La mer Rouge va-t-elle s'embraser? Il semble que la mer Rouge, qui a connu un calme relatif au cours des dernières semaines, soit devenue le théâtre d'un conflit propre à opposer l'axe États-Unis/Israël d'un côté et la Résistance de l'autre. Les manœuvres militaires navales qui ont eu lieu en février, auxquelles ont participé par le passé 10 acolytes US, y compris l’entité sioniste et des pays arabes normalisés et ce, sous la houlette des États-Unis, soulignent ce nouveau virage stratégique », estime l'éditorialiste de Raï al Youm, quotidien régional, établissant un lien entre cette manœuvre et les récents développement survenus dans la zone du golfe Persique lorsque les navires de guerre iraniens ont réussi à capturer trois drones maritimes espions US à guidage satelliatire de type Saildrone Explorer en en décryptant le lien GPS, ce qui a provoqué un tollé côté US sans que l'US Navy soit en mesure de faire de cette affaire un tas.
Le journal poursuit : " L'Agence française de presse internationale a révélé le 10 septembre un programme d'espionnage américain dans la région qui a commencé il y a un an et qui implique des drones modernes Saildrone et les dernières technologies d'intelligence artificielle pour surveiller et photographier tous les mouvements iraniens dans la mer Rouge et la région du golfe Persique, et envoyer ces images à des centres de surveillance secrets dans la péninsule. Or la capture par l'Iran de ces trois drones marines a littéralement bousculé ce programme qui semble viser surtout à décoder le système de drones intégré que l'Iran et ses alliés au sein de l'axe de la Résistance ont mis au point et qui fait que les composantes de cet axe sont capables de lancer alternativement ou simultanément essaims de drones contre des cibles prédéterminées".
« Le programme a été découvert par des navires de guerre iraniens qui ont réussi à contrôler trois drones maritimes chacun d'une longueur de 7 mètres, et ont fini par les lâcher une fois leurs caméras et capteurs retirés. Et pourquoi ce retrait? pour décoder leurs secrets, informations électroniques et autres renseignements évidemment. Mais pourquoi cette intensification des activités d'espionnage des États-Unis en mer Rouge?
Premièrement, surveiller toutes les transactions d'armes avancées que l'Iran pourrait envoyer à destination du mouvement Ansarallah à Sanaa et qui sont passées à bord de navires non identifiés qui déchargent leur cargaison dans les ports "secrets" du nord du Yémen ou même via le port de Hudaydah ; deuxièmement, protéger la navigation commerciale dans la mer Rouge, en particulier celle d'Israël, où plus de 12 % des exportations israéliennes passent par le détroit de Bab el-Mandab vers l'Asie ; troisièmement, tenter d'empêcher toute présence militaire russo-chinoise en mer Rouge par Iran et gouvernement de Sanaa interposés ce qui semble être sur voie de se réaliser, Moscou ayant récemment reçu une haute délégation d'"Ansarallah; quatrièmement, empêcher l'apparition de toute menace militaire provenant des missiles et des drones d’Ansarallah vers le golfe d'Aqaba et le port vital d'Eilat à l'embouchure du nord de la mer Rouge. »
Et Atwan de poursuivre : « Trois affrontements directs ont eu lieu en mer Rouge les 20 et 30 août et le premier septembre entre l'Iran et les navires de guerre américains qui avaient comme mission d’espionnage et de collecte d’informations et à chaque fois ce sont les Américains qui ont été forcés de lacher prise. Certains rapports de guerre occidentaux indiquent que l'intensification des activités de renseignement et militaires des États-Unis en mer Rouge s'inscrivait dans le cadre de la crainte US de voir une grande guerre éclater contre Israël avec une prolongation de la Méditerranée où le Hezbollah rogne les freins pour en découdre autour de Karish vers la mer Rouge où Ansarallah n'a aucune peine à viser Eilat, rien qu'à al'aide des missiles anti navire balistiques Falaq-1 dont il s'est doté. Au fait cette confrontation est d'autant plus plausible que l'Iran y serait rien que parce que les négociation de Vienne sont dans l'impasse et que rien n'empêche Téhéran de vouloir donner une bonne leçon à Israël dont les fanfaroinande agacent bien Téhéran.. »
Abdel Bari Atwan évoque ensuite les capacités remarquables du gouvernement de Sanaa et d’Ansarallah : « Le grand défilé militaire sans précédent, qui a été organisé par le gouvernement de Sanaa dans la ville de Hudaydah il y a onze jours, auquel ont participé plus de 25 000 soldats, et les nouveaux missiles balistiques de longue portée Mandeb 1 et 2 et des missiles russes, a transmis un message d'avertissement fort de la part de l'axe de la résistance, et de l'armée nationale yéménite aux États-Unis et à Israël.N’oublions pas que Saleh Al-Mashat, le chef du mouvement Ansarallah a prononcé un discours ardent lors de ce défilé, alors qu’il portait des vêtements militaires, discours lors duquel il a confirmé que les missiles navals yéménites étaient capables d'atteindre le point le plus au nord de la mer Rouge, une référence claire au port israélien d'Eilat, et peut-être au réacteur nucléaire de Dimona au milieu du désert palestinien occupé du Néguev. »
Et Atwan de rappeler : « Le succès de l'Iran à intercepter non pas un mais trois Saildrone puis à les saisir à bord de ses cuirassés en mer Rouge, puis à les restituer après que les Américains les eurent carrément priés et puis les restituer sans caméra ni ordinateurs affirme que le projet d'espionnage américain, et à travers lui le contrôle de la mer Rouge et de la région du golfe Persique, est confronté à de sérieuses menaces, tout comme il fait face aux possibilités croissantes de confrontation avec l’Iran qui démontre et dévoile jour après jour ses capacités militaires avancées. »
Et le rédacteur en chef de Rai al-Youm de conclure : « Nous vivons à l'ère des drones et de l'intelligence artificielle et – avec tous les malheur aux États-Unis et Israël – l'Iran se classe au deuxième rang dans ce domaine après la Chine. Preuve, Moscou a acheté des dizaines, voire des centaines de ces avions sans pilote à l’Iran pour les utiliser dans la guerre d'Ukraine. Surveillez la mer Rouge dans les semaines et les mois à venir, et les évolutions qui pourraient survenir dans ses eaux internationales ou sur ses côtes orientales, car toutes les possibilités sont possibles ... »
