Critiquant les mesures occidentales mettant en péril la paix et la stabilité internationales, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que la création d’une région forte au Moyen-Orient était l’une des priorités de la diplomatie iranienne.
La première réunion des coordinateurs nationaux du Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations unies au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères des pays membres a débuté ce samedi, 5 novembre à Téhéran.
S’exprimant lors de la réunion, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré que la communauté mondiale était confrontée à des défis croissants aux dimensions régionale et internationale.
Il a également souligné que l’unilatéralisme et l’hégémonie de certaines puissances mondiales avaient apporté des troubles et de l’instabilité à la communauté internationale.
« L’imposition de sanctions unilatérales par des puissances arrogantes est une violation flagrante du droit international et des droits de l’homme. De telles mesures unilatérales ont profondément remis en question l’engagement de ces gouvernements envers les principes de la Charte des Nations unies concernant la promotion et le respect des droits de l’homme », a-t-il souligné avant de noter: « Le renforcement de la coopération internationale et des efforts conjoints des pays indépendants est sans aucun doute un moyen efficace de contrer les sanctions arbitraires ».
Washington doit faire preuve de bonne volonté
Plus loin dans ses propos, Amir-Abdollahian a évoqué le retrait unilatéral américain de l’accord nucléaire iranien de 2015.
« Le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire signé avec l’Iran a prouvé une fois de plus que ce pays négligeait ses obligations internationales et la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes ces allégations sur le respect de l’ordre mondial ce gouvernement a substitué l’anarchie et la coercition à la mise en œuvre de ses obligations légales », a rappelé le ministre avant de poursuivre : « Cela intervient alors que, selon le témoignage de tous les observateurs internationaux, la République islamique d’Iran a recouru à des moyens pacifiques pour résoudre l’affaire nucléaire ces dernières années, malgré le non-engagement des États-Unis et le laxisme de l’Europe, et elle a toujours ouvert la voie au dialogue pour maintenir l’accord. »
« Le gouvernement iranien insiste sur sa ferme volonté de restituer son droit inaliénable d’utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques dans toutes ses dimensions, y compris l’enrichissement à des fins pacifiques tout en respectant ses obligations internationales. Il est engagé à poursuivre les négociations visant à revivifier l’accord nucléaire sur la base de bonne foi, égalité et respect mutuel.
Le seul objectif de ces négociations devrait être l’engagement ferme de toutes les parties à s’acquitter pleinement de leurs obligations au titre de l’accord nucléaire. Mais les États-Unis doivent faire preuve de bonne foi et de réelle volonté de ne pas exploiter les négociations pour tuer le temps. Il faut qu’ils prouvent qu’ils ne recourent pas à une autre excuse pour continuer à abroger leurs obligations et prolonger les sanctions auxquelles ils ont montré être addicts », a-t-il poursuivi.
L'ingérence dans les affaires domestiques des pays indépendants
Plus loin dans son discours, M. Amir-Abdollahian a dénoncé l’ingérence dans les affaires domestiques des pays indépendants pour dire : « Des grands acteurs continuent de s’ingérer dans des affaires intérieures des pays indépendants tout en utilisant de nouvelles méthodes. »
Selon le premier diplomate iranien, l’exploitation des nouvelles technologies de communication et de l’espace virtuel dans le but d’affaiblir la souveraineté nationale et l’indépendance politique a pris des dimensions inquiétantes: « La production et la diffusion de fausses nouvelles et des informations falsifiées et trompeuses dans le cyber-espace contre des nations et des gouvernements contredisent les principes du droit international et de la Charte des Nations unies. Une action qui vise l’intégration sociale des pays indépendants à travers le cyber-espace et propage les actes terroristes, la violence et la déstabilisation dans des sociétés de ces pays ».
Aux yeux du chef de la diplomatie iranienne, l’action conjointe des pays indépendants, en particulier les membres des coordinateurs nationaux du Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations unies, pour créer des mécanismes appropriés dans le cadre des institutions internationales, y compris l’ONU, est nécessaire pour faire face à ce phénomène.
Et d'ajouter: « Il va de soi que le factice d’Israël est le plus important violateur du droit international et de la Charte des Nations unies, le régime de Tel-Aviv est à l’origine du conflit, de la destruction et de la déstabilisation au Moyen-Orient. L’occupation de la Palestine et des parties des terres d’autres pays arabes et priver le peuple opprimé de Palestine de ses droits inaliénables et la violation des résolutions émises par divers organes des Nations unies font partie des actions illégales que ce régime a menées depuis sa formation jusqu’à présent. »
« Malheureusement, a-t-il déploré, le silence significatif des institutions internationales, en particulier du Conseil de sécurité des Nations unies, face aux crimes systématiques du régime sioniste, a rendu les dirigeants de ce régime encore plus cyniques dans la poursuite et l’intensification de leurs exactions si bien que l’apartheid et la discrimination raciale, le nettoyage ethnique, la destruction de maisons et le massacre de Palestiniens font partie du quotidien du régime fallacieux israélien ».
« Les gouvernements et les organisations internationales ne peuvent et ne doivent pas observer le silence face à un régime qui commet systématiquement tous les crimes. L’ONU, en particulier le Conseil de sécurité, a une responsabilité juridique, humaine et morale claire pour enrayer ces crimes, mettre en œuvre ses résolutions sur l’affaire palestinienne et assurer la réalisation de tous les droits inaliénables des Palestiniens. La République islamique d’Iran a déclaré à maintes reprises, que la Résistance populaire et l’organisation d’un référendum avec la participation de tous les principaux résidents de Palestine, y compris les chrétiens, les juifs et les musulmans, les réfugiés palestiniens, et la formation d’un État palestinien indépendant ayant comme la capitale la noble Qods est le seul moyen de parvenir à la paix en Palestine », a-t-il retranché.
M. Amir-Abdollahian a fini par rendre hommage aux efforts du groupe des Amis de la Charte des Nations unies pour renforcer le multilatéralisme et la restauration du droit international dans les relations mondiales. Il a espéré que cette réunion pourra ouvrir de nouveaux horizons afin de renforcer la coopération et faire avancer les objectifs communs devant les membres.
Créé en 2021, le Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations unies regroupe l'Algérie, la Syrie, l'Iran, la Biélorusse, le Venezuela, la Chine, Cuba, la Corée du Nord, la Bolivie, le Cambodge, la Guinée équatoriale, le Laos, le Nicaragua, la Palestine, la Russie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et le Zimbabwe.