question « Lorsque vous pensez à votre situation financière et matérielle actuelle, vous diriez qu’elle est... », 27 % des sondés répondent en effet « précaire », 55 % « équilibrée » et 18 % « bonne ». La situation la plus critique est vécue par les Grecs, parmi lesquels plus d’un sondé sur deux estime qu’« une dépense imprévue peut tout faire basculer ». En France, 24 % des personnes interrogées estiment être dans cette situation.
Le sondage révèle aussi que l’inquiétude face au risque de se retrouver en situation de précarité est aujourd’hui majoritaire chez les Européens interrogés, surtout chez les Italiens, les Grecs et les Polonais.
La majorité des Européens se disent financièrement fragilisés et doivent faire des compromis. Plus d’un Européen sur deux dit ne plus savoir sur quelles dépenses faire des compromis tant les postes de dépense ont déjà été réduits. C’est même le cas de deux Grecs sur trois, indique le sondage.
Face à cela, « la grande majorité des Européens a déjà été confrontée à des choix compliqués du fait d’une situation financière difficile », indique le rapport. Ainsi, 62 % des sondés disent avoir déjà dû restreindre leurs déplacements, 47 % ne pas augmenter le chauffage, 42 % faire appel à des proches pour prêter ou donner de l’argent, 40 % cumuler plusieurs emplois, 34 % renoncer à se soigner ou encore 29 % sauter un repas.
Ipsos et le Secours populaire ont aussi interrogé spécifiquement les parents. Une majorité d’entre eux indique avoir dû faire des compromis, comme renoncer aux vacances, aux activités sportives ou culturelles des enfants ou encore ne pas pouvoir donner une alimentation suffisamment variée à leurs enfants. « Les parents grecs sont de loin les plus nombreux à avoir connu une de ces situations récemment, mais ces situations sont vécues par de très nombreux autres parents européens : en Allemagne, Grande-Bretagne ou encore en Italie et en France », note le rapport.
Il arrive aussi à nombre de ces parents de se priver de certaines choses pour offrir de bonnes conditions de vie à leurs enfants. Les postes concernés sont en premier lieu les loisirs, les soins esthétiques et les vêtements. Mais pour près d’un Européen sur deux, cela concerne aussi l’alimentation et la santé.
D'ailleurs, plus d’un Européen sur deux a le sentiment que son pouvoir d’achat a diminué au cours des trois dernières années. Selon 54 % des personnes interrogées, leur pouvoir d’achat a diminué lors des trois dernières années. La raison principale, à 89 %, est l’augmentation des prix du chauffage, des carburants ou encore des loyers.